PARIS: Réunis lors de la seconde édition du Conseil d’affaires algéro-qatari en juin dernier, les opérateurs économiques des deux pays ont affiché leur volonté de renforcer les partenariats dans les secteurs stratégiques et d’augmenter les échanges commerciaux entre Alger et Doha.
Reçu par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, cheikh Faisal ben Qassim al-Thani, président du conseil d’administration de la Ligue des hommes d’affaires qataris, a salué lors d’un point de presse le changement du climat des affaires à la suite de l’adoption de la nouvelle loi de l’investissement, qui, selon lui, sert les investisseurs. Les opportunités d’affaires concernant plusieurs secteurs vont être concrétisées dans les meilleurs délais, estime-t-il. Cheikh Faisal ben Qassim al-Thani a évoqué les atouts dont dispose l’Algérie, notamment en termes de projets en cours de réalisation, comme l’extension du réseau ferroviaire ou encore l’augmentation des capacités portuaires.
Les deux partenaires ont mis en exergue la position géographique de l’Algérie, située entre l’Europe et l’Afrique, en tant qu’élément stratégique qui permettra aux deux partenaires de pénétrer les marchés européens et ceux de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
EN BREF
L’événement, qui s’est déroulé dans la salle des banquets Djanet du Centre international de conférence, a réuni Kamel Moula, président du Conseil d’affaires algéro-qatari; Tayeb Chebab, président de la Chambre algérienne de commerce et de l’industrie; Abdelaziz Ali al-Naama, ambassadeur du Qatar en Algérie; et cheikh Faisal ben Qassim al-Thani, président du Conseil d’administration de la Ligue des hommes d’affaires qataris, ainsi que de nombreux hommes d’affaires et chefs d’entreprise.
Des filières stratégiques sur le principe gagnant-gagnant
Dictée par une conjoncture économique mondiale incertaine en matière d’approvisionnement et de disponibilité des produits de première nécessité, les deux pays ont manifesté leur volonté de renforcer la coopération dans trois filières stratégiques: la sécurité alimentaire, sanitaire et énergétique.
Lors de son intervention, cheikh Faisal ben Qassim al-Thani a affirmé vouloir travailler avec les partenaires algériens dans le secteur agricole. «L’augmentation de la production agricole permettra à l’Algérie de devenir un grand fournisseur de fruits et de légumes pour le Qatar», assure, de son côté, Kamel Moula, président du Conseil d’affaires algéro-qatari. Ce dernier ne manque pas de rappeler que d’autres secteurs sont eux aussi porteurs et attractifs, comme l’industrie pharmaceutique et le tourisme.
Basées sur le principe gagnant-gagnant, de nombreuses opportunités dans les secteurs du tourisme, de l’habitat et de l’hôtellerie suscitent la convoitise des investisseurs des deux pays. Interrogé sur les perspectives de développement des partenariats algéro-qataris, le professeur Ishak Kherchi, expert en économie, explique que «le grand défi des deux pays consiste à concrétiser les protocoles d’entente en partenariats effectifs entre les entreprises algériennes et qataries, et ce pas seulement dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme.
Au regard des enjeux géopolitiques et géostratégiques actuels à l’échelle mondiale, et de l’expérience et la compétence du Qatar dans le domaine de l’énergie, et plus particulièrement en matière de production et exportation du gaz naturel liquéfié, il serait judicieux que les deux pays développent des partenariats avec cette filière, devenue stratégique en matière d’approvisionnement et de sécurisation en énergie sur les marchés internationaux», conclut-il.
Pour rappel, le Qatar est le 11e partenaire de l’Algérie dans le monde arabe, avec un volume global d’échanges estimé à près de 350 millions de dollars (1 dollar = 0,99 euro) au cours des cinq dernières années. Un chiffre jugé en-deçà des opportunités et du potentiel d’échange entre les deux pays.