A 18 ans, Raphaëlle Rosa passe son bac et se présente aux législatives

A 18 ans, Raphaëlle Rosa est la plus jeune candidate de France aux législatives (Photo, AFP).
A 18 ans, Raphaëlle Rosa est la plus jeune candidate de France aux législatives (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 juin 2022

A 18 ans, Raphaëlle Rosa passe son bac et se présente aux législatives

  • Raphaëlle Rosa rentre chez elle réviser la philosophie, l'épreuve du bac a lieu le 15 juin, puis elle repart dans l'après-midi coller des affiches sur les panneaux électoraux
  • Un peu plus loin dans les allées du marché, le candidat du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen, fait aussi campagne

HAYANGE: Après avoir distribué des tracts sur le marché d'Hayange (Moselle) jeudi matin, Raphaëlle Rosa rentre chez elle réviser le bac de philosophie, avant de repartir dans l'après-midi coller des affiches: à 18 ans, elle est la plus jeune candidate de France aux législatives, investie par Les Républicains.

"Je serai une députée de terrain", affirme la jeune femme, qui, si elle est élue le 19 juin, souhaite "représenter la jeunesse et les habitants" d'Hayange, ville symbole de la désindustrialisation dirigée par le Rassemblement national depuis 2014.

Un peu plus loin dans les allées du marché, le candidat du Rassemblement national, Laurent Jacobelli, porte-parole de Marine Le Pen, fait aussi campagne.

Pas question pour Raphaëlle Rosa de "se laisser impressionner" par ce poids lourd du RN: il est peut-être "en terrain conquis par l'extrême droite" mais il est selon elle "parachuté" dans cette 8e circonscription de la Moselle, où neuf candidats sont en course.

"Il ne connaît pas les habitudes des gens, ce que c'est de vivre ici au quotidien", souligne-t-elle, dans une circonscription de 130 000 habitants qui compte près de 20% de ménages pauvres.

"Vive la jeunesse!", lance un commerçant, alors que la benjamine des candidats, qui a soufflé ses 18 bougies le 10 avril, tend des tracts aux passants. Plusieurs saluent l'engagement de cette candidate novice.

"Et pourquoi pas ? Qu'on change les vieux!", s'exclame ainsi Marthe Freywald, retraitée de 78 ans. "Les jeunes ont plus de cervelle que les vieux", abonde un peu plus loin Danielle Launoy, 67 ans, elle aussi retraitée, qui verrait d'un bon oeil l'arrivée de jeunes députés à l'Assemblée nationale. Le sortant, Brahim Hammouche (Modem), est lui âgé de 51 ans.

«Garder les pieds sur terre»

Et pour Sandra Marquant, si 18 ans c'est "un peu jeune" pour se présenter, "il faut du renouveau" en politique. La jeune femme de 29 ans, en recherche d'emploi dans la vente, trouve en effet "normal" pour sa génération "d'être représentée par des jeunes".

"Malgré son âge, Raphaëlle Rosa porte très bien les valeurs et les projets" des Républicains, estime Fabien Di Filippo, président de la fédération LR de Moselle, lui-même député et candidat à sa réélection dans la 4e circonscription du département.

"On ne peut pas refonder notre famille politique comme elle doit l'être si on revient toujours avec les mêmes visages et certaines figures qui ont déçu", insiste l'élu. "Cela montre que la droite républicaine est capable de faire monter des jeunes".

Vers midi, alors que les commerçants commencent à plier bagage, Raphaëlle Rosa rentre chez elle réviser la philosophie, l'épreuve du bac a lieu le 15 juin, puis elle repart dans l'après-midi coller des affiches sur les panneaux électoraux.

Ses journées chargées sont organisées à l'heure près, mais elle ne voit pas les révisions comme une contrainte, estimant au contraire qu'étudier l'aide "à garder les pieds sur terre".

Elle souhaite intégrer une université parisienne en septembre, en droit ou en sciences politiques, et si elle n'est pas élue cette année, elle ne compte pas pour autant arrêter la politique, "un métier qui s'apprend sur le terrain".

Ses modèles, Chirac et Dati

Les discussions en famille l'ont poussée à s'intéresser à la politique et à prendre sa carte chez Les Républicains dès l'âge de 15 ans, alors que ses parents et cousins votent "plutôt à gauche", raconte-t-elle.

