Tunisie: la centrale syndicale rejette les réformes voulues par le FMI

Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), prend la parole lors d'un rassemblement à Tunis, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), prend la parole lors d'un rassemblement à Tunis, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 23 juin 2022

Tunisie: la centrale syndicale rejette les réformes voulues par le FMI

Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), prend la parole lors d'un rassemblement à Tunis, le 16 juin 2022. (Photo, AFP)
  • «Nous refusons ces conditions (du FMI) en raison du faible niveau des salaires, du manque des moyens et de la hausse du taux de pauvreté et du chômage», a déclaré à la presse Noureddine Taboubi
  • Le FMI appelle à ouvrir davantage l'économie aux investissements du secteur privé pour créer croissance et emplois

TUNIS: Le chef de la centrale syndicale tunisienne a rejeté jeudi les réformes réclamées par le Fonds monétaire international (FMI) pour accorder un prêt à la Tunisie, contestant au gouvernement, non élu, le droit de négocier une telle aide. 

Cette ferme prise de position du secrétaire général de la puissante Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi, survient une semaine après qu'elle a organisé une grève qui a paralysé le secteur public pour obtenir satisfaction de revendications salariales et sociales. 

« Nous refusons ces conditions (du FMI) en raison du faible niveau des salaires, du manque des moyens et de la hausse du taux de pauvreté et du chômage », a déclaré à la presse M. Taboubi. 

Le FMI a annoncé mercredi dans un communiqué être « prêt à entamer, au cours des prochaines semaines, des négociations portant sur la mise en place d'un programme » d'aide en faveur de la Tunisie conditionné à la mise en oeuvre de réformes. 

Selon des experts, le montant du prêt sollicité par Tunis se situe autour de deux milliards d'euros. 

« La gravité du contrecoup de la guerre en Ukraine accroît la nécessité de mettre en oeuvre sans délai des réformes ambitieuses », a souligné Jihad Azour, le directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale au FMI, à l'issue d'une visite en Tunisie. 

« Pas légitime »  

Selon lui, « la Tunisie doit remédier de toute urgence aux déséquilibres de ses finances publiques en améliorant l'équité fiscale, en limitant la croissance de l'importante masse salariale dans la fonction publique, en remplaçant les subventions généralisées par des transferts à destination des plus pauvres, en renforçant son dispositif de protection sociale et en réformant les entreprises publiques qui perdent de l'argent ». 

Pour justifier le lancement de négociations, M. Azour observe que le « programme de réformes d'inspiration nationale, tel qu'il est défendu par le gouvernement, est plus crédible et plus à même de susciter l'adhésion générale, et présente donc plus de chances de réussite que par le passé ». 

Le FMI appelle aussi à ouvrir davantage l'économie aux investissements du secteur privé pour créer croissance et emplois. 

Mais pour M. Taboubi, le gouvernement tunisien actuel, nommé par le président Kais Saied après son coup de force du 25 juillet, n'a pas la « légitimité » pour mener des discussions avec le FMI sur des réformes. 

« Je le dis clairement, le gouvernement actuel a été nommé provisoirement par décret. Le jour où on aura un gouvernement issu d'élections, il aura la légitimité d'ouvrir des discussions sur des réformes », a-t-il dit. 

« Nous sommes pour des réformes, mais nous n'avons pas la même vision que le gouvernement actuel ou ceux qui l'ont précédé », a encore ajouté M. Taboubi. 

« Destruction de l'Etat de droit » 

Mardi, le président Saied avait appelé le FMI, en recevant M. Azour, à tenir compte des conséquences sociales sur la population tunisienne des réformes dont il réclame la mise en œuvre en échange d'un prêt. 

Début juin, des ministres tunisiens ont fait savoir que le gouvernement prévoyait de revoir les subventions étatiques aux produits de base qui grèvent fortement son budget. 

L'UGTT ne cesse de hausser le ton au moment où Kais Saied est sous le feu d'intenses critiques de l'opposition pour l'avoir exclue d'un dialogue national sur une nouvelle Constitution qu'il prévoit de soumettre à référendum le 25 juillet. 

L'UGTT a décliné une invitation à participer à ce dialogue. 

Outre les tensions avec l'UGTT, M. Saied fait face à la colère des magistrats qui observent depuis le 6 juin une grève pour protester contre sa décision de révoquer 57 de leurs confrères. 

