France-Tunisie: Les fruits de la visite de Jean Castex se font encore attendre

Le Premier ministre français Jean Castex (à gauche) s'entretient avec son homologue tunisien Hichem Mechichi à côté du monument affichant les noms des victimes de l'attentat de 2015 contre le Musée national du Bardo à Tunis, la capitale tunisienne, le 3 juin 2021. AFP / FETHI BELAID
Le Premier ministre français Jean Castex (à gauche) s'entretient avec son homologue tunisien Hichem Mechichi à côté du monument affichant les noms des victimes de l'attentat de 2015 contre le Musée national du Bardo à Tunis, la capitale tunisienne, le 3 juin 2021. AFP / FETHI BELAID
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Publié le Vendredi 24 juin 2022

France-Tunisie: Les fruits de la visite de Jean Castex se font encore attendre

  • Quinze accords et conventions de coopération avaient été conclus en juin 2021; ils sont loin d’avoir tous été concrétisés
  • «Le pilotage des projets par les administrations publiques, les procédures des marchés publics et l’instabilité gouvernementale sont les principaux facteurs de difficultés»

TUNIS: Coopérer avec la Tunisie, dans son propre intérêt, n’est pas un exercice de tout repos. Ses partenaires le savent fort bien. La France, l’un des plus importants, en a aujourd’hui de nouveau confirmation. Un an après, les fruits de la visite de son Premier ministre de l’époque, Jean Castex, se font encore attendre.

En réponse à une question, l’ambassadeur de France, André Parant, a admis (*) du bout des lèvres que la moisson était plutôt décevante.

Quinze accords et conventions de coopération avaient été conclus en juin 2021. Ils sont loin d’avoir tous été concrétisés. L’un d’entre eux est encore loin de l’être parce que la partie française «attend toujours que le ministère du Commerce définisse ses priorités», explique André Parant.

Ce n’est pas la première fois que la France est confrontée à ce genre de problèmes dans sa coopération avec la Tunisie. L’Agence française de développement (AFD), son principal intermédiaire dans ce domaine, y est habituée.

Depuis 2011, la France, à travers l’AFD, a engagé plus de 2 milliards d’euros (6 milliards de dinars) au profit de la Tunisie, «soit autant qu’au cours des vingt années précédentes», indique une source à l’ambassade de France.

L’année 2021 a été une année record avec 230 millions d’euros effectivement décaissés pour l’AFD. Ces engagements ont concerné près de cent trente projets ou programmes.

Notre source met en exergue le fait que ces financements «ont obtenu des résultats très concrets», souligne l’ambassade de France: plus de cent cinquante quartiers réhabilités dans cinquante-cinq communes, des centaines de milliers de Tunisiens raccordés à l’eau potable et à un réseau d’assainissement, des dizaines de centres de formation professionnelle ont été rénovés et équipés, plusieurs centaines de jeunes entreprises soutenues.

L’AFD a également soutenu de très nombreux projets initiés par des organisations de la société civile tunisienne. D’autres, importants, sont en cours dans divers autres domaines (énergie, santé, transport, développement urbain).

L’ambassade de France indique que «seuls quatre d’entre eux ont dû être annulés, essentiellement pour des raisons techniques», mais admet «des lenteurs d’exécution. Il existe des difficultés et des délais. Comme partout, certains projets engagés doivent être réorientés.»

L’AFD n’est d’ailleurs pas le seul bailleur de fonds à être confronté à ce genre de problèmes.

«C’est un constat qui est fait par les principaux partenaires de la Tunisie, qui ont partagé leur diagnostic avec les autorités tunisiennes: le pilotage des projets par les administrations publiques, les procédures des marchés publics et l’instabilité gouvernementale sont les principaux facteurs de difficultés.»

Mais «ces procédures sont également le gage de la transparence de la gestion des fonds publics», observe la source française. Qui souligne «des mesures annoncées par le gouvernement portant sur l’accélération de la mise en œuvre des investissements et pourraient, si elles sont engagées, répondre – du moins en partie – à ces défis».


(*) Lors d’une conférence sur les relations économiques tuniso-françaises organisée le 11 mai 2022 par l’Association des Tunisiens des grandes écoles (Atuge).


Gaza: affrontements interpalestiniens meurtriers dans la foulée du cessez-le-feu

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush. (AFP)
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  • "Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain
  • "Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés"

GAZA: Plusieurs personnes ont été tuées en fin de semaine à Gaza-ville dans des affrontements armés entre forces du Hamas et membres du clan Doghmoush, une grande famille palestinienne de la bande de Gaza, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

Après plusieurs jours d'échauffourées, des "échanges de tirs" ont encore eu lieu dimanche soir dans le quartier Sabra, au surlendemain de l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, ont indiqué des témoins sous le couvert de l'anonymat, disant craindre pour leur sécurité.

