LE CAIRE : Une menace de tsunami pèse sur les grandes villes situées le long ou à proximité de la mer Méditerranée, a averti l'ONU.
Il y a près de 100% de chances qu'une vague de plus d'un mètre de haut atteigne ces villes dans les trente prochaines années, a déclaré l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
Elle a ajouté que le risque augmentait avec le niveau de la mer, et que si les pays du Pacifique et de l'océan Indien étaient conscients de cette menace, les régions côtières méditerranéennes ne l’étaient pas.
Une étude de 2018 a révélé que l'élévation du niveau de la mer augmentait le risque de tsunami car elle permettait aux vagues de se déplacer plus loin.
L'Unesco a déclaré que cinq villes méditerranéennes à risque, dont Alexandrie et Istanbul, s’ajouteront à une liste de 40 villes «préparées pour le tsunami».
Le programme «Tsunami ready», qui couvre 21 pays, fait partie des efforts menés par l'ONU pour s'assurer que les communautés menacées y sont préparées.
«Les tsunamis de 2004 et 2011 ont été un signal d'alarme», a déclaré Bernardo Aliaga, expert principal des tsunamis à l'Unesco, faisant référence aux tsunamis de l'océan Indien et du Japon qui ont tué respectivement 230 000 et 13 000 personnes.
«Nous avons parcouru un long chemin depuis 2004. Nous sommes plus en sécurité aujourd'hui. Mais il y a des lacunes dans la préparation et nous devons nous améliorer. Nous souhaitons vérifier que les avertissements sont compris par les visiteurs et les communautés elles-mêmes.»
Depuis 2004, le Centre d'alerte des Nations unies aux tsunamis dans le Pacifique a réagi à environ 125 tsunamis. Il a créé 12 nouveaux centres d'alerte, dont un en Turquie.
«Le risque de tsunami est sous-estimé dans la plupart des régions, notamment la Méditerranée», a indiqué Aliaga. «Cela n’est pas très fréquent, et le risque n’est pas transmis d'une génération à l'autre.»
«Nous devons faire passer le message. En Méditerranée, cela ne fait aucun doute: la question n'est pas si un tsunami se produira, mais quand», a-t-il ajouté. «L'avertissement n'est pas tout, il faut ensuite préparer la communauté – la manière dont les populations se comportent et réagissent. Il reste beaucoup à faire», a-t-il souligné au Guardian.
Les autorités d'Alexandrie, d'Istanbul et d'autres villes méditerranéennes ont préparé des politiques «préparées pour le tsunami» qui incluent de nouvelles signalisations et techniques d'évacuation.
Comme un grand nombre de ces villes sont des destinations touristiques prisées, la préparation est également vitale, a indiqué Aliaga. «Nous voulons que 100% des communautés, où il existe un danger avéré, soient prêtes à réagir d'ici à 2030», a-t-il précisé.
«Elles disposeront de plans d'évacuation, elles auront effectué des exercices et déjà mis en place des alertes 24 heures sur 24», a-t-il assuré. «S'il s'agit d'un tsunami local, il y a un maximum de vingt minutes avant que la première vague ne frappe. La deuxième vague est plus importante et survient quarante minutes après la première. Il est toujours possible d’y échapper.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com