Les Houthis du Yémen ne prolongeront pas la trêve soutenue par l’ONU

Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont déclaré qu'ils ne renouvelleraient pas la trêve négociée sous l'égide de l'ONU au Yémen (Photo, AFP).
Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont déclaré qu'ils ne renouvelleraient pas la trêve négociée sous l'égide de l'ONU au Yémen (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 18 juillet 2022

Les Houthis du Yémen ne prolongeront pas la trêve soutenue par l’ONU

  • Le cessez-le-feu a subi un coup dur après le refus de la milice soutenue par l'Iran d'ouvrir les routes principales à Taiz
  • Les généraux de l'armée yéménite estiment que les Houthis se préparent à de nouvelles opérations militaires au terme de la trêve

AL-MUKALLA: Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont déclaré qu'ils ne renouvelleraient pas la trêve négociée sous l'égide de l'ONU au Yémen. Ils ont ainsi rejeté les appels internationaux, principalement ceux du président américain Joe Biden, demandant au mouvement de respecter la trêve et d'ouvrir les routes dans la ville assiégée de Taiz.

Le Conseil politique suprême (CPS) du mouvement a critiqué la visite de Joe Biden dans la région qui les a appelés à renforcer la trêve, affirmant que ces demandes «affectent la souveraineté, la sécurité et la stabilité du Yémen». Le Conseil s'est engagé à ne pas prolonger la trêve.

«Le CPS a déploré que l'on parle d'accords sur la prolongation de la trêve, soulignant que la trêve, dont la partie de l'agression n'a pas respecté la mise en œuvre de ses termes, a constitué une expérience choquante et décevante qui ne peut se répéter à l'avenir», a déclaré le mouvement dans un communiqué repris par ses médias officiels. 

La déclaration conjointe saoudienne et américaine, publiée samedi après la rencontre du président américain avec des responsables saoudiens, appelle les Houthis à mettre en œuvre tous les termes de la trêve, y compris la fin du siège de Taiz, la troisième ville du Yémen, soulignant que la trêve a permis de réaliser «la plus longue période de paix au Yémen en six ans».

D'autres responsables américains, comme le secrétaire d'État, Antony Blinken, ont également appelé les Houthis à respecter la trêve et à ouvrir les routes à Taiz et dans les autres provinces.

Tout en affirmant qu'ils n'allaient pas prolonger la trêve, les Houthis ont répondu à ces appels en menaçant de lancer des attaques meurtrières à travers le Yémen, principalement dans la province centrale de Marib, pour briser ce qu'ils appellent «le blocus» et prendre le contrôle des installations pétrolières, gazières et électriques de Marib.

«À Biden, notre pays ne sera pas laissé en état de siège et d'occupation. Nos ressources pétrolières et gazières ne seront pas laissées entre les mains de voleurs et de corrompus», a déclaré Hussein Al-Ezzi, un dirigeant houthi, sur Twitter. 

La trêve négociée sous l'égide de l'ONU est entrée en vigueur le 2 avril et a été renouvelée pour deux mois supplémentaires en juin.

Elle a entraîné une réduction significative de la violence et a permis la reprise des vols commerciaux au départ de l'aéroport de Sanaa et des bateaux de carburant vers le port de Hodeidah.

Toutefois, la trêve a subi un coup dur après que les Houthis ont refusé d'ouvrir les routes principales de Taiz et ont proposé alternativement d'ouvrir une petite et ancienne route vers la ville, une proposition qui a été rejetée par le gouvernement yéménite.

Les généraux de l'armée yéménite estiment que les attaques sporadiques des Houthis et leur repositionnement et mobilisation de forces et d'équipements militaires en dehors des villes clés comme Marib et Taiz montrent qu'ils se préparent à de nouvelles opérations militaires au terme de la trêve.

L'armée yéménite a déclaré que huit soldats avaient été tués et neuf autres blessés dans des attaques des Houthis, accusant ces derniers d'avoir commis 188 violations au cours des trois derniers jours à Hodeidah, Taiz, Marib et Hajjah.

Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awadh ben Moubarak, a déclaré avoir discuté dimanche avec l'envoyé américain pour le Yémen, Tim Lenderking, de l'instauration de la paix au Yémen et de la fin du siège de la ville de Taiz par les Houthis.

«J'ai réitéré le caractère central de la question de #Taiz assiégée. J'ai expliqué que Taiz ne peut pas être laissée pour compte et que les #Houthis doivent mettre fin à leurs atrocités contre la ville peuplée», a tweeté le ministre yéménite.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".