LOS ANGELES: La série "Succession" part en tête des Emmy Awards avec 25 nominations pour la 74e édition, marquée par un nombre record de candidatures après la fin des restrictions sanitaires liées à la pandémie.
Voici cinq choses à retenir des nominations dévoilées mardi à Los Angeles:
Nomination posthume pour Chadwick Boseman
Chadwick Boseman, incarnation à l'écran du super-héros "Black Panther" de la saga Marvel, est mort en août 2020 d'un cancer du colon, une maladie qu'il n'avait jamais publiquement évoquée.
L'an dernier, il avait manqué de peu de décrocher un Oscar à titre posthume pour "Le blues de Ma Rainey" mais Anthony Hopkins l'avait finalement emporté.
Les Emmy Awards 2022 sont vraisemblablement la dernière chance d'Hollywood de décerner une récompense à cet artiste, qui a prêté sa voix à une version animée de Black Panther pour un épisode de la série "What If...?" diffusée sur Disney+.
L'actrice Jessica Walter ("Arrested Development"), décédée en mars 2021 à l'âge de 80 ans, est elle aussi sélectionnée cette année à titre posthume pour avoir prêté sa voix à un personnage de la série animée "Archer".
Progrès pour les femmes
Les dernières nominations aux Emmy Awards pour la réalisation, le scénario et les catégories techniques enregistrent de nets progrès pour les femmes, traditionnellement sous-représentées dans les prix décernés par l'industrie du divertissement dans ces domaines.
Près de la moitié des réalisateurs sélectionnés cette année sont des femmes, à l'instar d'Amy Poehler pour son documentaire "Lucy and Desi" et Lorene Scafaria, en lice dans la catégorie phare de la série dramatique pour "Succession".
On compte également environ 40% de femmes dans les nominations pour les scénarios.
Obama contre Kareem Abdul-Jabbar ?
Les prix hollywoodiens font toujours preuve d'une grande inventivité quand il s'agit d'aligner des noms prestigieux dans les nominations, et cette fournée des Emmy Awards ne fait pas exception.
On trouve parmi les candidats retenus dans la catégorie "narration" la légende des documentaires animaliers, le Britannique David Attenborough, et l'actrice oscarisée Lupita Nyong'o.
Plus surprenant, la 74e édition met en présence dans la même catégorie l'ex-star du basketball Kareem Abdul-Jabbar, pour un documentaire sur les héros noirs de la guerre civile américaine, et l'ancien président Barack Obama, qui commente une série documentaire consacrée aux parcs nationaux.
Barack Obama devra attendre la cérémonie du 12 septembre prochain pour savoir s'il peut ajouter un Emmy à côté du prix Nobel de la paix et des deux Grammy Awards qui trônent déjà sur sa cheminée.
Dave Chappelle sélectionné malgré la polémique
L'humoriste Dave Chappelle a suscité une vive controverse aux Etats-Unis pour des plaisanteries considérées par certains comme méprisantes à l'égard des personnes transgenres, notamment dans son show "The Closer" diffusé l'an dernier sur Netflix.
Des manifestants s'étaient notamment rassemblés devant le siège du géant de la vidéo à la demande, à Los Angeles, pour dénoncer les propos du comédien.
Dans ce spectacle, la star du stand-up affirmait notamment que "l'existence du genre est un fait" et que ses détracteurs sont "trop sensibles".
"Dans notre pays, vous pouvez tirer et tuer" un homme noir, "mais ne vous avisez pas de froisser une personne gay", y disait encore Dave Chappelle, lui-même noir.
Les votants de l'Académie des Emmy Awards n'ont visiblement pas été dissuadés par cette polémique et ont sélectionné Dave Chappelle pour "The Closer".
«Yellowstone» snobée
La série "Yellowstone", qui mêle western moderne et soap-opera, a pour vedette Kevin Costner et a rassemblé 11 millions de spectateurs pour le lancement de sa quatrième saison. Elle est pourtant repartie bredouille des nominations aux Emmy Awards mardi.
Depuis sa création, la série n'a en réalité obtenu qu'une maigre nomination, dans une catégorie technique mineure.
Les votants ont pu être rebutés par les accents ouvertement conservateurs de la série ou sa diffusion sur le réseau Paramount, relativement modeste. La popularité de "Yellowstone" n'a pourtant cessé de grandir, notamment chez les élites aux penchants progressistes.