AMMAN: La conférence consacrée au traité de non-prolifération des armes nucléaires se tiendra le mois prochain. Elle mettra l'accent sur les mesures qui visent à dissuader les États de produire des armes nucléaires et à atteindre l'objectif suivant: éliminer ces armes sur le long terme. C'est ce qu'a déclaré mardi le représentant spécial des États-Unis pour la non-prolifération des armes nucléaires, Adam M. Scheinman.
«Le traité apporte aux États dotés d'armes nucléaires une structure et un certain dynamisme qui leur permettent de poursuivre leurs efforts en matière de dissuasion nucléaire. Il leur donne également la possibilité de limiter ou de réduire leurs stocks nucléaires», a déclaré Adam M. Scheinman lors d'une conférence de presse à laquelle Arab News a assisté.
«Le traité fournit à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) les outils nécessaires pour s'assurer que les pays ne cherchent pas à se doter d'armes nucléaires, ce qui est contraire à leurs obligations en vertu du traité.»
Après un report de deux ans en raison de la pandémie du coronavirus, la conférence se déroulera du 1er au 26 août.
Selon M. Scheinman, les «trois piliers» du traité sont les suivants: désarmement, non-prolifération et utilisation pacifique de la technologie nucléaire.
C'est en 1970 que le traité est entré en vigueur; il regroupe aujourd'hui cent quatre-vingt-onze États signataires. Selon M. Scheinman, les États-Unis espèrent convaincre les pays signataires de parvenir à un consensus susceptible de faire progresser les objectifs du traité.
Il reconnaît toutefois que le conflit qui oppose la Russie à l'Ukraine pèsera sur le climat des discussions. Il se dit optimiste quant à la possibilité d’établir «un équilibre adéquat entre les ambitions et la raison» et parle de «trouver éventuellement un compromis».
Pour M. Scheinman, le mécanisme de non-prolifération des armes nucléaires a limité la propagation de ces armes dans le monde, à l’exception de quelques pays comme la Corée du Nord ou l'Iran.
Contrairement à la Corée du Nord, l'Iran ne s'est pas hissé au rang d'État nucléaire. Il dispose néanmoins d'un programme nucléaire puissant qui ne tardera pas à produire une arme atomique, comme le redoutent de nombreux observateurs.
La «grande majorité» des pays honorent les engagements qu'ils ont pris dans le cadre des traités, affirme M. Scheinman. «Nous avons progressivement pris conscience du programme nucléaire de l'Iran; nous cherchons bien entendu à négocier un processus capable de garantir que l'Iran respectera ses obligations.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com