La star irako-américaine Alia Shawkat plaide pour un nouveau regard sur le Moyen-Orient

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Publié le Vendredi 17 juin 2022

La star irako-américaine Alia Shawkat plaide pour un nouveau regard sur le Moyen-Orient

  • L'actrice irako-américaine espère que ses derniers projets contribueront à changer la perception qu’a l’Occident du Moyen-Orient
  • Elle joue en ce moment dans The Old Man aux côtés de John Lithgow et Jeff Bridges, un thriller d'espionnage abrasif qui sera présenté en première internationale cette semaine

DUBAÏ: Si vous ne vous êtes jamais rendu compte qu'Alia Shawkat avait des origines arabes, c’est pour une raison précise: l'actrice irako-américaine – qui a crevé l’écran dans toutes les scènes dans lesquelles elle est apparue depuis 1999 à l’âge de 10 ans – est devenue célèbre à une époque où Hollywood se montrait beaucoup moins réceptive aux identités non blanches.

Aujourd’hui, pourtant, la star de 33 ans entre dans une nouvelle phase de sa carrière, qui va laisser un héritage central et différent. 

«C'est intéressant, parce que quand j'ai commencé à jouer, j'ai toujours dû dire que j'étais à moitié quelque chose, quel que soit le rôle. Je disais que j'étais à moitié espagnole ou à moitié française, essayant juste de m'intégrer. J'ai toujours été considérée comme "trop ethnique" quand j'étais jeune», confie Shawkat à Arab News. «Maintenant mon ethnicité est une force, car les discours sont en train de changer. C'est drôle de voir des acteurs parler d'où ils viennent ou jouer des rôles auxquels ils sont réellement connectés, alors que j'ai grandi en devant le cacher.»

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Shawkat avec Jason Bateman dans la comédie culte Arrested Development. (Via YouTube)

Cependant, cela n’a jamais freiné Shawkat dans sa carrière. Bien qu'elle soit peut-être encore plus connue pour avoir joué Maeby Fünke dans la comédie culte Arrested Development, qui a également dynamisé ou lancé les carrières de Jason Bateman, Will Arnett, Michael Cera et Tony Hale, sa présence a été inégalable dans des dizaines de films à succès, avant qu’elle ne devienne la vedette et la principale figure créatrice de la série Search Party (2016-2022), un mélange de comédie noire et de drame policier qui définit mieux que tout cet esprit unique, propre à Shawkat.

Après Search Party, Shawkat joue maintenant dans The Old Man aux côtés de John Lithgow et Jeff Bridges, dans le premier rôle télévisé de ce dernier, lauréat d'un Oscar. C'est un thriller d'espionnage abrasif dirigé par Jon Watts, le réalisateur de Spider-Man: No Way Home, différent de tout ce qu'elle a fait auparavant. La série, qui sera présentée en première internationale cette semaine, et devrait sortir sur Disney + Moyen-Orient cet automne, a jusqu’ici reçu d’excellentes critiques.

«C'est vraiment nouveau pour moi, du point de vue du ton et du style, et c'est ce qui m'a attirée. Honnêtement, je n'ai jamais joué le rôle de quelqu'un qui est allé à l'université. J'ai joué pour un public différent sur des problèmes propres aux jeunes, notamment relationnels, ce que j’aime dans les comédies, mais ce nouveau projet est plus cinématographique et dépasse mes propres références personnelles, c’est amusant», explique l’actrice.

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Shawkat avec Michael Cera, son partenaire dans Arrested Development en 2004. (AFP)

Alors que dans la comédie, tout s’inscrit dans une certaine époque culturelle et que ce qui est drôle à un moment le reste rarement par la suite, ce qu’a aimé l’actrice c’est que The Old Man  ne rentre pas dans cette case, avec son excellente mise en scène et sa palette d’acteurs parmi les meilleurs au monde.

«Quand quelque chose est bon et sincère, cela dure pour toujours», affirme Shawkat. «Je suis fière de faire partie d’un tel projet. Il est de plus en plus difficile de trouver des scénarios qui sont vraiment ancrés dans une belle histoire et ne sacrifient rien. J’ai vraiment une chance incroyable», se réjouit l’actrice. 

