ANKARA: Recep Tayyip Erdogan a été traité de «perturbateur de la paix et de la stabilité» lundi, condamné par la communauté internationale à la suite du redéploiement d’un navire d’exploration qui recherche du pétrole dans les eaux territoriales grecques.
Le président turc encourt désormais des sanctions de l'UE, qui a condamné son «comportement négatif».
Le redéploiement du prospecteur Oruc Reis, escorté par des navires armés de la marine turque, a réalimenté un conflit acharné entre la Turquie et la Grèce sur les droits d'exploration à l’est de la Méditerranée.
Ankara avait retiré le navire des eaux grecques le mois dernier pour «donner une chance à la diplomatie» avant un sommet de l'UE qui menaçait la Turkie de sanctions si elle poursuivait ses opérations dans cette zone.
«La Turquie prouve qu'elle manque de crédibilité. Tous ceux qui croyaient ses propos avant le sommet européen, qui a duré du 1 au 2 octobre, sont maintenant corrigés », a déclaré lundi le porte-parole du gouvernement grec, Stelios Petsas.
« La seule question à présent est de savoir quelles mesures draconiennes prendre pour que la Turquie subisse des répercussions, non seulement des menaces ».
Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que la Turquie doit respecter ses engagements, s'abstenir de toute provocation, et faire preuve de bonne foi.
Le ministère grec des Affaires étrangères a décrit le redéploiement comme une «escalade majeure» et une «menace directe à la paix dans la région».
Le ministre des Affaires étrangères Nikos Dendias a déclaré que «La Turquie agit comme un perturbateur de la paix et de la stabilité dans la région. Elle enfreint le droit international ».
Le chef diplomatique de l'UE, Josep Borrell, a déclaré que l’Union discuterait du comportement de la Turquie cette semaine. Cela « conduit à de nouvelles tensions au lieu de contribuer aux efforts de désescalade réclamés lors du dernier Conseil européen », a-t-il déclaré.
«Nous estimons que la Turquie devrait s'engager activement dans la recherche de solutions au lieu de renforcer son comportement négatif.»
Seth J. Frantzman, directeur exécutif du Middle East Center for Reporting and Analysis, affirme que la Turquie utilise le déploiement de navires d'exploration pour harceler la Grèce et générer des crises. Le but est de nourrir ses citoyens de propagande nationaliste afin de détourner leur attention d'une monnaie en chute libre, et ainsi que d’échecs dans d'autres zones de la carte, a-t-il déclaré.
«Ankara commets ces actes depuis le mois de juin, toujours pour défier la Grèce. Derrière les prétextes de recherche se trouvent en fait des exercices navals», a-t-il déclaré à Arab News.
«La Grèce pourrait rétorquer en usant la même stratégie au nord de Chypre, ce qui déconcentrerait Ankara. La stratégie de l’apaisement ne fonctionne pas face à celle de la Turquie, et laisse Athènes à la merci d’une nouvelle crise créée par cette dernière ».
Efe Caman, un expert de l'Université Memorial de Terre-Neuve au Canada, a déclaré: «La Turquie poursuit son expansionnisme en Méditerranée orientale. Ankara ne se soucie pas plus du droit international qu’elle ne respecte la souveraineté grecque. "
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com