Nominations aux Emmy Awards: «Squid Game» dans la cour des grands?

Le succès Netflix "Squid Game" a de bonnes chances d'entrer dans l'histoire comme la première série dramatique en langue étrangère à concourir pour ces prestigieuses récompenses. (AFP).
Le succès Netflix "Squid Game" a de bonnes chances d'entrer dans l'histoire comme la première série dramatique en langue étrangère à concourir pour ces prestigieuses récompenses. (AFP).
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Publié le Lundi 11 juillet 2022

Nominations aux Emmy Awards: «Squid Game» dans la cour des grands?

  • La série sud-coréenne 'Squid Game', sombre et violente dénonciation des dérives du capitalisme qui a séduit la planète entière, devrait affronter 'Succession' de la plateforme HBO
  • La liste des candidats sera annoncée lors d'une cérémonie via internet, qui débutera à 15H30 GMT

LOS ANGELES : Les nominations des prochains Emmy Awards, équivalents des Oscars pour la télévision américaine, sont dévoilées mardi et le succès Netflix "Squid Game" a de bonnes chances d'entrer dans l'histoire comme la première série dramatique en langue étrangère à concourir pour ces prestigieuses récompenses.

La série sud-coréenne, sombre et violente dénonciation des dérives du capitalisme qui a séduit la planète entière, devrait affronter "Succession" de la plateforme HBO et autres poids lourds américains alors que les productions d'Hollywood sont retournées massivement sur les plateaux de tournage après les restrictions sanitaires imposées par la pandémie de Covid-19.

La liste des candidats sera annoncée lors d'une cérémonie via internet, qui débutera à 15H30 GMT.

Les Emmy Awards de cette 74e édition seront décernés le 12 septembre.

Voici cinq choses à suivre lors de l'annonce des nominations mardi:

La «barrière des sous-titres»

Voici trois ans, le film sud-coréen "Parasite" avait remporté l'Oscar du meilleur long-métrage, faisant pour la première fois dans cette catégorie phare voler en éclats ce que son réalisateur Bong Joon-ho avait appelé "la barrière des sous-titres".

"Squid Game" rééditera-t-il l'exploit cette année?

La série satirique met en scène des centaines de personnages issus des franges les plus marginalisées de Corée du Sud, participant à des jeux d'enfants comme "un, deux, trois, soleil" pour remporter une énorme somme d'argent, au risque d'être tués.

Elle est à ce jour la série Netflix la plus regardée dans le monde, devant "Stranger Things".

"C'est impressionnant", lance Pete Hammond, spécialiste des prix télé et cinéma du magazine Deadline. "Je serais surpris si elle ne figure pas dans le top 2 ou le top 3 du nombre total de nominations", ajoute-t-il.

Elle aussi tournée majoritairement en coréen, la série Apple TV+ "Pachinko" a également été très suivie et pourrait être sélectionnée.

Aucune oeuvre tournée dans une langue autre que l'anglais n'a jusqu'à présent réussi à s'imposer dans la catégorie des séries dramatiques aux Emmy Awards.

Compétition acharnée

Alors que la pandémie avait contraint l'an dernier de nombreuses séries à repousser leur production, la liste des candidats potentiels est cette année pléthorique, tant pour les séries dramatiques que pour les comédies.

Vainqueur en 2020, "Succession", qui suit les affres d'une puissante famille dont les membres complotent et s'entre-déchirent, fait son grand retour de même qu'"Ozark" (Netflix) et "Better Call Saul" (AMC).

Côté comédies, "La Fabuleuse Mme Maisel" (Amazon Prime) et "Barry" (HBO) pourraient tous deux remporter de nouveaux trophées.

Elles trouveront sur leur route le grand vainqueur de la précédente édition, "Ted Lasso", et la série "Hacks", dont la deuxième saison a séduit la critique.

Enfin la reconnaissance pour «Yellowstone»?

Avec Kevin Costner en tête d'affiche et onze millions de spectateurs pour le lancement de sa quatrième saison, "Yellowstone" paraît taillée pour gagner aux Emmy Awards.

