BEYROUTH: Le médiateur américain Amos Hochstein a rencontré dimanche des responsables libanais à Beyrouth avec l'objectif d'ouvrir la voie à une relance des discussions sur la délimitation des frontières maritimes avec Israël.
M. Hochstein a rencontré notamment le ministre de l'Energie Walid Fayad avant de s'entretenir lundi avec le président Michel Aoun et le Premier ministre Najib Mikati.
"Parvenir à une solution est à la fois nécessaire et possible, mais cela ne peut se faire que par la négociation et la diplomatie", a indiqué le département d'Etat américain dans un communiqué.
Le Liban et Israël, deux pays voisins officiellement toujours en état de guerre, ont lancé en octobre 2020 des négociations inédites par l'intermédiaire de Washington pour délimiter leur frontière maritime, afin de lever les obstacles à la prospection d'hydrocarbures.
Mais les pourparlers ont été suspendus en mai 2021 à la suite de différends concernant la surface de la zone contestée.
Initialement, les négociations ont porté sur une zone de 860 km2, conformément aux revendications libanaises enregistrées auprès de l'ONU en 2011.
Mais le Liban a ensuite dit vouloir réclamer un droit supplémentaire sur 1.430 km2, qui comprend une partie du champ de Karish.
Mais pour Israël, ce champ se trouve dans sa zone économique exclusive (ZEE) reconnue par l'ONU.
En Israël, une source israélienne proche du dossier a indiqué à l'AFP que la visite de M. Hochstein était "un moment de vérité".
L'offre présentée par Israël, qui ne concerne pas la zone de Karish, "permettrait au Liban de développer son gisement dans la zone contestée (...) tout en protégeant les intérêts israéliens", a dit cette source en référence au gisement de Sidon, nommé Qana par les Libanais.
Les tensions entre les deux pays avaient ressurgi début juin avec l'arrivée à proximité de Karish d'un navire affrété pour le compte d'Israël par la société d'exploration britannique Energean.
Le Liban avait alors fait appel au médiateur américain en présentant une nouvelle offre de démarcation de la frontière qui ne mentionne pas Karish.
Le jour de l'arrivée du médiateur américain, le Hezbollah, puissant mouvement politique et armé au Liban, a publié sur son site internet une courte vidéo montrant, selon lui, des images prises par un drone à deux dates différentes de plusieurs navires affrétés par Israël, dont celui d'Energean.
"Il n'est pas nécessaire de jouer avec le temps (...) Dans le mille", indique le message accompagnant la vidéo du Hezbollah, ennemi juré d'Israël.
Début juillet, l'armée israélienne a intercepté trois drones non armés envoyés par le Hezbollah vers Karish.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a averti il y a plusieurs jours que si le Liban était empêché d'extraire du pétrole et du gaz de ses eaux, "personne" ne pourra en extraire ou en vendre.