Les bons scénarios n’atterrissent pas toujours sur votre bureau – c'est pourquoi Shawkat a également travaillé sur son propre projet qui prend pleinement en compte son identité en tant qu'Irako-Américaine. C'est une série intitulée Desert People, que Shawkat a créée avec Natacha Lyonne, l'auteure et actrice principale de Russian Doll de Netflix. Elle raconte l’histoire d'une famille d'immigrants irakiens qui dirigent un club à Palm Springs. L’actrice joue le rôle de la fille adulte de la famille vivant à Los Angeles, qui s’affirme pleinement en tant qu'Irako-Américaine de la première génération.

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Shawkat avec Jason Bateman et Will Arnett, ses partenaires dans Arrested Development en 2004. (AFP)

Elle n'a pas eu à beaucoup chercher pour trouver l’inspiration. «Mon père est originaire du Moyen-Orient et possède un club à Palm Springs. C’est ce qui fait la série», a-t-elle déclaré pince-sans-rire au New Yorker l'automne dernier. Plus sérieusement, Shawkat croit fermement que pour avancer les mentalités, il faut plus qu’un casting avec de la diversité. C’est ce qui va être la force motrice de sa propre carrière à l'avenir.

«Évidemment, la représentativité est très importante, mais je pense que changer le narratif sur le Moyen-Orient est tout aussi essentiel. Il faut revenir au cœur des histoires – elles sont tellement importantes, non? – changer les idées, et les perceptions sur cette région, cela me paraît capital», affirme-t-elle. «Le Moyen-Orient a une très mauvaise réputation depuis longtemps. J'espère toujours participer à des projets qui le montrent sous son vrai jour. J'essaie autant que possible de travailler davantage avec les Arabes. Je veux approfondir davantage la perception que les gens se font du Moyen-Orient», explique-t-elle. 

Alors que Desert People s'attaque à ce sujet en mettant les personnages arabes au centre de l’action, Shawkat a accepté le rôle dans The Old Man, notamment parce qu’il parle de la réparation de certains des torts qui ont été commis dans le paysage de l'après-11-septembre.

«Les Américains ont une relation complexe avec le Moyen-Orient, ce dont parle beaucoup The Old Man.» Il y a eu beaucoup de mensonges, et cette série tente de les corriger. Je pense que le public est réellement prêt pour ça», assure l’actrice. 

Au cours des quelques décennies qu’elle a passées dans le monde du cinéma, Shawkat a également appris que même la qualité du contenu est secondaire par rapport à la personne avec laquelle vous le mettez en œuvre, c’est pourquoi elle est particulièrement attentive à ses collaborateurs.

«J'ai appris à suivre les bonnes personnes, peu importe l'opportunité ou la taille du projet. Je veux travailler sur de bons scénarios et avec de belles personnes, et jusqu'ici tout va bien», poursuit-elle. 

«Les questions de parcours professionnels sont tellement étranges», poursuit-elle. «Nous avons tous des perspectives différentes sur nos propres carrières lorsque nous avons l'impression d'avoir réussi, puis nous avons immédiatement l'impression de n'avoir rien fait. J'en suis au stade où j'essaie de créer ma propre série et – je l'ai fait depuis que je suis enfant – d’essayer d'avoir un peu plus de contrôle, de pouvoir.»

Avec The Old Man, elle a eu la chance de travailler avec John Lithgow, 76 ans, l'un des acteurs les plus appréciés, ayant remporté un Golden Globe, un Emmy et un Tony. Si elle retient une chose de cette expérience, c’est le visage souriant de Lithgow, véhiculant une énergie qu'elle espère emporter avec elle à l'avenir.

«Ma réponse ennuyeuse est qu'il est juste le meilleur. C’est un être merveilleux, doté d’un professionnalisme exceptionnel. Je me disais toujours qu'il jouait encore à son âge – après tout le travail et les réalisations qu’il a accomplies – avec plus de passion que quiconque sur ce plateau», explique Shawkat. «Je me suis juste dit que je ne pouvais pas être de mauvaise humeur. Jamais. Il jouait une scène avec tellement de force et de sérieux, puis quand on criait "Coupez", il passait complètement à autre chose et disait: "Je vous ai parlé de ce jour où j'étais à New York?"»

