PARIS: "Un accord est possible et un accord est nécessaire" à Bruxelles entre Etats européens sur le plan de relance, après trois jours de négociations jusqu'ici sans issue, a estimé lundi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
"L'enjeu de la négociation qui se joue aujourd'hui à Bruxelles c'est la présence de l'Europe parmi les grandes puissances mondiales au 21ème siècle, ou non", a-t-il aussi mis en garde sur RMC-BFMTV.
"C'est l’avenir de l'Europe au 21ème siècle qui se joue dans les heures qui viennent à Bruxelles", a insisté le ministre français, alors que le président Emmanuel Macron est sorti de ses gonds pour dénoncer dimanche la mauvaise volonté de certains de ses homologues.
Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement, qui ont multiplié les échanges depuis vendredi dans un climat empreint parfois d'exaspération, ont convenu lundi à l'aube de faire une pause avant de se retrouver pour une nouvelle session plénière à 16H00 (14H00 GMT).
"Le président de la République et la chancelière (allemande Angela Merkel) ne cessent de se battre pour faire comprendre l'enjeu de cette négociation", a rappelé M. Le Maire.
A propos des pays dits "frugaux" (Pays-Bas, Suède, Danemark, Autriche), il a dit souhaiter "que ces Etats arrivent à dépasser leurs intérêts nationaux pour comprendre qu'il y a un intérêt général européen qui est d'avoir nos propres technologies, notre propre intelligence artificielle face à la Chine et aux Etats-Unis, nos propres technologies pour le véhicule autonome".
"Si nous ne sortons pas plus forts de cette crise économique en rassemblant nos forces, en ayant ces 500 milliards de subventions européennes qui vont permettre aux économies de redémarrer, nous prendrons un tel retard que nous ne le rattraperons jamais", a encore averti Bruno Le Maire.
Le plan de relance européen - financé pour la première fois par de la dette commune - prévoyait initialement 500 milliards d'euros de subventions et 250 milliards de prêts, mais les "frugaux" et la Finlande veulent limiter les subventions à 350 milliards.
Paris et Berlin se sont dit prêts à descendre jusqu'à 400 milliards de subventions, mais cela reste trop élevé pour les Etats réfractaires.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, médiateur du sommet, devrait proposer de discuter lundi d'un montant de subventions ramené à 390 milliards, selon des sources concordantes.