DJEDDAH: Jeudi, la milice houthie, soutenue par l’Iran, a cédé à la pression diplomatique exercée par l’Arabie saoudite et a accepté de renouveler in extremis la trêve négociée par l’ONU au Yémen.
L’émissaire de l’ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a déclaré que la trêve renouvelée était soumise aux mêmes conditions que l’accord initial qui devait expirer jeudi. «Au cours des deux derniers mois, les Yéménites ont ressenti les effets positifs concrets de la trêve», indique-t-il dans un communiqué.
La trêve a mis un terme aux opérations militaires majeures et aux attaques transfrontalières des Houthis contre des cibles en Arabie saoudite, et a facilité l’approvisionnement alimentaire au Yémen.
Ce cessez-le-feu de deux mois est la mesure la plus importante prise à ce jour pour mettre fin à un conflit qui dure depuis sept ans et qui a tué des dizaines de milliers de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde.
Le président américain, Joe Biden, a salué cette prolongation et a affirmé qu’elle n’aurait pas été possible sans la diplomatie régionale menée par l’Arabie saoudite.
«Les dirigeants saoudiens ont fait preuve de courage en prenant très tôt des initiatives pour approuver et mettre en œuvre les conditions de la trêve négociée par l’ONU», a déclaré M. Biden. Oman, l’Égypte et la Jordanie ont également joué un rôle clé, a-t-il ajouté.
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a souligné que le renouvellement de la trêve démontrait «un engagement sérieux de la part de toutes les parties pour mettre fin à la souffrance insensée de millions de Yéménites».
Sa directrice pour le Yémen, Erin Hutchinson, espère que «le renouvellement de la trêve permettra de réaliser de nouveaux progrès dans la réouverture des routes reliant les villes et les régions, de permettre à davantage de personnes déplacées de rentrer chez elles et de faire en sorte que l’aide humanitaire puisse parvenir aux personnes qui étaient hors de portée en raison des combats».
L’accord renouvelé permettra aux pétroliers de continuer à accoster au port de Hodeidah, situé sur la côte yéménite de la mer Rouge et contrôlé par les Houthis, et autorisera certains vols commerciaux depuis l’aéroport de Sanaa, la capitale, également contrôlé par les Houthis.
Des efforts intenses ont été déployés pour sauver l’accord, qui était menacé par l’interruption des pourparlers sur la réouverture des routes à Taïz, assiégée par les Houthis depuis sept ans.
Les délégations du gouvernement légitime et des Houthis devraient retourner à Amman, la capitale jordanienne, pour poursuivre les discussions, a déclaré un responsable yéménite. L’ONU cherche également à entamer des discussions politiques plus larges, notamment sur le redressement de l’économie yéménite dévastée, sur les recettes publiques et les salaires dans le secteur public.
Nabil al-Qanis, un habitant de Sanaa, a confié que la population voulait simplement que la guerre se termine. «Les Yéménites sont las de cette guerre et ils en ont vraiment assez de la situation actuelle», a-t-il lancé. «Toutes les parties doivent travailler dur pour mettre fin à la guerre (...) et l’ONU doit exercer une pression sur tous ceux qui s’y opposent.»
(Avec Reuters)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com