AL-MOUKALLA: Le Conseil présidentiel du Yémen renouvellerait la trêve négociée par les Nations Unies si l'ONU et son envoyé spécial au Yémen garantissaient que les Houthis soutenus par l'Iran appliqueraient pleinement les termes de la trêve, notamment la fin du siège de Taïz.
Lors d'une réunion à Aden mercredi avec un certain nombre d'ambassadeurs de l'UE au Yémen, Rachad al-Alimi, le chef du Conseil, a déclaré que le monde – et plus précisément l'ONU – devrait exercer une plus grande pression sur les Houthis pour qu’ils ouvrent les routes de Taïz, qu’ils payent les fonctionnaires dans les zones qu’ils contrôlent, qu’ils libèrent de leurs prisons des milliers de détenus et de civils victimes de disparition forcée, et qu’ils ne transforment pas les installations civiles en sites militaires.
Par ailleurs, le responsable yéménite a déclaré que la réticence des Houthis à lever le siège de Taïz ainsi que leurs violations continues montraient qu'ils ne tenaient pas vraiment à la prolongation de la trêve ni à l'atténuation des souffrances des Yéménites. Il a également évoqué la possibilité de mener des opérations militaires si les Houthis refusaient de se conformer aux efforts de paix visant à mettre fin à la guerre.
Le Conseil, qui a pour objectif de trouver des solutions pacifiques, «est un conseil de détermination et de force pour dissuader toute escalade provoquée par la milice houthie soutenue par l'Iran», a indiqué Al-Alimi aux émissaires de l'UE, selon l'agence de presse officielle SABA.
La visite des ambassadeurs de l'UE à Aden survient au moment où les forces internationales s’efforcent, dans une ultime tentative, de convaincre les Houthis et le gouvernement yéménite de prolonger la trêve, qui expire jeudi.
De plus, Al-Alimi a rencontré à Aden le nouvel ambassadeur américain au Yémen, Steven Fagin, ainsi que l’émissaire spécial américain pour le Yémen, Tim Lenderking, qui ont, eux aussi, abordé la possibilité d’un renouvellement de la trêve.
Al-Alimi a précisé aux diplomates américains que la balle était dans le camp des Houthis puisque son gouvernement avait respecté tous ses engagements vis-à-vis de la trêve. Il a aussi ajouté que 70 personnes avaient été tuées par les Houthis depuis le début de la trêve.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé le président yéménite à discuter du renouvellement de la trêve, de la mise en œuvre de toutes ses composantes et de la situation sécuritaire au Yémen.
Selon SABA, Al-Alimi a affirmé qu’il soutenait les efforts de l'ONU pour parvenir à la paix au Yémen et pour atténuer les souffrances des Yéménites. Il a ensuite rappelé que son gouvernement avait facilité la reprise des vols commerciaux de Sanaa ainsi que l’entrée de navires pétroliers dans le port de Hodeïda, alors même que les Houthis refusaient de lever le siège de Taïz.
D’après l’agence de presse, le chef de l'ONU a «promis» d’inciter les Houthis à ouvrir les routes de Taïz et à établir les conditions nécessaires pour parvenir à un accord qui mette fin à la guerre.
À New York, l'ONU a annoncé que Guterres avait discuté avec le chef du Conseil des développements politiques et sécuritaires au Yémen, de l'impact positif de la trêve sur l'atténuation de la crise humanitaire dans le pays et de la nécessité de renouveler la trêve et de l’appliquer pleinement.
L'émissaire spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, s'est entretenu mardi avec les responsables houthis et omanais au sujet de la prolongation de la trêve et de l'ouverture de routes à Taïz.
Afin d’encourager davantage la trêve, un vol Yemenia à destination du Caire, transportant 78 passagers, a quitté mercredi l'aéroport de Sanaa contrôlé par les Houthis pour la première fois en six ans, rapportent les médias houthis.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com