«J'ai appris de lui le fait que nous n’avons pas à porter cette peine avec nous entre les prises. Vous pouvez être disponible, spirituellement, émotionnellement et professionnellement, tout en donnant le meilleur de vous-mêmes», poursuit-elle. «Nous échangeons des e-mails tout le temps parce qu'il me manque beaucoup. J'espère que je pourrai véhiculer cette même énergie à l'avenir.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Focus Tripoli à l’IMA: mettre en valeur une ville jadis rayonnante

Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre. (Photo IMA)
Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre. (Photo IMA)
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  • Tripoli, est connue pour ses souks, El Bazerkane et Al-Attarine, Bab el Ramel, et ses vieilles maisons et anciens palais marqués par le temps et des décennies de négligence
  • L’association « PTL » dirigée par Joumana Chahal Timéry se consacre à la promotion, à la mise en valeur et à la préservation de Tripoli, capitale septentrionale et deuxième ville du Liban

PARIS: Jadis prospère et rayonnante par sa position géographique et son patrimoine architectural, la ville de Tripoli (nord du Liban) est au centre d’un évènement organisé par l’Institut du monde arabe à Paris « IMA » en coopération avec l’association Patrimoine Tripoli Liban « PTL ».

Intitulé « Focus Tripoli », l’évènement se déroule sur deux jours (23/24 novembre) avec pour objectif de célébrer la nomination de Tripoli comme capitale culturelle arabe en 2024, et de mettre en valeur à travers une programmation exceptionnelle, cette ville phénicienne et ses trésors culturels.

Tripoli, est connue pour ses souks, El Bazerkane et Al-Attarine, Bab el Ramel, et ses vieilles maisons et anciens palais marqués par le temps et des décennies de négligence.

L’association « PTL » dirigée par Joumana Chahal Timéry se consacre à la promotion, à la mise en valeur et à la préservation de Tripoli, capitale septentrionale et deuxième ville du Liban. 

Par le biais d'actions précises, elle s'attache à protéger les sites emblématiques et organise des événements culturels ainsi que des initiatives de conservation afin de célébrer et de diffuser la richesse de ce patrimoine exceptionnel. 

Interrogée par Arab News en français, Timéry affirme que « Focus Tripoli » a un double objectif, faire découvrir la ville et son patrimoine mais aussi profiter de cette tribune « pour parler du Liban, et soutenir nos compatriotes », dans les circonstances tragiques que vit le pays, sujet à un déluge de feu quotidien de la part d’Israël.

Selon elle, les intervenants « vont forcément parler des souffrances de la population, de ce qui se passe, et du danger que cela implique au niveau du patrimoine qui est en train d'être ravagé par la violence » que subit le pays.

« On ne peut plus ne rien faire » affirme Timéry « il faut recourir aux conférences, au cinéma, à tout ce qui peut mettre en valeur les belles choses » pour montrer « qu'on existe, qu’on reste debout, sans se résigner, mais être dans la résilience et dans l'action réelle pour le Liban »

Le fait que Tripoli ait été désignée comme capitale culturelle arabe constitue pour Timéry « une reconnaissance et une sorte de récompense prestigieuse qui la hausse au rang des grandes villes arabes », et que cela veut dire que son patrimoine « nécessite et justifie qu'on s'en occupe, qu'on s'en préoccupe et qu'on le sauvegarde ».

A regret elle concède, que « cette ville est complètement abandonnée, c’est ça, le vrai problème », en plus de l'absence de l’Etat qui « centralise tous les projets à Beyrouth », ce qui fait que depuis 50 ans « Tripoli n'a pas bénéficié d'un seul projet » de réhabilitation à l’exception de la foire internationale », conçue par le célèbre architecte Oscar niemeyer.

Elle espère par conséquent que les tables rondes qui se tiennent à l’IMA en présence d’experts, de gens de la culture et du patrimoine aboutiront « à proposer des solutions, qu'on va certainement soumettre aux autorités libanaises et aux instances locales afin de voir s'ils acceptent de faire quelque chose ».

Le programme de « Focus Tripoli » est excessivement dense et varié, il démarre par un marché solidaire avec la participation d’un nombre d’artisans qui présentent des créations artisanales, dont ils ont un savoir faire millénaire telles que la poterie, la broderie ou le travail du cuivre et du verre.

Le savoir-faire culinaire sera également à l’honneur, dans le cadre d’une rencontre et dégustation de la gastronomie tripolitaine à travers une rencontre avec le chef étoilé Alain Geaam lui-même originaire de Tripoli.

