Ukraine, Oscars, Batiste, hommage aux morts: les temps forts des 64e Grammy Awards

La jeune popstar Olivia Rodrigo, 19 ans, s'impose en tant que «révélation de l'année». (AFP)
La jeune popstar Olivia Rodrigo, 19 ans, s'impose en tant que «révélation de l'année». (AFP)
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Publié le Mardi 05 avril 2022

Ukraine, Oscars, Batiste, hommage aux morts: les temps forts des 64e Grammy Awards

  • Eilish, Bieber et Lil Nas X figuraient parmi les principaux candidats de la soirée en termes de nominations mais sont repartis bredouilles, malgré des performances mémorables sur scène
  • Si Olivia Rodrigo a bien été sacrée «révélation de l'année», un prix très convoité pour lancer une carrière, elle n'a pas réussi le grand chelem dans les quatre catégories majeures que certains lui prédisaient

La guerre en Ukraine, la gifle de Will Smith aux Oscars, le triomphe du musicien virtuose Jon Batiste, l'hommage aux disparus et l'échec de Barack Obama ont dominé dimanche la 64e édition des Grammy Awards à Las Vegas, la grande fête de l'industrie musicale américaine.

Gifle aux Oscars, humour aux Grammys

L'histoire se répète rarement. Mais la gifle décochée le 27 mars à la cérémonie des Oscars à Hollywood par la superstar Will Smith à l'humoriste Chris Rock était dans tous les esprits quand a commencé la soirée des Grammy Awards. Le présentateur, le comique sud-africain Trevor Noah, n'a pas résisté: "Nous allons écouter de la musique, danser, chanter, garder les noms des gens en dehors de nos bouches...", a-t-il lancé dans une allusion transparente au désormais mémorable "Laisse le nom de ma femme hors de ta putain de bouche!" hurlé par Smith à Rock après l'avoir giflé sur scène pour une mauvaise plaisanterie sur les cheveux de son épouse.

De même le musicien hip-hop Ahmir Questlove Thompson a mis les rieurs de son côté avant d'annoncer le lauréat de la chanson de l'année: "Je m'apprête à présenter cette récompense et je vous fais confiance pour rester à 500 pieds (150 mètres) de moi". C'est ce même Questlove, oscarisé dimanche dernier pour son documentaire "Summer of Soul" qui avait reçu sa récompense juste après la gifle de Smith à Rock.  

Grammy Awards: le président ukrainien Zelensky apparaît sur une vidéo enregistrée

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est intervenu dimanche via une allocution enregistrée lors de la 64e édition des Grammy Awards, équivalent des Oscars pour la musique américaine, pour demander le soutien à son pays, en proie à une invasion de la Russie.

"La guerre. Qu'est-ce qui est l'exact opposé de la musique ? La silence des villes en ruines et des gens tués", a lancé le président Zelensky avec son habituel t-shirt kaki, avant une performance de John Legend, rejoint sur scène par des artistes ukrainiens, Mika Newton et Lyuba Yakimchukt.

"Nos musiciens portent des gilets pare-balles au lieu de smokings. Ils chantent pour les blessés dans les hôpitaux, même pour ceux qui ne peuvent les entendre. Mais la musique se fera entendre malgré tout", a poursuivi M. Zelensky.

"Nous défendons notre liberté de vivre, d'aimer, de nous faire entendre. Sur notre terre, nous combattons la Russie porteuse d'un horrible silence avec ses bombes. Un silence de mort. Remplissez ce silence avec votre musique", a exhorté le chef de l'Etat ukrainien.


"Dites la vérité sur la guerre sur vos réseaux sociaux, à la télé. Soutenez-nous de toutes les manières possibles, toutes sauf le silence. Et après viendra la paix", a-t-il poursuivi.

Batiste, musicien «spirituel»

La musique, "c'est plus qu'un divertissement pour moi, c'est une pratique spirituelle", a lancé tout sourire le musicien touche-à-tout Jon Batiste en recevant son cinquième Grammy Award le plus prestigieux, celui de l'album de l'année.


Pianiste virtuose mais aussi multi-instrumentiste, chef d'orchestre, militant anti-raciste, compositeur oscarisé, ce jazzman surdoué a dynamisé le MGM Grand Garden Arena en déclarant que "les arts créatifs sont subjectifs et (qu') ils touchent les gens à un moment de leur vie où ils en ont le plus besoin".

