Les Houthis bombardent Taïz, les efforts pour renouveler la trêve s'intensifient

Taïz, au Yémen, depuis le château d'Al-Qahira. (Wikimedia Commons)
Taïz, au Yémen, depuis le château d'Al-Qahira. (Wikimedia Commons)
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Publié le Mercredi 01 juin 2022

Les Houthis bombardent Taïz, les efforts pour renouveler la trêve s'intensifient

  • Plusieurs explosions, provoquées par l'artillerie des Houthis, ont secoué l’est de Taïz
  • Cette attaque est la dernière d'une série de violations de la trêve négociée par l'ONU

AL-MOUKALLA: Plusieurs obus d'artillerie tirés par les Houthis ont frappé mardi la ville de Taïz au Yémen, alors que les médiateurs internationaux, les envoyés spéciaux et les organisations humanitaires intensifiaient leurs efforts pour convaincre les deux parties de renouveler la trêve négociée par l'ONU.

Des habitants et des responsables de Taïz ont affirmé que plusieurs explosions, provoquées par l'artillerie houthie, ont secoué l’est de la ville.

Cette attaque est la dernière d'une série de violations de la trêve négociée par l'ONU, ont déclaré des responsables yéménites.

Abdel Basit al-Baher, un officier militaire yéménite à Taïz, a précisé à Arab News qu'un tireur embusqué houthi avait ciblé un civil dans la même zone à l'est de Taïz, tandis que les chars de la milice et d'autres pièces d'artillerie lourde pilonnaient des zones résidentielles.

«Le feu nourri des Houthis et les attaques de tireurs embusqués n'ont pas cessé pendant la trêve», a indiqué Al-Baher, ajoutant que la milice avait récemment déployé davantage de tireurs embusqués et créé de nouveaux postes militaires.

«Les gens ne se sont pas rendus dans les mosquées pour la prière de vendredi dernier de peur d'être touchés par des tireurs embusqués houthis», a affirmé Al-Baher.

Les Houthis contrôlent la périphérie de Taïz depuis sept ans et y ont imposé un siège étouffant qui a plongé des milliers de personnes dans la famine.

Dans le cadre de la trêve, les discussions à Amman entre le gouvernement yéménite et les Houthis visant à ouvrir des routes à Taïz ont jusqu'à présent échoué.

Un nouveau cycle de discussions entre les deux parties aura lieu mercredi, a indiqué un membre de la délégation gouvernementale yéménite à Arab News.

Al-Baher a déclaré que les habitants de Taïz n'étaient pas favorables au renouvellement de la trêve, car elle n'avait pas conduit à la levée du siège.

«Nous n'avons pas profité de la trêve. Les bombardements des Houthis, la mobilisation des forces et les opérations militaires n'ont pas cessé pendant la trêve», a-t-il indiqué.

Au cours de ces sept derniers jours, les habitants de Taïz ont intensifié les manifestations et les campagnes pour attirer l'attention sur l'impact du siège et faire pression sur les négociateurs yéménites à Amman pour qu'ils y mettent fin.

La trêve de deux mois, qui est entrée en vigueur le 2 avril, a entraîné une forte baisse des combats et des décès, ainsi que la reprise des vols commerciaux depuis Sanaa. Elle a également permis à au moins douze navires pétroliers d'entrer à Hodeidah.

La dernière attaque au mortier des Houthis contre Taïz a eu lieu alors que l'envoyé de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, des diplomates occidentaux et des organisations humanitaires intensifiaient la pression sur le gouvernement yéménite et les Houthis pour un renouvellement de la trêve.

Mardi, des dizaines d'organisations internationales ont écrit une lettre commune aux deux parties, les exhortant à prolonger la trêve au mois de juin pour éviter davantage de pertes civiles.

«Nous, les agences soussignées, vous exhortons à prolonger l'accord de la trêve, à tirer parti des acquis que vous avez concrétisés au cours des deux derniers mois, et à œuvrer en faveur de la paix pour le peuple du Yémen», ont déclaré les organisations dans la lettre.

La lettre indiquait que la trêve avait eu des impacts humanitaires positifs, notamment une réduction de 50% des pertes humaines, la résolution de la pénurie de carburant et la possibilité pour les malades de recevoir des soins médicaux à l'extérieur du pays.

«La possibilité d’une vie meilleure pour le peuple yéménite est entre vos mains. Ne laissez pas le mois de juin marquer la reprise des combats, l’échec des services publics et la perte de plus de vies innocentes», soutient la lettre.

Un groupe d'ambassadeurs européens au Yémen a atterri dans la ville portuaire d'Aden, où ils ont rencontré des représentants du gouvernement pour exprimer leur soutien au Conseil présidentiel et appeler à la fin du siège de Taïz, a annoncé Ahmed Awadh ben Moubarak, ministre des Affaires étrangères du Yémen.

À Mascate, Grundberg a discuté avec le négociateur en chef houthi Mohammed Abdel Salam et des responsables omanais de l'ouverture de routes à Taïz, du renouvellement de la trêve et de la recherche d'un accord de paix pour mettre fin à la guerre, a déclaré le bureau de Grundberg.

Grundberg a discuté des mêmes questions lundi à Aden avec le chef du Conseil présidentiel Rashad al-Alimi, et son gouvernement. Il a indiqué que le renouvellement de la trêve était «essentiel pour consolider les acquis réalisés jusqu’à présent et ouvrir la voie pour avancer vers un règlement politique».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.