Ensuite place aux tables rondes qui aborderont différents sujets tel que le patrimoine de Tripoli et son histoire, et les défis et perspectives d’une ville multiculturelle, ainsi qu’un intermède photographique portant le titre de Tripoli face à la mer, et la projection du film « Cilama » du cinéaste Hady Zaccak.

L'événement rend aussi hommage à des personnalités du monde de l’écriture et de l’érudition.


Des luttes à l'innovation : Comment le calligraphe saoudien Abdulaziz Al-Rashedi a révolutionné l'écriture arabe

3punt 5. (Fourni)
3punt 5. (Fourni)
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  • « Je ressens une lumière sacrée dans les lettres », déclare Abdulaziz Al-Rashedi

DUBAÏ : La première passion du calligraphe saoudien et professeur d'arts Abdulaziz Al-Rashedi a toujours été le stylo. Son intérêt pour l'écriture a commencé à l'école primaire dans les années 1980, dans sa ville natale de Médine.

Al-Rashedi parle de tenir un stylo comme un musicien pourrait parler de son instrument. Aux yeux du calligraphe, l'écriture est un acte artistique, comme une danse, qui possède sa propre magie.

« Ce que j'aimais dans le stylo, c'était la façon dont l'encre en coulait », confie-t-il à Arab News. « Le stylo m'a conduit à mon amour pour la calligraphie arabe. »

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Al-Rashedi parle de la tenue d'un stylo comme un musicien parlerait de la tenue de son instrument. (Fourni)

Cependant, il a dû faire face aux défis posés par l'environnement social conservateur du Royaume dans les années 1980 et 1990.

« Les gens ne considéraient pas l'art comme quelque chose d'important. À cette époque, ils pensaient que l'art ne rapportait pas d'argent. Pour eux, c'était une perte de temps », explique-t-il. « Dans un tel environnement déprimant, je souffrais du manque d'intérêt des gens. Ils disaient que l'écriture me distrairait de mes études. Mais en réalité, cela m'encourageait à étudier. »

Son intérêt pour la calligraphie n'a pas échappé à tout le monde. Le père d'Al-Rashedi, aujourd'hui décédé, l'a toujours soutenu.  

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3punt 2. (Fourni)

« Il croyait en l'écriture et en sa préservation », déclare Al-Rashedi. « Il pensait que je faisais quelque chose d'important de ma vie, même si d'autres pensaient le contraire. Ils comparaient cela à des gribouillages. En réalité, je faisais de l'art tout seul. Aucun de mes amis ne partageait cet intérêt avec moi et il n'y avait aucun institut de calligraphie pour encourager ce talent. La situation était très difficile. »

Mais en 1993, Al-Rashedi a appris qu’il existait en effet un maître calligraphe saoudien vivant à Médine : Ahmad Dia. Ce dernier a gentiment accepté de lui enseigner les bases de la calligraphie arabe. Et, peut-être tout aussi important, il l’a fait dans sa maison, qu'Al-Rashedi compare à une école, un musée et un lieu de rencontre pour calligraphes.

« J'étais jeune, mais il me traitait comme un homme », se souvient l'artiste. « Pour nous, les calligraphes, il était comme un père spirituel, qui a planté en nous une graine de détermination. Il nous a toujours encouragés et ne nous a jamais réprimandés si notre écriture n'était pas parfaite. »

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3punt 4. (Fourni)

Al-Rashedi est resté en contact avec son mentor jusqu'à la mort de Dia en 2022, lors de la pandémie de COVID. « Lorsqu'il est mort, c'est comme si la lumière s'était éteinte », confie-t-il.

Al-Rashedi s'est également formé en recopiant les œuvres d'une autre figure importante : Hashem Al-Baghdadi, le calligraphe et éducateur irakien influent, qui a publié des ouvrages sur les règles de la calligraphie arabe. Al-Rashedi décrit l'époque avant les réseaux sociaux comme une « période véritablement sombre », où il n'y avait aucune opportunité d'organiser des expositions ou de partager son travail avec les autres.

« Les gens ne communiquaient pas entre eux. C’était une période qui manquait (d’opportunités) et même de bons matériaux, comme des stylos et du papier », se souvient-il.