Ses modèles en politique sont Jacques Chirac, un "homme passionnant", et Rachida Dati, "une femme extraordinaire qui a réussi à se forger toute seule".

Raphaëlle Rosa affirme vouloir "défendre les valeurs de la droite républicaine", se dit "profondément attachée au gaullisme" et juge que la droite ne doit "pas baisser les bras" malgré le mauvais score de Valérie Pécresse au premier tour de la présidentielle (4,7%).

"Raphaëlle a baigné dans un environnement où il y a du débat" et "son choix de parti lui appartient", ajoute son père, Robert Rosa, 51 ans, dont le coeur penche plutôt à gauche. S'il est "fier" de sa fille qu'il "soutient", il ne cache toutefois pas son "angoisse de parent" et "reste vigilant car la politique est un monde cruel".


1er-Mai: des milliers de personnes défilent pour les salaires ou pour la paix

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT  (Photo, AFP).
Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT (Photo, AFP).
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  • Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée
  • A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie

PARIS: "La colère sociale, elle est bel et bien présente": des milliers de personnes manifestent en France mercredi à l'occasion du 1er-Mai, avec des revendications diverses portées par les syndicats pour les salaires, la paix, Gaza ou encore une Europe "plus protectrice".

Marseille, Lyon, Rennes ou Toulouse, les premiers cortèges, avec souvent des drapeaux palestiniens en plus de ceux des syndicats, se sont élancés dès la matinée.

A l'approche des élections européennes du 9 juin, plusieurs responsables politiques étaient de la partie comme Fabien Roussel (PCF) à Lille ou Manon Aubry (LFI) à Lyon. A Saint-Etienne, la tête de liste du PS et de Place publique Raphaël Glucksmann a été empêché de rejoindre le cortège après des jets de peinture et des invectives de quelques dizaines de militants. Une éviction que le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit désapprouver "totalement".

Parmi les premiers cortèges, celui de Marseille a réuni environ 3.000 personnes, selon la police, et 8.000 selon la CGT, sous un ciel gris, derrière une banderole proclamant: "Mobilisés pour la paix et le progrès social".

A Rennes, la manifestation a attiré 1.400 manifestants, selon la préfecture, tandis qu'à Nantes, ils étaient entre 4.000 et 5.000, a constaté un journaliste de l'AFP. Vers midi, de premières dégradations avaient lieu.

A Lyon aussi, entre 6.500 (préfecture) et 13.000 (CGT) ont défilé. Au moins 17  personnes ont été interpellées après des dégradations et des tensions avec les forces de l'ordre.

A Toulouse, ils étaient 3.000, selon la préfecture, 8.000, selon les organisateurs. Le défilé, sous la pluie, s'est tenu au milieu de drapeaux syndicaux, mais aussi palestiniens. "Stop à la guerre, augmentez les salaires" ou "contre la précarité", pouvait-on lire sur des pancartes.

A Paris, la manifestation doit s'élancer à 14H00 de la place de la République vers la place de la Nation. Dans une unité assez large, puisque la CFDT et l'Unsa en seront avec la CGT, FSU et Solidaires.

Avant le départ du cortège parisien, la numéro un de la CGT Sophie Binet a notamment mis en avant "le refus des politiques de casse sociale" et la défense des libertés, y compris syndicales.

La CGT, FSU et Solidaires, ainsi que des organisations de jeunesse dont l'Unef, la Fage ou le MNL (Mouvement national lycéen), ont lancé un appel commun notamment "contre l'austérité", pour l'emploi et les salaires ou encore la paix.

Le premier syndicat français, la CFDT, a de son côté appelé à "rejoindre les cortèges organisés partout en France, pour revendiquer une Europe plus ambitieuse et plus protectrice pour les travailleurs et les travailleuses". Sa numéro un Marylise Léon devait se rendre à Nancy, où elle participera à un débat sur les enjeux des élections européennes.

«plus compliqué»

Son homologue de FO, Frédéric Souillot, était à Montauban, en Occitanie, et dans la capitale les militants devaient manifester séparément depuis la place d'Italie à midi.

L'an dernier, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites.

"Là évidemment, c'est plus compliqué", a reconnu sur BFMTV Benoit Teste (FSU), tout en soulignant comme Marylise Léon, plus tôt sur France Inter, que les appels sont signés "assez largement" localement, notamment à Paris.