Mais ce western moderne mâtiné de soap-opéra n'a pour l'instant à son actif qu'une nomination, dans une catégorie technique mineure.

Les votants ont pu être rebutés par les accents ouvertement conservateurs de la série ou sa diffusion sur le réseau Paramount, relativement modeste, mais sa popularité n'a cessé de grandir, notamment chez les élites aux penchants progressistes.

"Nous allons voir si la popularité seule joue dans la compétition cette année. Si tel est le cas, +Yellowstone+ aura son moment de gloire. Elle est regardée partout, on verra si elle est aussi regardée par l'Académie des Emmy Awards", dit Pete Hammond.

Une percée pour Hulu?

Les plateformes HBO et Netflix ont tendance à dominer dans les nominations aux Emmy Awards mais cette année, la petite Hulu, propriété du géant Disney, pourrait s'illustrer.

Hulu, qui ne diffuse qu'aux Etats-Unis, est à l'origine de créations originales comme "La Servante écarlate", vainqueur en 2017, et ne cesse d'étoffer sa production.

Elle aligne cette année "Dopesick", favorite dans la catégorie des mini-séries, dans laquelle Michael Keaton incarne un médecin impliqué dans la crise des opiacés qui ravage les Etats-Unis.

Dans la même catégorie, Hulu produit également "The Dropout", mettant en scène Amanda Seyfried dans le rôle d'une star déchue des biotechnologies, ou encore "Pam and Tommy", qui retrace le vol de la sex-tape de Pamela Anderson et Tommy Lee dans les années 1990.

Des mini-séries à l'étroit

Pendant longtemps considérées comme le parent pauvre de la compétition, les mini-séries ont le vent en poupe avec des productions dont le nombre et la qualité s'améliorent d'année en année.

Outre les séries Hulu, "The White Lotus" (HBO) est extrêmement populaire, tout comme "Maid" (Netflix), avec Andie MacDowell et sa fille Margaret Qualley, qui explore avec humour et délicatesse les traumatismes des violences domestiques.

Mais alors que les séries dramatiques et les comédies alignent chacune huit candidats, les mini-séries sont elles limitées à cinq.

"Ils doivent changer les règles", estime Pete Hammond.

"C'est le point fort des Emmys, et cette année ne fait pas exception".


Yara Shahidi et le podcast «The Optimist Project»

Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
Yara Shahidi (à gauche) et Keri Shahidi font la promotion de leur nouveau podcast «The Optimist Project» à Time Square le 20 novembre 2024. (Images Getty)
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  •  Shahidi a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode
  • Diplômée de Harvard, elle explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée

DUBAÏ: L'actrice et animatrice de podcast Yara Shahidi figure sur la liste des 33 «visionnaires, créateurs, icônes et aventuriers» du monde entier établie par le National Geographic. Elle a évoqué, dans un entretien accordé au magazine, le projet qui lui a permis d'accéder à cette liste.

En 1888, la National Geographic Society a été fondée par 33 pionniers à Washington. Ces «penseurs audacieux... avaient pour objectif de réimaginer la façon dont nous découvrons notre monde». Beaucoup de choses ont changé depuis, mais la mission qui les guidait – élargir les connaissances et promouvoir la compréhension – nous anime toujours. C'est dans cet esprit que nous vous présentons le National Geographic 33, une collection de visionnaires, de créateurs, d'icônes et d'aventuriers du monde entier», explique le magazine à propos de sa nouvelle liste.

Mme Shahidi, dont le père est iranien et qui est en partie originaire du Moyen-Orient, figure sur la liste dans la sous-section «Créateurs», qui célèbre les «penseurs qui sortent des sentiers battus et qui développent des solutions novatrices».

L'actrice de «Black-ish» et «Grown-ish» a été mise en avant grâce à son podcast «The Optimist Project».

Mme Shahidi, âgée de 25 ans, a lancé ce podcast afin d'explorer les moyens de vivre une vie plus épanouie grâce à divers invités spéciaux présents dans chaque épisode.

