BRUXELLES: Le chef de la diplomatie européenne et coordinateur pour le dossier du nucléaire iranien, l'Espagnol Josep Borrell, a soumis un projet de compromis et a appelé mardi les parties engagées dans les pourparlers à Vienne de l'accepter pour éviter une "dangereuse crise".
Il reconnait que le texte "n'est pas un accord parfait", mais "il représente le meilleur accord possible que moi, en tant que facilitateur des négociations, considère comme réalisable", précise-t-il dans une tribune publiée par le Financial Times.
Le compromis proposé "aborde tous les éléments essentiels et comprend des compromis durement gagnés par toutes les parties", souligne-t-il."
En cas de rejet, "nous risquons une crise nucléaire dangereuse", met-il en garde.
"Le Coordonnateur a fait part de ses idées pour conclure les négociations. Nous aussi, nous avons nos propres idées, tant sur le fond que dans la forme, pour conclure les négociations", a déclaré mardi le négociateur iranien Ali Bagheri dans un message sur son compte twitter.
Conclu par l'Iran et six puissances (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), le JCPOA est l'accord de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien.
Coordinateur du JCPOA, Josep Borrell s'est rendu à Téhéran le 25 juin pour y rencontrer le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian. Les deux responsables ont annoncé la reprise "dans les prochains jours" des pourparlers menés à Vienne.
Les pourparlers en Autriche ouverts en avril 2021 sont destinés à réintégrer les Etats-Unis à l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 et à ramener l'Iran au respect intégral de ses engagements dictés par ce pacte. Ils sont au point mort depuis mars.
Le compromis soumis par Josep Borrell aborde "en détail" la levée des sanctions imposées à l'Iran et les mesures nucléaires nécessaires pour rétablir le JCPOA.
Il ne répond pas à toutes les préoccupations des États-Unis concernant l’Iran et de sérieuses réserves sont exprimées à Téhéran pour la mise en œuvre d'un accord, reconnait Josep Borrell. "Mais des décisions doivent être prises maintenant", plaide-t-il.
Le JCPOA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l'Iran, accusé de chercher à se doter de l'arme atomique malgré ses démentis, en échange d'une levée progressive des sanctions internationales qui frappent l'économie iranienne.