Dans ce contexte, au niveau national, "120.000 à 150.000" manifestants sont attendus, selon une note des services de renseignement territoriaux, consultée par l'AFP.

C'est nettement moins que l'an dernier où la mobilisation avait rassemblé près de 800.000 manifestants, selon les autorités, et 2,3 millions, selon la CGT, bien au delà d'un 1er mai classique. A titre de comparaison en 2022, la police avait dénombré quelque 116.000 manifestants (dans la fourchette ordinaire se situant entre 100.000 et 160.000) et la CGT 210.000.

Selon les remontées de la CGT, la mobilisation est "un petit peu plus élevée que le 1er mai 2022. (...) La colère sociale, elle est bel et bien présente", a affirmé Sophie Binet.

A Paris entre 15.000 et 30.000 personnes sont attendues par les autorités, dont 400 à 800 manifestants radicaux.

Mais les autorités s'attendent globalement à des manifestations "plus apaisées" que l'an dernier. De source policière, 12.000 policiers et gendarmes seront mobilisés dont 5.000 à Paris.


Visite du chef de la diplomatie française au Caire mercredi

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  • Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée
  • La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer

 

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères a décidé de prolonger sa tournée au Moyen-Orient par une visite au Caire mercredi "dans le cadre des efforts de l'Egypte pour obtenir la libération des otages et une trêve à Gaza", a indiqué son entourage à l'AFP.

Stéphane Séjourné, qui s'est rendu ces derniers jours au Liban, en Arabie Saoudite et en Israël, rencontrera son homologue Sameh Choukri à la mi-journée pour porter "le sujet des trois otages français et la coopération humanitaire".

Cette visite intervient alors qu'une médiation qatarie, égyptienne et américaine de longue haleine a fait naître un espoir de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, associée à la libération d'otages, après près de sept mois de combats et de bombardements quasi quotidiens dans la bande de Gaza.

La France presse depuis des mois Israël de cesser son offensive durablement pour permettre la libération des otages et à l'aide humanitaire d'affluer alors que la population manque de tout.

Israël a donné "jusqu'à mercredi soir" au Hamas pour répondre à son offre de trêve discutée au Caire.

L'Egypte avait affirmé lundi avoir "bon espoir" concernant une trêve. Mais Zaher Jabareen, un des négociateurs du Hamas, a déclaré à l'AFP qu'il était "trop tôt pour parler d'une atmosphère positive dans les négociations".

Quelque 250 personnes ont été enlevées par le mouvement palestinien le 7 octobre lors de son attaque sans précédent dans le sud d'Israël et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

L'attaque menée depuis Gaza en Israël le 7 octobre a entraîné la mort de 1.170 personnes, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. L'opération militaire menée en représailles par Israël dans la bande de Gaza a fait 34.535 morts, majoritairement des civils, d'après le Hamas.


Ecrans: Macron donne un mois au gouvernement pour dégager des mesures

Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
Cette photographie d'illustration prise le 14 février 2024 montre un enfant regardant un écran à Paris. (AFP)
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  • «Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe» : c’est l'objet du rapport
  • La commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents

PARIS: Le gouvernement a un mois pour dégager des mesures à partir du rapport remis par une commission mandatée pour plancher sur l'usage des écrans et des téléphones portables chez les enfants et adolescents, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.

"Déterminer le bon usage des écrans pour nos enfants, à la maison comme en classe : c’est l'objet du rapport qui m'a été remis par la commission d'experts sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans que j’avais lancée. J’ai donné un mois au gouvernement pour examiner ses recommandations et les traduire en actions", a écrit sur X le chef de l'Etat.

Dans ce rapport d'une centaine de pages, la commission préconise d'interdire l'usage des écrans et des téléphones portables aux plus jeunes et d'en limiter drastiquement l'accès pour les adolescents. Elle alerte en particulier sur "les effets négatifs, directs et indirects, des écrans", notamment sur le sommeil, la sédentarité ou encore la myopie.

Les dix experts dépeignent également les réseaux sociaux comme "facteurs de risque" de dépression ou d'anxiété en cas de "vulnérabilité préexistante", et jugent "alarmant" le niveau d'exposition des enfants à des contenus violents. Ils proposent donc par exemple de pouvoir donner un smartphone sans accès aux réseaux sociaux à partir de 13 ans seulement, puis d'ouvrir cet accès à partir de 15 ans, uniquement sur des réseaux "éthiques".