Diplômée de Harvard, Mme Shahidi explique qu'elle a été inspirée par les conversations dynamiques qu'elle a avec les membres de sa famille diversifiée. L'actrice a deux frères – l'un est acteur et l'autre travaille dans la mode – tandis que son père Afshin Shahidi est directeur de la photographie. Son cousin est le rappeur Nas et son grand-père était un militant des Black Panthers. Mme Shahidi et sa mère, Keri Shahidi, qui dirigent ensemble leur propre société de médias, 7th Sun Productions, ont décidé de faire connaître leurs réflexions à un public plus large avec le podcast, qui a été lancé en 2024.

«Nous nous sentons tellement chanceuses d'avoir ces conversations», a déclaré Keri, coproductrice de Shahidi, au National Geographic. «Mais nous avons également ressenti le besoin de nous assurer que d'autres personnes avaient la possibilité d'entendre ce que nous entendions».

Jusqu'à présent, les invités du podcast ont été Ego Nwodim, star du Saturday Night Live, Courtney B. Vance, acteur lauréat d'un prix Tony, et Laurie Santos, professeur de psychologie à l'université de Yale.

«Le fait de devoir consacrer autant d'efforts à la survie ne permet pas au cerveau de réfléchir à la question suivante: pourquoi vivons-nous?», a déclaré Mme Shahidi. «Qu'est-ce qui me donnerait envie de me réveiller le lendemain?»

Dans sa conversation avec le National Geographic, elle a poursuivi en reconnaissant qu'il s'agissait d'un moment difficile pour la prochaine génération de dirigeants. «Il est accablant de penser à quel point certains de ces systèmes sont brisés, à quel point certains de nos outils de changement sont imparfaits... mais cela s'accompagne d'un déferlement de jeunes gens très inspirés et très motivés.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les éditeurs saoudiens se connectent au monde entier à la foire de Bologne

L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie. (SPA)
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  • Le directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter un éventail de programmes.
  • M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

RIYAD : L'Arabie saoudite a inauguré son pavillon à la Foire du livre pour enfants de Bologne, qui s'est tenue du 31 mars au 3 avril au centre d'exposition BolognaFiere à Bologne, en Italie.

Abdullatif Al-Wasel, directeur général de la Commission de la littérature, de l'édition et de la traduction, a déclaré que la participation du Royaume visait à présenter une série de programmes, a rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Il a ajouté que ces efforts visaient à développer l'industrie de l'édition, à encourager l'engagement culturel, à soutenir les éditeurs et les agents littéraires saoudiens dans le monde entier et à mettre en valeur le riche patrimoine intellectuel et la production littéraire du Royaume. 

M. Al-Wasel a ajouté que la foire constituait une plate-forme précieuse pour les éditeurs saoudiens, leur permettant d'entrer en contact et d'échanger des connaissances avec leurs homologues internationaux.

Le pavillon du Royaume comprend la participation d'entités culturelles telles que l'Académie mondiale du roi Salman pour la langue arabe, la Bibliothèque publique du roi Abdulaziz, la Bibliothèque nationale du roi Fahd et l'Association de l'édition.

L'académie du roi Salman présente ses efforts visant à renforcer la présence mondiale de la langue arabe et à soutenir le contenu arabe dans les domaines culturel et universitaire, a rapporté l'agence SPA.

L'académie présente ses dernières publications et met en avant ses contributions au développement de contenus linguistiques et fondés sur la connaissance, ainsi que ses projets en matière d'aménagement linguistique, de politique, de linguistique informatique, d'éducation et d'initiatives culturelles.


La gastronomie française : dans l'attente des nouvelles étoiles du Michelin

Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
Un cuisinier prépare un plat au restaurant « La Pyramide » à Vienne le 20 mars 2025. Premier restaurant trois étoiles de l'histoire du Guide Michelin, « La Pyramide » reste, 200 ans après son ouverture à Vienne, en Isère, une étape incontournable de la légendaire Nationale 7 pour les gourmets en route vers le sud. (Photo JEFF PACHOUD / AFP)
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  • C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz.
  • tous les chefs étoilés de France ont été conviés et personnes seront récompensées.

METZ, FRANCE : C'est le rendez-vous gastronomique de l'année : autant décrié que respecté, le guide Michelin dévoilera lundi ses nouvelles étoiles françaises à Metz, lors d'un événement auquel tous les chefs étoilés de France ont été conviés, ainsi que les personnes qui seront récompensées.