"Environ 200 membres des forces de sécurité [du Hamas] étaient présents et ont combattu jusqu'à maîtriser complètement" leurs adversaires, a ainsi expliqué un riverain.

"Il y a eu des morts et des blessés parmi les membres de la famille [Doghmoush], mais aussi des martyrs parmi les forces de sécurité, et des blessés", a-t-il poursuivi.

Un autre voisin a livré une version similaire des faits, précisant que le calme était revenu dans le quartier vers 21h30 (18h30 GMT), et une source au sein du ministère de l'Intérieur de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, a reconnu qu'il y avait eu des morts dans les deux camps.

Accusant le clan Doghmoush d'être "affilié à l'occupation", c'est-à-dire Israël, et de plusieurs meurtres, la source du ministère a indiqué qu'une soixantaine de membres de la famille avaient été arrêtés.

Niant toute collaboration avec Israël, la famille a reconnu dans un communiqué que certains de ses membres avaient commis des "écarts", sans plus de précision, mais a également accusé les services de sécurité du Hamas d'avoir ciblé tous ses membres sans distinction.

Ces derniers jours, "il suffisait d'appartenir à la famille Doghmoush pour se faire tirer dans les jambes, se faire tuer, arrêter ou brûler sa maison", a dénoncé Abou al-Hassan Doghmoush, figure du clan, sur Facebook.

Lors de sa prise de contrôle de la bande de Gaza en 2007, le Hamas s'est opposé par les armes à de nombreuses grandes familles, dont les Doghmoush.

Le ministère de l'Intérieur de Gaza a déclaré dimanche ouvrir une "période d'amnistie générale" pour les "membres de bandes criminelles" qui n'ont pas commis de meurtres au cours de la guerre.

Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, vendredi, des journalistes de l'AFP ont vu des membres des forces de sécurité du Hamas déployés dans plusieurs villes de la bande de Gaza, sur des marchés ou sur des routes.


Israël: l'armée annonce que les quatre dépouilles d'otages rendues lundi ont été identifiées

Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne. (AFP)
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  • "A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés"
  • L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale

JERUSALEM: Les quatre dépouilles d'otages rendues lundi par le Hamas ont été identifiées, parmi lesquelles celle de l'étudiant népalais Bipin Joshi et de trois Israliens, a annoncé mardi l'armée israélienne.

"A l'issue du processus d'identification [des quatre dépouilles] par l'Institut national de médecine légale, les représentants de l'armée ont informé les familles de Guy Illouz, Bipin Joshi, et de deux autres otages décédés, dont les noms n'ont pas encore été autorisés à être publiés par leurs familles, que leurs proches ont été ramenés pour être enterrés", indique un communiqué militaire.

Guy Illouz avait été enlevé au festival de musique Nova, théâtre du plus grand massacre (plus de 370 morts) perpétré par les commandos du Hamas le 7 octobre 2023. Etudiant en agriculture, Bipin Joshi avait été enlevé au kibboutz Aloumim.

"Guy Illouz, 26 ans au moment de son décès, a été blessé et enlevé vivant par le mouvement islamiste Hamas. Il est décédé des suites de ses blessures après n'avoir pas reçu de soins médicaux appropriés pendant sa captivité par le Hamas", indique le communiqué de l'armée.

Bipin Joshi, 22 ans au moment de son "enlèvement dans un abri du kibboutz Aloumim par le Hamas, a été assassiné pendant sa captivité au cours des premiers mois de la guerre", selon l'armée. Il était le dernier otage non-Israélien captif à Gaza.

L'armée souligne que "les conclusions finales [sur les causes des décès] seront déterminées après l'achèvement de l'examen des circonstances" par le centre de médecine médico-légale.

"Malgré le chagrin [...] le retour de Guy et Bipin [...] ainsi que celui de deux autres otages décédés apporte un certain réconfort aux familles qui ont vécu dans l'incertitude et le doute pendant plus de deux ans", a indiqué dans un communiqué le Forum des familles d'otages, principale organisation israélienne militant pour la libération des otages retenus à Gaza.


Le président égyptien déclare que l'accord sur Gaza «ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité» au Moyen-Orient

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient. (AFP)
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  • M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique"
  • Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient

CHARM EL-CHEIKH: Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré lundi que l'accord sur Gaza "ouvre une nouvelle ère de paix et de stabilité" au Moyen-Orient.

M. al-Sissi, qui a signé lundi une déclaration conjointe avec ses homologues garants de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas palestinien, a déclaré qu'il s'agissait d'une "journée historique" pour la paix, jetant les fondations d’une solution à deux États.