Eaux contestées entre Israël et le Liban: le médiateur américain «optimiste»

Le médiateur américain Amos Hochstein (Photo AFP).
Le médiateur américain Amos Hochstein (Photo AFP).
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Publié le Lundi 01 août 2022

Eaux contestées entre Israël et le Liban: le médiateur américain «optimiste»

  • Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement toujours en état de guerre, ont lancé en octobre 2020 des négociations inédites par l'intermédiaire de Washington pour régler ce différend frontalier
  • M. Hochstein, arrivé dimanche au Liban pour sa deuxième visite en moins de deux mois, transmet une proposition israélienne, en réponse à une offre faite par le Liban en juin dernier

BEYROUTH: Le médiateur américain Amos Hochstein a déclaré lundi rester "optimiste" quant à la possibilité de parvenir à un accord entre le Liban et Israël pour délimiter leur frontière maritime et lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.

Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement toujours en état de guerre, ont lancé en octobre 2020 des négociations inédites par l'intermédiaire de Washington pour régler ce différend frontalier.

"Je reste optimiste quant au fait que nous pouvons faire des progrès constants comme nous l'avons fait au cours des dernières semaines et j'ai hâte de revenir dans la région et de pouvoir prendre les dernières dispositions", a-t-il déclaré aux journalistes après avoir rencontré les principaux dirigeants libanais.

M. Hochstein, arrivé dimanche au Liban pour sa deuxième visite en moins de deux mois, transmet une proposition israélienne, en réponse à une offre faite par le Liban en juin dernier, rapportent les médias israéliens et libanais.

Les pourparlers sur ce dossier ont été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée en Méditerranée.

«Enormes progrès»

Initialement, les négociations ont porté sur une zone de 860 km2, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l'ONU en 2011. Mais le Liban a ensuite dit vouloir réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2, qui comprend une partie du champ de Karish.

Pour Israël, ce champ se trouve dans sa zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l'ONU.

Dans un entretien avec une chaîne de télévision locale lundi soir, M. Hochstein a noté qu'il y a eu "énormément d'activité au cours des 9 dernières années" dans le champ de Karish "sans qu'on s'y intéresse".

"Ce sur quoi nous nous concentrons, c'est comment arriver à une solution qui permet à la fois à Israël de continuer et au Liban d'entrer sur le marché de l'énergie", a-t-il précisé.

Côté libanais, l'atmosphère était positive lundi après les réunions avec le médiateur américain.

"L'écart relatif aux divergences s'est rétréci", a estimé le vice-président du Parlement Elias Bou Saab, chargé par le président libanais Michel Aoun de suivre le dossier, ajoutant que M. Hochstein ne devrait pas tarder à revenir à Beyrouth.

De son côté, le ministre sortant des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a expliqué que "les négociations touchent presque à leur fin". "Des progrès ont été constatés", a ajouté M. Bou Habib, estimant que ces progrès pourraient être qualifiés d'"énormes".

Menaces

Les tensions entre les deux pays avaient ressurgi début juin avec l'arrivée à proximité de Karish d'un navire affrété pour le compte d'Israël par la société d'exploration britannique Energean. Le Liban avait alors fait appel au médiateur américain en présentant une nouvelle offre de démarcation de la frontière qui ne mentionne pas Karish.

Dimanche, jour de l'arrivée du médiateur américain, le Hezbollah, puissant mouvement politique et armé au Liban dirigé par Hassan Nasrallah, a publié sur son site internet une courte vidéo montrant, selon lui, des images prises par un drone à deux dates différentes de plusieurs navires affrétés par Israël, dont celui d'Energean.

Le dirigeant chiite a souligné qu'il fera en sorte "de renforcer" le pouvoir de négociation du Liban et que son parti déterminera ses prochaines actions, en fonction du résultat de la visite de l'envoyé américain.

"La meilleure et la seule façon de parvenir à un solution (...), est à travers les négociations et la diplomatie. C'est la seule façon de progresser," a estimé également  lundi soir M. Hochstein, ajoutant que les autres moyens -- en référence aux menaces du Hezbollah -- risquent "de porter atteinte et de mettre un terme" aux négociations.

"Nous ne faisons pas attention aux menaces de Nasrallah elles ne sont pas un facteur dans les négociations", a souligné pour sa part Ram Ben Barak à la tête de la commission israélienne des Affaires étrangères et de la défense, dans un entretien sur la radio publique Kan lundi.


Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France serait «une récompense pour le terrorisme»

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. (AFP)
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  • Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron,
  • "Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas"

JERUSALEM: Une reconnaissance de l'Etat palestinien par la France, qui pourrait intervenir en juin, selon le président Emmanuel Macron, serait "une récompense pour le terrorisme", a estimé le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar.

"Une 'reconnaissance unilatérale' d'un Etat palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas", a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. "Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage".

 


Saudi Aramco découvre 14 nouveaux champs pétroliers et gaziers

  Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
 Les découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel. (Reuters)
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  • L'Arabie saoudite conforte sa position de leader mondial de l'énergie
  • Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1

RIYADH : Saudi Aramco a fait une série de découvertes révolutionnaires de pétrole et de gaz dans la province orientale et le quartier vide, consolidant ainsi la position de l'Arabie saoudite en tant que leader mondial de l'énergie.

Annoncées mercredi par le ministre de l'Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, ces découvertes comprennent six champs pétroliers, deux réservoirs de pétrole, deux champs de gaz naturel et quatre réservoirs de gaz naturel, mettant ainsi en évidence le vaste potentiel d'hydrocarbures du Royaume, qui ne cesse de croître.

Dans la province orientale, le champ pétrolier de Jabu a été identifié après que du pétrole brut arabe très léger se soit écoulé au rythme de 800 barils par jour du puits Jabu-1.

