DOHA: Le Qatar a annoncé jeudi l'octroi d'une aide de 60 millions de dollars à l'armée libanaise, dans le cadre de son soutien au pays dévasté par la pire crise économique de son histoire.
Le riche émirat du Golfe va accorder "un montant de 60 millions de dollars en soutien à l'armée libanaise", a annoncé le ministère qatari des Affaires étrangères dans un communiqué, alors que le chef de la diplomatie qatari, cheikh Mohammad ben Abdel Rahman Al-Thani, se trouve à Beyrouth pour participer à une réunion de la Ligue arabe.
"Nous espérons que ce soutien montrera notre engagement envers le peuple et les institutions étatiques du Liban", a déclaré à l'AFP le conseiller du ministre, Majid Al-Ansari.
"Nous voulons qu'il montre au peuple libanais que le monde arabe ne l'a pas oublié", a-t-il ajouté. "En tant que nation amie, le Qatar montre la voie pour soutenir le Liban."
A Beyrouth, le Premier ministre libanais Najib Mikati et le chef de l'armée Joseph Aoun ont remercié le Qatar pour son geste.
"Cette nouvelle aide qatarie à l'armée libanaise (...) aidera le Liban à traverser cette période difficile et à préserver sa stabilité", a estimé M. Mikati.
Une source militaire libanaise a indiqué à l'AFP que c'est la première fois qu'un pays étranger octroie une aide financière à l'armée libanaise pour l'aider à payer les salaires de ses soldats, laminés par la dépréciation de la monnaie nationale qui a perdu plus de 90% de sa valeur depuis le début de la crise en 2019.
Le salaire moyen d'un soldat représente aujourd'hui moins de 100 dollars, contre 800 dollars avant 2019.
En juillet, le Qatar avait annoncé une aide en nature de 70 tonnes de produits alimentaires à l'institution militaire, frappée de plein fouet par l'effondrement économique.
La crise que traverse le Liban, l'une des pires au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, a fait fondre le budget de l'Etat et des forces armées et a plongé la majorité de la population dans la pauvreté.
Les relations entre Beyrouth et les pays arabes du Golfe se sont tendues ces dernières années en raison de l'influence croissante du Hezbollah pro-iranien, poids lourd de la politique libanaise, accusé de soutenir les rebelles Houthis que la coalition militaire dirigée par l'Arabie combat au Yémen depuis 2014.