LONDRES: Les attaques contre les étudiants, les enseignants et les universitaires ont considérablement augmenté au cours des deux dernières années en Palestine, en Syrie et au Yémen, selon un rapport de Human Rights Watch.
«Les chercheurs de l’organisation 'Education under Attack 2022' ont constaté que le nombre d'attaques contre le secteur de l'éducation et l'utilisation militaire des écoles a augmenté d'un tiers entre 2019 et 2020, et a continué à ce rythme accru en 2021, alors même que les écoles et les universités du monde entier ont fermé pendant des périodes prolongées durant la pandémie», a indiqué le rapport.
Les attaques se sont intensifiées dans ces pays cette année, ainsi qu'en Ukraine, au Burkina Faso, en Colombie, en Éthiopie, au Mali, au Myanmar, au Nigeria, au Mozambique et en Azerbaïdjan.
«Il est crucial que les gouvernements et les groupes armés mettent fin aux attaques contre le secteur de l'éducation, et cessent d'utiliser les écoles et les universités à des fins militaires», a déclaré Diya Nijhowne, directrice exécutive de la Coalition mondiale pour la protection de l'éducation contre les attaques (GCPEA).
«Les gouvernements doivent enquêter sur les attaques et poursuivre les responsables des abus. Dans les campagnes de “retour à l'école” post-Covid-19, ils doivent intégrer pleinement les étudiants affectés par les attaques, en élargissant si nécessaire les programmes d'éducation alternative développés pendant la pandémie.»
Le ministère ukrainien de l'Éducation et des Sciences, ainsi que des groupes de la société civile, ont déclaré que plus de 1 000 écoles et universités ont été endommagées en Ukraine depuis le 24 février.
Le rapport indique que les attaques contre l'éducation «impliquent que les forces armées et les groupes armés non étatiques bombardent et brûlent des écoles et des universités, et tuent, blessent, violent, enlèvent, arrêtent arbitrairement et recrutent des étudiants et des éducateurs dans les établissements d'enseignement ou à proximité pendant les conflits armés».
Les forces armées, les forces de sécurité ou les groupes armés seraient responsables de violences sexuelles dans les écoles et les universités d'au moins sept pays, dont le Yémen, a ajouté le rapport.
En Palestine, un grand nombre d'étudiants et d’enseignants ont été menacés, enlevés, blessés ou tués, selon le rapport, ajoutant que des frappes aériennes ont endommagé un quart des écoles de Gaza lors d'une escalade des hostilités en mai 2021.
«La pandémie de la Covid-19 n'a pas ralenti les attaques contre l'éducation. En fait, certaines violations sont devenues plus importantes en 2020 et 2021», a indiqué le rapport.
«Les forces armées et les groupes armés non étatiques ont profité des écoles vacantes pour les utiliser à des fins militaires, notamment en Afghanistan, au Myanmar, au Soudan et en Syrie», a-t-il ajouté.
En Palestine, «les écoles qui avaient subi des dommages lors des attaques ont vu leur réouverture retardée, ou ont rouvert avec des installations endommagées».
Ce rapport a été publié à l'occasion du septième anniversaire de la Déclaration sur la sécurité des écoles, un engagement politique visant à protéger l'éducation dans les conflits armés, approuvé par 114 pays.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com