Une autre découverte notable a été faite dans le champ de Sayahid, où du brut très léger s'est écoulé du puits Sayahid-2 à un taux de 630 bpj. Le champ d'Ayfan a également montré des résultats prometteurs, le puits Ayfan-2 produisant 2 840 bpj de brut très léger et environ 0,44 million de pieds cubes standard de gaz par jour.

Une exploration plus poussée a confirmé l'existence du réservoir de Jubaila dans le champ de Berri, où le puits Berri-907 a produit du brut léger à un rythme de 520 bpj, ainsi que 0,2 million de pieds cubes standard de gaz par jour. En outre, le réservoir Unayzah-A dans le champ Mazalij a produit du brut léger de première qualité à partir du puits Mazalij-64 à un taux de 1 011 bpj, associé à 0,92 million de pieds cubes de gaz par jour.

Au cours du trimestre vide, le champ de Nuwayr a produit du brut arabe moyen à 1 800 bpj à partir du puits Nuwayr-1, ainsi que 0,55 million de pieds cubes de gaz par jour. Le champ de Damdah, exploité par le puits Damda-1, a produit du brut moyen à partir du réservoir Mishrif-C, à raison de 200 b/j, et du brut très léger à partir du réservoir Mishrif-D, à raison de 115 b/j. Le champ de Qurqas a également produit du brut moyen à 210 bpj à partir du puits Qurqas-1.

En ce qui concerne le gaz naturel, des découvertes notables ont été faites dans la province orientale. Du gaz a été trouvé dans le réservoir Unayzah B/C du champ Ghizlan, le puits Ghizlan-1 produisant 32 millions de pieds cubes de gaz par jour et 2 525 barils de condensat. Dans le champ d'Araam, le puits Araam-1 a produit 24 millions de pieds cubes de gaz par jour et 3 000 barils de condensat. Du gaz non conventionnel a également été découvert dans le réservoir Qusaiba du champ Mihwaz, où le puits Mihwaz-193101 a produit 3,5 millions de pieds cubes par jour et 485 barils de condensat.

Dans le quartier vide, d'importants flux de gaz naturel ont été enregistrés dans le champ de Marzouq, avec 9,5 millions de pieds cubes par jour en provenance du réservoir Arab-C et 10 millions de pieds cubes en provenance du réservoir Arab-D. En outre, le réservoir Upper Jubaila a produit 1,5 million de pieds cubes de gaz par jour à partir du même puits.

Le prince Abdulaziz a souligné l'importance de ces découvertes, notant qu'elles contribuent à consolider le leadership de l'Arabie saoudite dans le secteur mondial de l'énergie et à renforcer le potentiel du Royaume en matière d'hydrocarbures.

Ces découvertes devraient stimuler la croissance économique, renforcer la capacité de l'Arabie saoudite à répondre efficacement à la demande énergétique nationale et internationale et soutenir les objectifs de durabilité à long terme du pays. Elles s'alignent sur les objectifs de la Vision 2030, qui vise à maximiser la valeur des ressources naturelles et à assurer la sécurité énergétique mondiale.


Aux confins de Gaza, Macron appelle à une reprise rapide de l'aide humanitaire

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien. (AFP)
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  • "La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire"
  • La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre

AL-ARISH: Emmanuel Macron a affirmé mardi que la reprise de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza était "la priorité des priorités", lors d'une visite à al-Arich, avant-poste égyptien du soutien humanitaire à Gaza où la situation est "intenable, selon le président français.

Cette rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza intervient dans un contexte tendu, alors que Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve. Israël bloque par ailleurs depuis le 2 mars l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza.

"La situation aujourd'hui est intenable et elle n'a jamais été aussi grave", a déclaré le président français, appelant "à une reprise le plus rapidement possible de l'aide humanitaire", "la priorité des priorités", selon lui.

La quasi-totalité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés au moins une fois par les combats et vivent dans un territoire dévasté et assiégé depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Accueilli à al-Arich par son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, M. Macron a également condamné "avec force" les attaques visant les humanitaires et secouristes dans la bande de Gaza, deux semaines après la mort de secouristes tués par des tirs israéliens dans le territoire palestinien.

"Nous condamnons évidemment avec force ces attaques, et il faut qu'ensuite la vérité soit établie comme il se doit,  parce que le monde a des règles, et c'est une bonne chose", a-t-il déclaré.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"Pas un projet immobilier" 

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", avaient déjà plaidé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie, dans une déclaration conjointe.

Ils ont aussi "appelé à un retour immédiat au cessez-le-feu pour que les Palestiniens soient protégés et reçoivent de l'aide humanitaire en quantité et dans les plus brefs délais".

Un message réitéré de vive voix à Donald Trump dans un appel téléphonique à quatre, juste avant que le président américain ne reçoive le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à la Maison Blanche.

Interrogé mardi lors d'un point de presse à al-Arich sur les déclarations de Donald Trump, qui avait évoqué une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la "Riviera du Moyen-Orient", M. Macron a répondu que le territoire palestinien n'était "pas un projet immobilier".

"La réalité, c'est que vous avez 2 millions de personnes qui sont enfermées (...)  Après des mois et des mois de bombardements d'une guerre terrible, des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie. Vous avez des dizaines de milliers d'enfants qui sont mutilés sans famille. C'est ça dont on parle quand on parle de Gaza. C'est pas d'un projet immobilier", a souligné M. Macron.

Depuis octobre 2023, plus de 330 travailleurs humanitaires, la plupart d'entre eux appartenant à l'Unrwa, l'agence des Nations unies d'aide aux réfugiés palestiniens, ont été tués dans la bande de Gaza, selon les données de l'ONU datant de novembre.