Grammy Awards: les principaux vainqueurs de la 64ème édition

Avec cinq trophées, dont celui de l'album de l'année, le jazzman touche-à-tout Jon Batiste est arrivé en tête de la 64e édition des Grammy Awards organisé dimanche à Las Vegas.


Le projet rétro Silk Sonic, porté par Bruno Mars et Anderson Paak, a remporté quatre prix au total, dont les trophées convoités de la chanson de l'année et de l'enregistrement de l'année, tandis que la jeune popstar Olivia Rodrigo, 19 ans, s'impose en tant que "révélation de l'année".

Album de l'année -"We Are" — Jon Batiste 

Enregistrement de l'année, attribué pour la performance globale d'un titre -"Leave The Door Open" — Silk Sonic

Chanson de l'année, attribuée aux auteurs et compositeurs -"Leave The Door Open" — Brandon Anderson, Christopher Brody Brown, Dernst Emile II & Bruno Mars, auteurs (Silk Sonic) 

Révélation de l'année -Olivia Rodrigo 

Meilleur clip vidéo -"Freedom" — Jon Batiste 

Meilleur album de rap -"Call Me If You Get Lost" — Tyler, The Creator 

Meilleure performance de rap -"Family Ties" — Baby Keem Featuring Kendrick Lamar 

Meilleur album de rock -"Medicine At Midnight" - Foo Fighters  

Meilleur album de pop vocale -"Sour" — Olivia Rodrigo

Meilleure performance pop en solo -"drivers license" - Olivia Rodrigo

Meilleur album de musique du monde -"Mother Nature" - Angélique Kidjo

Meilleur clip vidéo -"Freedom" - Jon Batiste

Hommage aux disparus

Un peu de réconfort pour le groupe de rock américain Foo Fighters qui a perdu brutalement fin mars son batteur Taylor Hawkins, mort à l'âge de 50 ans: trois Grammy Awards et une très belle interprétation sur scène de "Happier Than Ever" par la star de la pop Billie Eilish vêtue d'un long t-shirt à l'effigie du musicien disparu. Taylor Hawkins, décédé dans un hôtel de Bogota et dont l'analyse toxicologique de son organisme a révélé la présence de THC (cannabis), d'antidépresseurs et d'opiacés, a eu aussi droit à l'hommage de sa profession dans la longue liste des disparus de l'année passée dans l'industrie musicale.

Le jazzman Jon Batiste et les inattendus Silk Sonic triomphent aux Grammy Awards

L'éclectique jazzman afro-américain Jon Batiste et l'inattendu projet rétro Silk Sonic, porté par Bruno Mars, ont triomphé dimanche aux Grammy Awards, équivalent des Oscars pour la musique américaine.

Autre moment fort en émotions de cette soirée, l'apparition du président ukrainien Volodymyr Zelensky qui a demandé aux artistes et au monde de soutenir son pays envahi par la Russie.

Signe avant-coureur de leur succès, la soirée de gala de la 64e édition, déplacée de Los Angeles à Las Vegas pour cause de pandémie de Covid-19, s'était ouverte en début de soirée avec une performance toute en énergie de Silk Sonic.

Fine moustache pour Bruno Mars, déconcertante perruque au bol rappelant Mireille Mathieu pour Anderson .Paak, les deux hommes au coeur de ce projet inspiré des sons, paillettes et cols pelle à tarte des années 1970, sont revenus sur scène un peu plus tard pour recevoir le prix convoité de la "chanson de l'année".

Le public du MGM Grand Garden Arena les retrouvait encore un peu plus tard pour l'"enregistrement de l'année", une autre catégorie majeure des Grammy Awards.

"On fait tout notre possible pour rester humbles à ce stade, mais dans le métier, on appelle ça une victoire écrasante", a déclaré Anderson Paak. "On vous aime tous. C'est Silk Sonic qui paye la tournée ce soir", a-t-il lancé à ses adversaires malheureux.

Jon Batiste s'est montré plus élégant après avoir reçu le Grammy Award de l'album de l'année, considéré comme la récompense suprême de l'industrie musicale américaine.