Mais avec l’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook, et l’ouverture de quelques galeries d’art, dont Athr Gallery à Djeddah en 2009, les choses ont considérablement changé. Aujourd’hui, Al-Rashedi peut partager ses œuvres sur Instagram et d’autres plateformes, montrant les compétences qu’il a perfectionnées au cours de trois décennies de pratique.

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Sa fascination pour l'écriture a commencé à l'école primaire, dans les années 80, dans sa ville natale de Madinah. (Fourni)

La calligraphie arabe est une forme d’art respectée à l’échelle internationale, existant depuis des milliers d’années, utilisée dans les textes islamiques et présente sur des monuments à travers le monde. Quel est donc son secret de longévité ?

« Je me demande souvent pourquoi les courbes de la calligraphie arabe fascinent les gens depuis si longtemps, et je pense que cela a inévitablement un lien avec sa sainteté », explique-t-il. « Allah a été une source d’inspiration pour les calligraphes et leur innovation dans l’écriture. Je ressens une lumière sacrée dans les lettres de la calligraphie arabe. »

Mais Al-Rashedi pense également que, pendant de nombreuses années, la calligraphie est restée figée dans une ornière, sans être touchée par l’innovation ou la créativité modernes.

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3punt 6. (Fourni)

« Beaucoup de calligraphes ont littéralement affirmé que la calligraphie arabe avait atteint sa limite et que personne ne pouvait y ajouter quoi que ce soit de nouveau », dit-il. « Une telle idée est incorrecte. »

En effet, Al-Rashedi a inventé sa propre forme de calligraphie arabe, qu’il appelle « 3punt ». (Il explique que le nom fait référence à la taille des lettres, qui sont écrites à l’aide de trois stylos différents.)

« Cela repose sur l’idée de réduire l’épaisseur des lettres. Habituellement, un seul stylo est utilisé en calligraphie arabe. Mais j’ai découvert que l’épaisseur traditionnelle de l’écriture arabe et l’utilisation d’un seul stylo empêchent l’ajout de nouvelles formes d’écriture au système. »

Basée sur un ensemble de règles strictes, la calligraphie 3punt d’Al-Rashedi contient 55 « sous-types d’écriture », explique-t-il. Elle possède une légèreté et une élégance propres, avec des lignes fluides et soigneusement chorégraphiées en écriture arabe fine.

En fin de compte, Al-Rashedi estime que la calligraphie arabe est une question de liens.  

« Si nous regardons l’écriture latine ou chinoise, sur des lettres comme ‘n’, ‘e’ ou ‘r’, elles se composent de parties distinctes. Mais avec la calligraphie arabe, vous pouvez connecter six ou sept lettres d’un seul trait », dit-il. « Sans aucun doute, l’écriture arabe — en tant que forme d’art — est supérieure à d’autres types d’écriture. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Inauguration d'une exposition Christian Dior à Riyad

Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du couturier Christian Dior est désormais ouverte au  Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année. (Photo fournie)
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  • «Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite
  • L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit

RIYAD: Une exposition célébrant la vie et l'œuvre du créateur de mode Christian Dior est désormais ouverte au Musée national d'Arabie saoudite dans le cadre du festival Riyadh Season de cette année.

«Christian Dior: couturier du rêve», une exposition couvrant plus de 75 ans de créativité et de design, ainsi que les œuvres qu'il a inspirées, est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite.

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«Christian Dior: couturier du rêve» est une collaboration entre la maison de couture française et l'Autorité générale pour le divertissement d'Arabie saoudite. (Photo fournie)

L'événement, qui se tient jusqu'au 2 avril, explore l'héritage de Dior et de ses successeurs à travers un récit inédit spécialement conçu pour l'exposition par l'historienne de l'art Florence Muller et la scénographe Nathalie Crinière.

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L'exposition couvre plus de 75 ans de créativité et de design et le travail que Dior a inspiré. (Photo fournie)

Parmi les points forts de l'exposition figurent des hommages à certains des grands classiques de Dior, tels que Miss Dior et J'adore, ainsi qu'un hommage au sac Lady Dior, sous la forme du projet Dior Lady Art.

Faisal Bafarat, directeur général de l'Autorité générale pour le divertissement, a officiellement inauguré l'exposition mercredi. Les billets sont disponibles sur la plateforme WeBook.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com