Reprise des relations diplomatiques complètes entre Israël et la Turquie

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu et le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid se rencontrent à Ankara, en Turquie. (Reuters)
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu et le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid se rencontrent à Ankara, en Turquie. (Reuters)
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Publié le Mercredi 17 août 2022

Reprise des relations diplomatiques complètes entre Israël et la Turquie

  • Les relations israélo-turques ont connu un réchauffement ces derniers mois après une brouille de plusieurs années provoquée au départ par l'affaire du navire turc Mavi Marmara
  • Mercredi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a annoncé le retour des ambassadeurs et des consuls généraux dans les deux pays après la « décision d'élever le niveau des liens à des relations diplomatiques pleines et entières»

JÉRUSALEM : Israël et la Turquie ont annoncé mercredi le rétablissement complet de leurs relations diplomatiques et le retour des ambassadeurs dans les deux pays, mais Ankara a aussitôt souligné sa volonté de "continuer à défendre" les Palestiniens.

Les relations israélo-turques ont connu un réchauffement ces derniers mois après une brouille de plusieurs années provoquée au départ par l'affaire du navire turc Mavi Marmara.

En 2010, les forces israéliennes avaient lancé un assaut meurtrier contre ce navire qui tentait d'acheminer de l'aide à Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien et contrôlé par les islamistes du Hamas, qui ont d'ailleurs des représentants en Turquie.

En mai 2018, après la mort d'une cinquantaine de Palestiniens tués par l'armée israélienne à Gaza, la Turquie avait rappelé son ambassadeur en Israël et renvoyé l'ambassadeur israélien. Israël avait riposté en renvoyant le consul général turc à Jérusalem.

Mercredi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a annoncé le retour des ambassadeurs et des consuls généraux dans les deux pays après la "décision d'élever le niveau des liens à des relations diplomatiques pleines et entières".

"Le rétablissement des relations avec la Turquie est un atout important pour la stabilité régionale et une nouvelle économique très importante pour les citoyens d'Israël", a-t-il dit dans un communiqué.

A Ankara, le chef de la diplomatie Mevlüt Cavusoglu a affirmé que la Turquie "continuera de défendre les droits des Palestiniens", malgré ce dégel.

"Il est important que nos messages (sur la question palestinienne) soient transmis directement par l'intermédiaire de l'ambassadeur", a-t-il souligné en annonçant la nomination prochaine d'un ambassadeur à Tel-Aviv.

Une «hostilité»

M. Erdogan, fervent défenseur des Palestiniens et qui maintient des liens étroits avec le Hamas, a par le passé critiqué la politique israélienne envers les Palestiniens.

L'armée israélienne occupe depuis 1967 le territoire palestinien de Cisjordanie de même que Jérusalem-Est, la partie orientale de la Ville sainte. Elle soumet en outre depuis plus de 15 ans Gaza à un blocus.

"Toute normalisation avec l'occupant (israélien) est une légitimation de sa présence sur nos terres", a réagi le Hamas, bête noire d'Israël.

"Nous attendons de tous les pays arabes, musulmans et amis qu'ils isolent l'occupant et lui mettent la pression afin de répondre aux droits légitimes des Palestiniens", a affirmé à l'AFP Bassem Naïm, cadre du mouvement palestinien armé à Gaza.

Lors d'une rare visite fin mai à Jérusalem, M. Cavusoglu avait estimé qu'une normalisation avec Israël aurait un "impact positif sur la résolution pacifique du conflit" israélo-palestinien.

"Tant qu'Erdogan est au pouvoir il y a aura une certaine hostilité de la Turquie envers Israël à cause de son attache islamiste. Il continuera de soutenir le Hamas par exemple", dit à l'AFP Ephraïm Inbar, directeur du Jerusalem Institute for Strategy and Security (JISS).

"La Turquie est un important pays musulman, qui peut faire contrepoids face à l'Iran donc c'est un pays très stratégique" pour Israël, relève-t-il.

En juin, Israël avait appelé ses ressortissants à quitter "dès que possible" la Turquie par crainte d'attaques de l'Iran, pays ennemi de l'Etat hébreu, avant d'abaisser le niveau d'alerte.

La question des touristes israéliens, qui visitent par dizaines de milliers la Turquie chaque année, a d'ailleurs contribué à favoriser ce dégel.

Investissements

Fin 2021, M. Erdogan s'était entretenu au téléphone avec le président israélien Isaac Herzog et l'ex-Premier ministre Naftali Bennett, les premiers entretiens du genre depuis 2013, à l'occasion de la libération d'un couple d'Israéliens accusés d'espionnage et détenus en Turquie.

Puis M. Herzog s'est rendu à Ankara en mars, la première visite du genre depuis 2007.

Des gestes qui ont progressivement ouvert la voie à la normalisation, soulignent des analystes.

Pour M. Herzog, la reprise des relations "encouragera des liens économiques plus importants".

La Turquie fait face à une forte inflation et à l'effondrement de sa monnaie. Dans ce contexte, Ankara "tente de normaliser ses relations avec beaucoup de pays dans la région" dont les Emirats arabes unis ou l'Arabie saoudite, dans le but "d'attirer des investissements étrangers directs", estime Gallia Lindenstrauss, analyste à l'Institut des études stratégiques (INSS) à Tel-Aviv.

En janvier, M. Erdogan a annoncé que son pays était prêt à coopérer avec Israël sur un projet de gazoduc visant à relier des gisements israéliens en Méditerranée orientale à la Turquie pour ensuite acheminer cette manne vers l'Europe.

Une gazoduc Israël/Turquie faciliterait les livraisons de gaz israélien à des pays européens qui cherchent à réduire leurs importations de Russie, mais reste pour l'heure au simple état de projet.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".