"J'en suis profondément convaincu, il n'y a pas de meilleur artiste, de meilleur musicien, de meilleur danseur, de meilleur acteur. Les arts créatifs sont subjectifs et ils touchent les gens à un moment de leur vie où ils en ont le plus besoin", a lancé le musicien virtuose en recevant son prix, le cinquième de la journée.

Jon Batiste, 35 ans, était le grand favori de la soirée avec onze nominations. Il a notamment été récompensé pour la musique du film d'animation "Soul" qui lui avait valu un Oscar en 2021, mais il concourait dans presque tous les styles (R&B, jazz, classique, etc.)

«Le silence des villes en ruines»
Autre favorite, la jeune Olivia Rodrigo a vécu une soirée en demi-teinte. Si elle a bien été sacrée "révélation de l'année", un prix très convoité pour lancer une carrière, elle n'a pas réussi le grand chelem dans les quatre catégories majeures que certains lui prédisaient, comme Billie Eilish voici deux ans.

L'artiste de 19 ans révélée par Disney Channel a aussi reçu le prix de la "meilleure performance pop solo" pour son titre "Drivers licence", l'emportant face à des pointures comme Justin Bieber, Billie Eilish, Ariana Grande et Brandi Carlile.

Eilish, Bieber et Lil Nas X figuraient parmi les principaux candidats de la soirée en termes de nominations mais sont repartis bredouilles, malgré des performances mémorables sur scène.

Lady Gaga aussi assuré le spectacle en interprétant plusieurs chansons de "Love for Sale", son album en duo avec Tony Bennett, qui l'a présentée dans un court message vidéo.

Doja Cat a sauvé la mise en remportant le Grammy de la meilleure performance pop en duo, grâce à sa collaboration avec la chanteuse SZA sur le tube "Kiss Me More", mélange acidulé particulièrement réussi entre pop et rap saupoudrés de paillettes disco.

Le fantasque Kanye West était aussi en lice avec son album "Donda", dont deux titres ont été primés dimanche après-midi dans la catégorie rap, "Hurricane" et "Jail".

L'artiste n'avait visiblement pas fait le déplacement à Las Vegas. Il devait initialement se produire sur scène mais les organisateurs lui avaient fait savoir qu'il n'était plus le bienvenu. En cause: des attaques sur les réseaux sociaux contre l'humoriste Pete Davidson, en couple avec son ex-femme Kim Kardashian, et contre l'animateur de la soirée Trevor Noah qui ont valu à "Ye" une brève suspension d'Instagram.

Côté rockeurs, les Foo Fighters ont remporté les trois prix pour lesquels ils étaient en lice, une semaine après la mort soudaine de leur batteur Taylor Hawkins en Colombie, peu avant un concert.

Le groupe de Dave Grohl, l'ex-batteur de Nirvana, a reçu les Grammys du meilleur album de rock, de la meilleure chanson rock et de la meilleure performance rock.

Pas de troisième Grammy pour Obama

L'ancien président Barack Obama ne pourra pas, selon la Constitution des Etats-Unis, faire de troisième mandat. Et il n'a pas réussi non plus à décrocher un troisième Grammy dans la catégorie du meilleur album parlé et livre audio. Déjà récompensé en 2006 et 2008, il concourait pour la version audio de ses mémoires, "A Promised Land (Une terre promise)" mais s'est fait battre par l'acteur Don Cheadle (War Machine dans la saga "Avengers") auteur de "Carry On: Reflections for a New Generation from John Lewis".


L'Arabie saoudite annonce la Semaine de la mode de la mer Rouge

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents. (Photo Arab News).
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  • Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux
  • L’Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad

DUBAÏ: Le Royaume s’apprête à accueillir la toute première Semaine de la mode de la mer Rouge. Prévu en bord de mer sur l'île d'Ummahat, cet événement glamour se déroulera du 16 au 18 mai au St. Regis Red Sea Resort. Organisé par la Commission saoudienne de la mode, cet événement mettra en vedette des créateurs locaux et internationaux. Son objectif est de célébrer la fusion entre l'esthétique traditionnelle saoudienne et le design contemporain de pointe.

Parmi les moments forts, notons la participation de cent marques saoudiennes, une initiative lancée par la Commission de la mode afin de soutenir et de promouvoir les talents locaux émergents.

