Erdogan fait passer la Turquie de «zéro problème» à zéro ami

Le président Recep Tayyip Erdogan a mis les États-Unis au défi d'imposer davantage de sanctions à son pays (Photo, AFP)
Le président Recep Tayyip Erdogan a mis les États-Unis au défi d'imposer davantage de sanctions à son pays (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 28 octobre 2020

Erdogan fait passer la Turquie de «zéro problème» à zéro ami

  • On se demande si le président Erdogan entretient ou non des «ambitions ottomanes»
  • Le gouvernement a coupé les ailes de l’armée, ce qui lui a permis de changer la direction de la politique étrangère du pays, et avec elle l’approche de l’islam

MISSOURI: La livre turque a connu une nouvelle chute lundi, franchissant la barrière psychologique de 8 par rapport au dollar américain, après que le président Recep Tayyip Erdogan ait mis les États-Unis au défi d'imposer davantage de sanctions à son pays, et qu’il ait intensifié la polémique contre les dirigeants européens.

Il y a à peine dix ans, les relations extérieures et le rôle de la Turquie en Méditerranée et au Moyen-Orient étaient très différents du désordre qui règne à présent. Avec la croissance de l'économie à un rythme impressionnant, une Turquie de plus en plus confiante, dotée d'un gouvernement populaire et stable, avait commencé à jouer un rôle de premier plan dans la région.

Le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu vantait alors sa politique étrangère de «zéro problème avec les voisins», annoncée pour la première fois en 2008. Sa politique a vu la Turquie améliorer ses relations, Ankara devenant un médiateur de choix dans les conflits, de l'Afghanistan et du Pakistan aux différends inter-palestiniens, ainsi qu’aux pourparlers israéliens avec la Syrie, et même jusqu’aux tensions américano-iraniennes.

Les hommes d’état européens et nord-américains adressaient régulièrement des louanges au président Erdogan, tandis que le président américain Obama présentait même la Turquie comme un «modèle» de démocratie musulmane, et d’alliée. En parallèle, les entreprises turques poursuivaient leurs projets en constante expansion dans un monde arabe accueillant, en Asie, et en Afrique subsaharienne.

Les exigences de visas avec la Syrie ont été levées, alors que des discussions sur le même thème avaient lieu avec d'autres états arabes. Même les relations entre Ankara et le Gouvernement Régional du Kurdistan en Irak se sont développées pendant cette période, avec un échange de visites officielles, dont celles qui ont vu le drapeau de la région du Kurdistan flotter aux côtés de celui de la Turquie. En Turquie même, Ankara a également poursuivi des pourparlers de paix avec des représentants politiques de la propre population kurde de Turquie.

Aujourd'hui, la situation ne peut être plus différente. En dix ans à peine, la Turquie est passée de «zéro problème avec ses voisins» à presque «zéro voisin ami.» Les exercices navals en Méditerranée voient les navires français, grecs, chypriotes et même israéliens et égyptiens dans des face-à-face tendus avec les navires turcs. Les pourparlers de paix avec les Kurdes ont été remplacés par une reprise des hostilités, et les relations d’Ankara avec les Kurdes irakiens sont également devenues plus glaciales.

Plusieurs états arabes ont commencé à boycotter les produits turcs, tandis que la France et certains autres états européens font pression pour des sanctions de l'UE contre Ankara. Le Congrès et le Sénat américains débattent également sur des sanctions contre la Turquie, tandis que divers groupes de réflexion à Washington discutent de l'opportunité de la Turquie de faire partie de l'OTAN. Cette année, les dirigeants israéliens ont pour la première fois ajouté la Turquie à leurs évaluations annuelles de menaces, tant leurs relations sont devenues mauvaises.

Certaines voix s’élèvent à Moscou sur la question de savoir si le président Erdogan entretient ou non des «ambitions ottomanes». Pas une semaine ne se passe sans une guerre verbale significative entre Erdogan et des dirigeants en Europe, aux États-Unis, ou dans le monde arabe. Au cours des deux dernières semaines seulement, les litiges entre la Turquie et d’autres pays, de même que ses activités déstabilisantes, ont constitué une liste impressionnante.

Selon de nombreux témoignages, la Turquie a récemment augmenté ses exportations d'armes vers l'Azerbaïdjan, puis a poussé Bakou à reprendre sa guerre avec l'Arménie - ce qui a suscité des inquiétudes, en particulier à Moscou, grand supporter de l'Arménie. De plus, Ankara a joué un rôle déstabilisant en Libye, faisant notamment échouer un accord de cessez-le-feu entre les gouvernements rivaux. En Méditerranée, la Turquie a continué à ignorer les revendications maritimes de la Grèce et de Chypre en recherchant du gaz dans une vaste zone côtière qu'elle revendique.

En Irak, la Turquie a poursuivi ses bombardements sur diverses collectivités rurales près de la frontière, où les militants kurdes sont actifs, augmentant simultanément le nombre de ses bases militaires et de ses soldats dans le pays - contre la volonté de Bagdad. En Syrie, la Turquie continue d'occuper de vastes étendues dans le nord - où elle a déplacé des centaines de milliers de civils kurdes lorsqu'elle a envahi Afrin en 2018 et Jazira en 2019. Et en parallèle la semaine dernière, Erdogan a menacé d’une troisième opération dans d'autres zones du pays comprenant une importante population kurde.

Dans ces régions et dans la province d’Idlib majoritairement arabe, Ankara continue également de déployer des forces parallèles islamistes - dont d'anciens combattants extrémistes de Daech, et de soutenir celles qui sont sur le terrain. La Turquie aurait envoyé ses mercenaires syriens en Libye et en Azerbaïdjan pour l’aider à défendre ses propres intérêts dans ces conflits. Le soutien de la Turquie aux groupes alignés sur les Frères Musulmans au Moyen-Orient et en Afrique du Nord se poursuit ainsi sans relâche, mettant à mal les relations d’Ankara avec l’Égypte, l’Arabie saoudite, les EAU et d’autres états de la région qui s’opposent à l’islam politique.