Des dizaines d'entre eux ont participé jeudi à une manifestation devant le Palais de justice à Tunis pour réclamer l'annulation des révocations. 

« A bas les décrets-lois de destruction de l'Etat de droit », pouvait-on lire sur des pancartes brandies lors de la manifestation. 


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


L'armée israélienne annonce mener une offensive sur le sud du Liban

Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
Cette photo prise depuis une position israélienne le long de la frontière avec le sud du Liban montre de la fumée s'échappant du village libanais d'Odaisseh lors du bombardement israélien le 22 avril 2024. (Photo, AFP)
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  • "Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant
  • Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi mener une "action offensive" sur le sud du Liban, où elle affirme que son aviation et son artillerie ont frappé 40 cibles du Hezbollah libanais et tué la moitié de ses commandants dans ce secteur.

"Des troupes sont déployées en nombre à la frontière et les forces armées mènent actuellement des actions offensives dans tout le sud du Liban", a indiqué le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant dans un communiqué.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes.

Un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a indiqué à l'AFP que celle-ci "n'avait détecté aucun franchissement terrestre" de la frontière mercredi.

Le mouvement libanais pro-iranien n'a pas réagi dans l'immédiat aux déclarations israéliennes.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

"Il y a peu de temps, les avions de combat et l'artillerie israélienne ont frappé environ 40 cibles terroristes du Hezbollah" autour d'Aïta el-Chaab dans le sud du Liban, y compris des sites de stockage d'armes, a affirmé plus tôt l'armée israélienne dans un communiqué.

Le Hezbollah "a mis en place des dizaines de moyens et d'infrastructures terroristes dans la région" pour attaquer Israël, a-t-elle ajouté.

L'agence officielle libanaise ANI a fait état de son côté de 13 frappes israéliennes près d'Aïta el-Chaab.

"Des avions militaires israéliens ont effectué plus de 13 frappes aériennes ciblant la périphérie des villes d'Aïta el-Chaab, Ramya, Jabal Balat et Khallet Warda", a déclaré l'agence.

Le Hezbollah avait annoncé mardi avoir tiré des dizaines de roquettes sur le nord d'Israël, en représailles à la mort de deux civils dans le sud du Liban dans une frappe imputée à Israël.

Ces violences entre Hezbollah et Israël ont fait depuis le 7 octobre 380 morts du côté libanais, en majorité des combattants du mouvement libanais ainsi que 72 civils, selon un décompte de l'AFP.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.

 

 


L'Égypte nie avoir discuté avec Israël d’une offensive à Rafah

Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
Un vendeur de pain pousse son chariot devant les décombres d’un bâtiment effondré à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 23 avril 2024. (AFP)
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  • Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains
  • L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah

LE CAIRE: L’Égypte nie avoir tenu des discussions avec Israël au sujet d’une offensive dans la ville palestinienne de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Diaa Rashwan, chef du service d’information de l’État égyptien, a réfuté ce qui a été affirmé dans l’un des principaux journaux américains, selon lequel l’Égypte a discuté avec Israël de ses projets d’offensive à Rafah.

M. Rashwan a réaffirmé l’opposition totale de l’Égypte à cette opération, position annoncée à plusieurs reprises par les responsables politiques du pays, qui estiment que cette opération conduira à de nouveaux massacres, à des pertes humaines massives et à une destruction généralisée.

Il a ajouté que les avertissements répétés de l’Égypte sont parvenus à la partie israélienne par tous les moyens depuis qu’Israël a proposé de mener une opération militaire à Rafah. Ces avertissements mentionnent les pertes attendues et les répercussions négatives sur la stabilité de l’ensemble de la région.

Alors qu’Israël envisage de mener cette opération à laquelle l’Égypte, la plupart des pays du monde et leurs institutions internationales s’opposent, les efforts de l’Égypte depuis le début de l’agression israélienne se focalisent sur la conclusion d’un accord de cessez-le-feu et sur l’échange de prisonniers et de détenus, a précisé M. Rashwan.

Ce dernier a indiqué que l’Égypte cherchait à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, en particulier dans le nord et dans la ville de Gaza, ainsi que l’évacuation des blessés et des malades pour qu’ils soient soignés en dehors de cette région.

L’Égypte s’est opposée à plusieurs reprises au déplacement des Palestiniens de Gaza et met en garde contre toute opération militaire à Rafah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com