Rappelons que l'Arabie saoudite avait accueilli sa première semaine de la mode en 2023 à Riyad. L'événement, qui s’était déroulé dans le quartier financier du roi Abdallah du 20 au 23 octobre, a jeté les bases de la nouvelle capitale de la mode au Moyen-Orient.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


La rappeuse afghane Sonita Alizada, voix des jeunes filles pour la liberté

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars. (AFP).
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  • Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban
  • Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef

ARROMANCHES-LES-BAINS: Non au travail des enfants, aux mariages forcés, au renoncement à ses rêves: à travers le rap, Sonita Alizada (ou Alizadeh) a trouvé un médium parfait pour crier ses combats et raconter son histoire démarrée sous le régime taliban.

"Comme toutes les filles, je suis en cage, je ne suis qu'un mouton qu'on élève pour le dévorer", chante-t-elle, en 2014 en Iran, dans "Brides for sale" (Mariées à vendre), en robe de mariée, code-barre et ecchymoses sur le visage. "Relis le Coran! Il ne dit pas que les femmes sont à vendre."

Postée sur internet, la vidéo est vue plus de 8.000 fois le premier jour, tant les mariages forcés sont répandus dans le monde avec 12 millions de mineures mariées chaque année, selon l'Unicef.

Sonita Alizada elle-même a failli être vendue à un homme vers l'âge de 10 ans, puis à 14 ans pour 9.000 dollars.

Repérée par la documentariste iranienne Rokhsareh Ghaem Maghami qui verse 2.000 dollars, elle a droit à six mois de sursis et saisit sa chance lorsqu'une ONG américaine lui propose d'étudier aux Etats-Unis.

Dans l'Utah, les débuts sont difficiles pour celle qui ne sait dire en anglais que "salut, je suis une rappeuse". Elle découvre aussi qu'aux Etats-Unis les mariages de mineures existent.

Elle décide de raconter son histoire dans les écoles, jusqu'au très prisé festival américain du film de Sundance où le documentaire qui lui est consacré, "Sonita", remporte en 2016 le prix du jury.

Ses jeunes années sont marquées par la peur des Talibans et la faim. Née à Herat en 1996, elle a environ cinq ans lorsqu'elle fuit avec ses parents et ses sept frères et sœurs, sans papiers, vers l'Iran.

"On pensait que la vie y serait plus facile, sans guerre mais c'était très difficile de se faire accepter à cause de l'image des Afghans", se rappelle Sonita Alizada, 27 ans, dans un entretien avec l'AFP.

Là aussi, interdiction d'aller à l'école: "Je cirais des chaussures avec mes frères puis je vendais des fleurs." Sa première bonne étoile est une femme qui apprend clandestinement aux filles à lire et à écrire dans une mosquée.

« Toujours en colère »

De retour en Afghanistan, son père, malade, meurt. Son mariage est planifié puis annulé lorsqu'elle retourne en Iran. Sonita y rencontre une association qui lui permet de prendre des cours de guitare en secret... et l'encourage à écrire après avoir remporté un prix de poésie.

Un jour l'artiste en devenir entend le rappeur star Eminem et, sans comprendre les paroles, pense que c'est "probablement la meilleure façon de partager une histoire".

La jeune fille écrit "Brides for sale" même si sa mère, mariée à 12 ans et illettrée, lui interdit de faire du rap. C'est le succès et le départ vers les Etats-Unis.

Devenue sa plus grande admiratrice, sa mère apparaît dans son clip "Run Boy", qui parle des Talibans essayant d'empêcher la scolarisation des filles.

Le 4 juin, elle sera à Caen, dans le nord-ouest de la France, pour le prix Liberté, qu'elle a remporté en 2021. La jeune artiste chantera "Stand up" avec des locaux et le clip de la chanson, filmé sur les plages du Débarquement, sera diffusé devant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale.

"Toujours en colère", elle continue de défendre avec le rap et sur les réseaux sociaux la liberté sous toutes ses formes: à l'éducation, à s'exprimer, à choisir son partenaire. Elle a aussi mis en place deux projets en Afghanistan pour aider les enfants et les femmes.

Diplômée l'année dernière en droits humains et en musique à New York, Sonita Alizada veut maintenant étudier la politique à Oxford.

"L'art et la politique vont ensemble. Toute ma musique parle de politique, de faire la différence, de donner de l'espoir, de prendre conscience. Alors j'essaye d'éveiller les consciences à travers la musique", souligne celle qui espère, un jour, pouvoir prendre une part active dans l'avenir de son pays.