L’utilisation de la religion par la Turquie comme outil de ralliement politique au niveau international a de nouveau connu une recrudescence dans ses relations avec la France. Après les mesures annoncées par le président Emmanuel Macron en France pour empêcher l'utilisation politique abusive de l'Islam dans le pays, à la suite de la décapitation d'un enseignant un musulman franco-tchétchène radicalisé, le président turc Erdogan a fustigé les mesures françaises. Il a notamment remis en cause la santé mentale de Macron.

En temps normal, les efforts des Français pour surveiller les sources étrangères de revenus de groupes musulmans en France et de la formation des imams auraient dû susciter peu de commentaires à l'étranger. Erdogan s'en est immédiatement servi pour déclencher un autre débat sur la question, afin de se présenter comme «défenseur de l'Islam» à l’instar des califes de l'ancien Empire ottoman.

Le Qatar et l'Iran se sont joints à la Turquie pour condamner la France. Les médias contrôlés par le gouvernement en Turquie ont même publié des articles sur la façon dont le Jihad Islamique Palestinien, un petit groupe pro-iranien insignifiant qui figure sur toutes les listes noires occidentales, «a rendu hommage à la république turque pour avoir défendu l'Islam et les Musulmans».

En remontant dans le temps, on peut réciter la longue liste de litiges turcs des dix dernières années, avec à peu près tout le monde sauf l'Iran, le Qatar, l'Azerbaïdjan et quelques acteurs locaux. La liste comprend entre autre les menaces d'Erdogan de donner une «gifle ottomane» aux Américains, les efforts de la Turquie pour aider l'Iran à échapper aux sanctions, qualifiant les actuels dirigeants européens de «nazis». Le président turc affirme aussi que des îles de la mer Égée devraient être sous souveraineté turque plutôt que grecque, et menace d'utiliser les réfugiés comme une arme pour inonder l'Europe, en plus de lancer que déclarations antisémites incommodantes sur «le lobby des taux d'intérêt» et «un esprit plus grand» cherchant à détruire la Turquie, de même qu’une foule d'autres affirmations conflictuelles.

Comment la Turquie est-elle donc passée de «zéro problème avec ses voisins» à cette situation? D'une part, il faut s'attendre à une augmentation des tensions quand un pays croît en puissance et fait étalage de sa force. A titre d’exemple, la Chine a des différends de plus en plus graves qui concernent ses frontières maritimes et les enjeux des eaux sous son emprise. La Chine est pourtant impliquée dans deux fois moins de conflits armés ou diplomatiques que la Turquie, alors que la croissance économique tant vantée de la Turquie stagne en parallèle à la politique du «zéro problème avec ses voisins».

Les problèmes économiques vont souvent de pair avec les conflits politiques et militaires. En effet, plusieurs facteurs se sont accumulés les dix dernières années pour contribuer à la situation actuelle.

Le gouvernement a coupé les ailes de l’armée, ce qui lui a permis de changer la direction de la politique étrangère du pays, et avec elle l’approche de l’islam. Lorsque les soulèvements du «Printemps arabe» ont éclaté en 2011, Erdogan a vu une occasion en or de soutenir les groupes affiliés aux Frères musulmans dans la région arabe.

Mais avec le ralentissement de l’économie turque et la baisse de popularité de son gouvernement, Erdogan a renforcé son soutien aux islamistes à l’étranger. «Défenseur de l’islam» auto-proclamé, il détourne l’attention de l’économie délabrée et de son autoritarisme croissant. Chaque guerre de mots avec les Européens, les Américains, les Arméniens, les Israéliens et d'autres non-musulmans est un cadeau pour le président.

La guerre avec les Kurdes, ravivée après une victoire électorale particulièrement fragile en 2015, est aussi une source de distraction pour ses opposants locaux.

Les bourbiers diplomatiques qui s’élargissent et les confrontations ne feront qu’aggraver les problèmes économiques de la Turquie. Ankara pourrait se retrouver isolée, ses forces surexploitées. Alors là, Erdogan devra rendre des compte aux citoyens turcs, ou le pays se verra fondre en un faible état voyou.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.


Liban: frappes sur la banlieue sud de Beyrouth après un appel israélien à évacuer

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  • La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani
  • Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah

BEYROUTH: De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah libanais contre lequel Israël est en guerre, peu après un appel de l'armée israélienne à évacuer, selon un média d'Etat libanais.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani) a rapporté trois frappes sur la banlieue sud, dont une "très violente sur Haret Hreik", un quartier de ce secteur, et précisé qu'un immeuble avait été détruit.

Sur les images de l'AFPTV, on peut voir des panaches de fumée s'élever d'au moins trois sites visés.

Les frappes ont été précédées par un appel du porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichai Adraee, sur les réseaux sociaux, à évacuer trois secteurs de la banlieue sud.

Après cet appel, des tirs nourris ont été entendus dans la banlieue, visant à avertir les habitants.

La banlieue sud, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes systématiques, avait été visée par trois frappes israéliennes à l'aube, qui ont "détruit plusieurs bâtiments" selon l'Ani.

Le porte-parole de l'armée israélienne a affirmé qu'elles avaient visé "des centres de commandement et des structures militaires" du Hezbollah.

Les frappes interviennent alors que l'émissaire américain Amos Hochstein tente de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais.

Après avoir vu les responsables libanais à Beyrouth, il doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle israélienne.

Les violences entre Israël et le mouvement pro-iranien, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.550 morts depuis octobre 2023.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.