DJEDDAH: Les artistes saoudiens ont salué la première initiative 16/13 du ministère de la Culture, qui explore la diversité de la culture et de l'art saoudiens à travers une bibliothèque visuelle.
La bibliothèque présentera 16 aspects de la culture et du patrimoine à travers des photographies et des vidéographies qui représentent les 13 régions du Royaume.
Des experts feront le tour de l'Arabie saoudite pour rencontrer des créatifs, examiner leurs travaux et les inclure dans cette initiative.
«Il s'agit d'une étape importante pour le Royaume. Elle est importante pour le monde entier en matière d’archivage de l’art visuel, qu'il s'agisse d'œuvres d'art ou de cinéma», a déclaré à Arab News Dia Aziz Dia, artiste et sculpteur saoudien.
«C'est important, car cela crée une base de données qui peut être utilisée comme référence pour étudier et comparer des peintures, des photographies, des sculptures et divers types d'arts, et pour découvrir les différences qui existent d'une région à l'autre», ajoute-t-il.
«Cela pourrait également permettre aux organismes gouvernementaux de découvrir des œuvres d'art dignes d'être exposées dans les musées», poursuit Dia Aziz Dia.
«C’est aussi un bon moyen de documenter l’histoire et d’étudier les œuvres d’art et les normes de l’art ici», explique-t-il. «C’est un processus de niveau international qui existe partout dans le monde, de l'Angleterre aux États-Unis.»
Dia Aziz Dia espère que le processus de collecte se fera de manière professionnelle et sans parti pris.
Il explique qu'il n’a pas été facile de compiler ces travaux. «Recueillir toutes les œuvres à travers le Royaume est un processus complexe. C'est une opération qui nécessite de l'organisation, des études approfondies et la coopération de la Société de la culture et des arts, comme celle des artistes.»
Saad Tahaitah, réalisateur de documentaires et photographe, a déclaré à Arab News que l'initiative était prometteuse. Il y a été exposé par l'intermédiaire du photographe saoudien Nawaf al-Shehri qui, grâce à ses voyages, a participé à la phase de collecte.
«Le ministère fait un travail incroyable. Nawaf al-Shehri et son équipe parcourent le Royaume et filment du contenu pour créer une véritable bibliothèque», explique-t-il.
Saad Tahaitah a travaillé seul sur de nombreux courts métrages pour dépeindre la culture et le patrimoine de la région d'Asir, dans le sud-ouest du pays. «Je ne l’échangerais pour aucun autre endroit, je ne souhaite pas filmer ailleurs que dans ma ville natale.»
«Je me suis lancé dans le documentaire parce que je voulais filmer des histoires vraies. Je ne voulais pas écrire un scénario et embaucher des acteurs, même si cela fonctionne pour certains», formule-t-il. «Ma façon de filmer consiste à laisser la personne vivre sa journée tout en laissant ma caméra branchée.»
Saad Tahaitah a commencé à réaliser des documentaires sur Asir parce qu'il voulait dissiper les idées reçues à son sujet, et les stéréotypes véhiculés par des médias comme «Tash Ma Tash», célèbre émission de comédie saoudienne.
«Asir regorge de beautés naturelles et de paysages à capturer. Ses sites et les personnes qui y vivent sont très divers. Parfois, je vois des choses que je n’avais pas remarquées auparavant et je filme. J’ai vécu ici toute ma vie. Le mode de vie ici peut tout simplement être source d’inspiration», confie-t-il.
«Nous n’avons pas de danse particulière, nous nous asseyons simplement ensemble et nous dînons. D'une certaine manière, je voulais juste montrer la réalité d'Asir parce que je l’adore.», ajoute-t-il.
Pour lui, cette initiative pourrait corriger les stéréotypes qui existent sur certaines régions du Royaume.
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com