Des artistes français présentent une expérience artistique envoûtante à Djeddah

Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
Les œuvres d’art immersives sont réalisées à partir des données biométriques de la danseuse Jeanne Morel, recueillies pendant qu’elle effectuait des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur. (Photo fournie)
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  • «C’est un réel plaisir d’être ici, en particulier à Hayy Jameel, où nous mêlons l’art et la science pour créer une expérience sensorielle sans équivalent»
  • «Nous abordons les données non comme de simples codes, mais comme des sensations, ce qui nous permet de caractériser l’expérience et de la partager»

DJEDDAH: L’artiste Paul Marlier et la danseuse Jeanne Morel présentent une exposition d’art numérique interactive baptisée «ETH3R» au centre culturel de Djeddah, Hayy Jameel.

Les deux créateurs français exposent des œuvres immersives réalisées à partir des données biométriques de Jeanne Morel recueillies pendant qu’elle effectue des mouvements dans des environnements extrêmes, y compris en apesanteur.

Ce mélange unique de technologie et de créativité a captivé le public en raison de la réflexion qu’il offre sur la réalité et du contraste saisissant qu’il présente avec la nature souvent banale de la vie quotidienne.

Dans une interview accordée à Arab News, Paul Marlier évoque le processus créatif qui est à l’origine de cette œuvre numérique. Il explique également comment ces productions sont inspirées par les données humaines et scientifiques qu’il a recueillies.

«C’est un réel plaisir d’être ici, en particulier à Hayy Jameel, où nous mêlons l’art et la science pour créer une expérience sensorielle sans équivalent», déclare-t-il. «Cette expérience représente l’ADN du monde, la danse de nos âmes.»

«ETH3R présente des tableaux, mais aussi des installations dynamiques qui sont dérivées des données biométriques de ma femme, Jeanne Morel, qui danse dans des environnements divers et extrêmes, des profondeurs de l’océan jusque dans les hautes altitudes où s’entraînent les astronautes», poursuit-il.

Paul Marlier a fusionné ces données scientifiques sur la physiologie humaine avec d’autres informations comme la qualité de l’air, l’imagerie satellite et même des faits relatifs à la mer Rouge. «Ces œuvres d’art sont des empreintes émotionnelles qui rappellent des moments de grâce. Il s’agit d’un véritable travail de collaboration.»

Expliquant le processus, il précise: «Jeanne, équipée de capteurs semblables à un pinceau, est le catalyseur. Ses émotions lorsqu’elle danse sont traduites grâce à des codes en art numérique tel qu’on peut le voir dans les peintures. Nous explorons les thèmes de la fragilité, de la spiritualité et de l’unité inhérente entre l’homme et la nature – la danse universelle.»

«Nous abordons les données non comme de simples codes, mais comme des sensations, ce qui nous permet de caractériser l’expérience et de la partager. En recueillant une multitude d’informations de cette danseuse singulière, nous nous efforçons de matérialiser l’essence de la grâce», souligne Paul Marlier.

«La danse est le moyen d’exprimer ses émotions les plus profondes, de manière parfois plus simple qu’avec des mots», explique pour sa part Jeanne Morel.

«C’est l’allégorie de la vie. Elle me permet de rester vivante, connectée aux mouvements du monde. Nos corps sont constamment en train de danser, de bouger, sur cette terre qui elle-même danse autour du soleil et reste en équilibre grâce à la gravité», ajoute la danseuse.

À propos de leur première visite dans le Royaume, Paul Marlier livre cette observation: «Les gens sont très accueillants ici. La spiritualité et la poésie sont très présentes.»

«Nous admirons la spiritualité et l’ouverture d’esprit de ce pays pour tout ce qui touche l’art, notamment l’art numérique», ajoute son épouse.

«Observer des œuvres d’art qui dépassent les frontières a été un voyage envoûtant qui a captivé nos sens et a suscité l’émerveillement face à la fusion de l’art et de la technologie. Les démonstrations en direct et la danse ont été incroyablement relaxantes. Cela nous a permis de nous évader sereinement dans un autre monde, imaginaire», confie Walid Harthi, un passionné d’art.

L’exposition se tient jusqu’au 11 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com