« Comme toujours, on va jouer à guichets fermés, puisque l'immense majorité d'entre eux seront au rendez-vous », a indiqué à l'AFP Gwendal Poullennec, le patron du guide rouge qui célèbre cette année ses 125 ans.

Le chef Vincent Favre-Félix, lui, ne sera pas de la partie. À la tête d'un établissement étoilé à Annecy-le-Vieux, en Haute-Savoie, il a décidé de rendre son macaron, devenu trop pesant pour lui et ses clients.

« On s'aperçoit que nos clients aujourd'hui n'attendent plus forcément ce qu'on propose. Ils n'ont plus forcément envie de passer trois heures à table, avec un menu carte blanche imposé, des menus en 8-10 séquences, ni de payer entre 100 et 500 francs par tête", explique-t-il à l'AFP, tout en assurant toutefois "ne pas cracher dans la soupe". 

Sébastien Hisler, le second du restaurant étoilé Chez Michèle à Languimberg en Moselle, n'est pas de cet avis. « Quand on est dans des établissements comme ça, c'est un lâcher prise et il faut profiter de l'instant. Si c'est juste +bien+, oui, ça fait cher. Il faut le moment « waouh ». »

« Les étoiles n'appartiennent pas aux chefs. (...) Ce n'est en aucun cas au chef de faire une demande au guide Michelin pour être ajouté ou retiré », a de son côté répondu M. Poullennec, interrogé par l'AFP.

Pas de quoi gâcher la fête cependant. Les festivités ont commencé dimanche soir, avec un match de football opposant des chefs étoilés, parmi lesquels Fabien Ferré, qui a obtenu l'an dernier trois étoiles d'un coup pour la réouverture de la Table du Castellet (Var), et le triplement étoilé Arnaud Donckele, face à des anciens du FC Metz, dont le champion du monde Robert Pirès, avant un dîner des chefs réunissant professionnels et journalistes.

« C'est une grande cousinade. C'est vraiment l'esprit bon enfant, on passe un bon moment, on partage de bons plats bien cuisinés, on ne se prend pas la tête », affirme Benoît Potdevin, chef du K au domaine de la Klaus à Montenach (Moselle), qui, après sa première étoile remportée l'an dernier, assure être là « sans pression ».

La cérémonie des étoiles aura lieu à 17 heures au Centre des Congrès de Metz. En attendant, le détail du palmarès est tenu secret.

La presse a toutefois déjà fait ses pronostics et les noms de Hugo Roellinger à Cancale (Le Coquillage), de Giuliano Sperandio (Taillevent) et de Hélène Darroze (Marsan) à Paris sont régulièrement cités comme potentiels trois étoiles. 

Les rétrogradations ont, elles, déjà été annoncées dix jours avant ce rassemblement, sans susciter de tempête médiatique, comme ce fut le cas pour Marc Veyrat en 2019 ou Guy Savoy en 2023. Cette année, c'est la maison Georges Blanc à Vonnas, dans l'Ain, qui a perdu sa troisième étoile, après 44 ans au sommet.

Autant décrié que respecté et craint par les chefs, le guide Michelin fait toujours la pluie et le beau temps sur la gastronomie mondiale.

« C'est clairement le seul guide que tout le monde cite en référence », estime auprès de l'AFP Rémi Dechambre, journaliste gastronomique au Parisien Week-end.

« Malgré lui, et avec lui, le Michelin incarne la gastronomie française », souligne Estérelle Payany, critique culinaire chez Télérama. « Il y a de plus en plus de chefs qui s'en méfient et qui s'en défient, parce que le guide Michelin conserve son opacité, qu'il fait des choix parfois un peu étonnants. Mais il n'en demeure pas moins que ça reste le maestro de la gastronomie française en termes de classement », estime de son côté Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef du média culinaire « Bouillant(e)s ».

Créé en 1900 par les frères André et Edouard Michelin à destination des automobilistes, le guide Michelin est aujourd'hui présent en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et se décline dans plus de 50 destinations.