RIYAD: Le soutien de l'Arabie saoudite à l'industrie cinématographique se poursuit avec l'annonce par le Fonds de la mer Rouge des lauréats du deuxième cycle, qui bénéficieront de ressources financières afin de mener à bien leurs projets.
Le fonds, administré par la Red Sea Film Foundation (la Fondation du film de la mer Rouge) a alloué environ 98 000 euros à 23 projets individuels qui couvriront la production, la distribution et la projection.
L'objectif est de proposer un ensemble plus diversifié de films au public mondial et de mieux servir les cinéastes saoudiens et arabes.
«Cela signifie beaucoup pour nous que Le Fonds de la mer Rouge croit suffisamment en cette histoire pour la financer. C'est à la fois un honneur et une responsabilité», a déclaré le cinéaste saoudien Talha B. à Arab News. Il codirigera le projet gagnant «Lithium» avec son collègue Amro B., un autre créateur.
Le long métrage aborde le sujet du trouble bipolaire et la souffrance silencieuse des personnes atteintes de problèmes de santé mentale dans la région arabe.
«C'est une grande responsabilité de présenter ce sujet de manière positive mais honnête, et nous avons l'intention de lui rendre la justice qu'il mérite... Il aborde un sujet que nous admettons rarement avoir dans notre société. Nous espérons que d'autres histoires audacieuses comme celle-ci seront racontées franchement, car, comme la santé physique, la santé mentale a aussi son importance», a expliqué Talha.
Le film est actuellement en cours de développement et devrait être présenté en première au Festival du film de la mer Rouge 2023/2024 à Djeddah.
Le reste des 23 sélections comprend des courts métrages, des documentaires et des films d'animation, dont cinq proviennent d'Afrique, 11 de la région arabe et sept de réalisateurs saoudiens.
L'objectif est d'aider les jeunes cinéastes ambitieux à se faire une place dans le secteur.
«C'est très motivant d'être témoin des grandes réalisations du Festival international du film de la mer Rouge et de les présenter aux cinéastes d'Arabie saoudite et du monde entier. Les films financés en disent long sur le degré de compréhension du processus créatif et du savoir-faire qui se cache derrière les murs de leur équipe visionnaire et de leur pensée hors des sentiers battus», a déclaré à Arab News Anas BaTahaf, le cinéaste et futur producteur du film sélectionné «Hayat Yousef».
BaTahaf fait équipe avec Sarah Taibah, une collaboratrice de longue date, qui se joindra au projet en tant que scénariste. Le projet se caractérise par des arcs de personnages significatifs, de la bizarrerie, des genres mélangés et une absurdité «dynamique», le tout dans une comédie romantique sombre contemporaine.
«La connaissance et la compréhension approfondies de Taibah en matière de romance – grâce à ses divers projets artistiques sur l'étude de l'amour en tant que sentiment et thème au cours d'un large éventail de résidences artistiques dans le monde – est une autre qualité qui lui accorde ma pleine confiance lorsqu'il s'agit de raconter cette histoire», a souligné BaTahaf.
L'objectif de raconter des histoires non conventionnelles est la raison de la sélection de «Red Eye» (Œil rouge), qui sera réalisé par le cinéaste Mohammed Jastaniah.
«Après tant d'essais, d'erreurs et de rejets, il est agréable de constater une fois de plus que la persévérance paie, sans parler du soutien de la Fondation du festival du film de la mer Rouge, un endroit que j'appelle ma maison. C'est un sentiment spécial», a déclaré Jastaniah à Arab News.
Le film est une «allégorie» de l'expérience de l'artiste en Arabie saoudite, a-t-il souligné. «Red Eye» raconte l'histoire d'un homme qui doit faire face aux stigmates associés à une rock star, combattre ses propres démons et gérer sa relation avec son père.
«Il parle pour ceux qui se démarquent dans la foule, et nous sommes si nombreux, surtout en ces temps passionnants de changement dans le Royaume. Pincez-moi parce que ça ressemble à un rêve», a signalé Jastaniah.
«Je suis très heureux pour notre film et pour tous les autres films qui ont été récompensés. Les réalisateurs locaux méritent tous les éloges et le soutien», a soutenu BaTahaf.
Il a signalé qu'il avait hâte que ses amis voient les «grands» films qui ont été réalisés.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com