Les usines russes de Renault passent aux mains de Moscou

La Russie est le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l'Europe, avec près de 500.000 véhicules vendus en 2021. (AFP).
La Russie est le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l'Europe, avec près de 500.000 véhicules vendus en 2021. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 16 mai 2022

Les usines russes de Renault passent aux mains de Moscou

  • Le constructeur automobile Renault a vendu ses actifs en Russie à l'Etat russe, ont annoncé lundi les deux parties séparément
  • Aucun détail financier n'a été fourni lundi, mais le ministre russe de l'Industrie et du Commerce, Denis Manturov, avait déclaré en avril que Renault prévoyait de vendre ses actifs russes pour "un rouble symbolique"

MOSCOU : Acculé par les sanctions occidentales contre la Russie, Renault, leader dans le pays avec la marque Lada qu'il avait réussi à redresser, a confirmé lundi qu'il vendait ses actifs à l'Etat russe, première nationalisation d'ampleur depuis l'offensive russe en Ukraine.

Le groupe au losange a indiqué dans un communiqué avoir cédé sa participation majoritaire (67,69%) dans le groupe Avtovaz, une pièce essentielle de l'industrie automobile russe avec la marque Lada, au NAMI, l'institut russe de recherche et de développement des automobiles et des moteurs.

Renault dit garder l'option de racheter sa filiale russe Avtovaz, vendue à l'Etat russe

Le groupe automobile Renault, qui a confirmé lundi la cession de sa participation dans le constructeur russe Avtovaz, fabricant des Lada, a précisé qu'il garderait l'option de racheter ses parts pendant six ans.


"Le Conseil d'administration de Renault Group a approuvé à l'unanimité la signature des accords pour céder 100 % des parts de Renault Group dans Renault Russie à la ville de Moscou et sa participation de 67,69 % dans AVTOVAZ à NAMI (l'Institut central de recherche et de développement des automobiles et des moteurs)", a-t-il indiqué dans un communiqué, sans confirmer aucun montant. "L'accord prévoit une option de rachat par Renault Group de sa participation dans AVTOVAZ, exerçable à certaines périodes au cours des 6 prochaines années", ajoute-t-il.

Le ministre russe du Commerce et de l'Industrie, Denis Mantourov, avait indiqué fin avril que la transaction se ferait pour "un rouble symbolique", ce que Renault, lundi, ne voulait toujours pas confirmer. 

Le ministère russe a confirmé lundi que "des accords ont été signés pour un transfert des actifs russes du groupe Renault à la Fédération de Russie et au gouvernement de Moscou".

Le groupe automobile français a également cédé à la ville de Moscou les opérations en propre de la marque Renault en Russie, dont son usine près de la capitale, qui produisait des Renault et des Nissan.

Le maire Sergueï Sobianine a annoncé que la fabrique allait y relancer la marque soviétique Moskvitch. 

La direction de Renault avait déjà annoncé qu'elle allait passer au premier semestre une provision de 2,2 milliards d'euros environ en raison de cette vente.

Lada redressée

Renault s'était engagé dans Avtovaz en 2008 pour en devenir l'actionnaire majoritaire en 2014 sous la direction de Carlos Ghosn. 

Le géant automobile a alors redressé un groupe russe en grande difficulté. Il en partageait l'actionnariat avec le conglomérat militaro-industriel russe Rostec.

Après de lourds investissements, et des partages de technologie avec Dacia, la marque économique de Renault, Avtovaz commençait à rendre des bénéfices.

La Russie était le deuxième marché du groupe Renault dans le monde derrière l'Europe, avec près de 500 000 véhicules vendus en 2021.

Le groupe français, constructeur le plus engagé en Russie, et un des derniers à s'en aller, garde la porte entr'ouverte cependant: il pourra racheter pendant six ans des parts dans Avtovaz.

"Aujourd’hui, nous avons pris une décision difficile mais nécessaire", a déclaré le directeur général de Renault, Luca de Meo. "Et nous faisons un choix responsable envers nos 45 000 salariés en Russie, tout en préservant la performance du groupe et notre aptitude à revenir dans le pays à l’avenir, dans un contexte différent".

Avtovaz fabriquye des voitures notamment dans sa gigantesque usine à Togliatti (Sud-ouest, sur le fleuve Volga), qui emploie 35 000 personnes. Les Dacia Logan et Sandero y sont aussi commercialisées avec le logo Renault.

Mais le marché russe s'est effondré dans le contexte du conflit en Ukraine, et les usines du groupe tournaient au ralenti voire pas du tout en raison d'une pénurie de composants importés, provoquée par les sanctions occidentales contre la Russie. 

Avtovaz avait ainsi dû envoyer ses employés en congés payés pour trois semaines en avril, arrêtant la majeure partie de sa production. 

Le syndicat du groupe avait de nouveau annoncé le 12 mai la fermeture des chaînes de production du 16 au 20 mai, faute de pièces.  


Boualem Sansal fait appel de sa condamnation en Algérie, indique son avocat français

Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué. (AFP)
Short Url
  • L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray
  • Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier

PARIS: L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a fait appel de sa condamnation à cinq ans de prison en Algérie, a indiqué à l'AFP mercredi son avocat français, François Zimeray.

Cet appel, a précisé Me Zimeray, qui a appelé à un "geste humanitaire" pour libérer son client âgé de 80 ans, n'empêche pas de le gracier. Son annonce intervient deux jours après un appel entre Emmanuel Macron et le président algérien Abdelmadjid Tebboune pour relancer le dialogue entre les deux pays, au cours duquel le sort de Boualem Sansal a été évoqué.

 


Assassinat de Samuel Paty: procès en appel début 2026

Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier. (AFP)
Short Url
  • A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison
  • Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris

PARIS: Le procès en appel de quatre personnes soupçonnées d'être impliquées, à des degrés divers, dans l'assassinat du professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste tchétchène en octobre 2020, aura lieu du 26 janvier au 27 février 2026, a-t-on appris mercredi de source proche du dossier.

A l'issue du procès en première instance, en décembre dernier, et après sept semaines de débat, les huit accusés avaient été tous reconnus coupables et condamnés à des peines de un à seize ans de prison.

Quatre d'entre eux ont fait appel et seront rejugés par la cour d'assises d'appel spéciale de Paris.

Cela concerne les deux amis de l'assassin du professeur Samuel Paty, Naïm Boudaoud et Azim Epsirkhanov, reconnus coupables de complicité d'assassinat et condamnés à 16 ans de réclusion criminelle.

Les deux autres condamnés à avoir interjeté appel sont Brahim Chnina et le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui qui avaient écopé respectivement de 13 et 15 ans de réclusion criminelle après avoir été reconnus coupables d'association de malfaiteurs terroriste, pour avoir lancé une "campagne de haine" ayant fait de Samuel Paty une "cible".


Voter une loi pour «sauver Marine Le Pen» est «impensable», estime Xavier Bertand

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs". (AFP)
Short Url
  • Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020
  • Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences"

PARIS: Il est "impensable" de faire un traitement de faveur avec "une loi d'exception pour sauver Madame Le Pen", a fustigé mercredi Xavier Bertrand, en référence à la proposition de loi pour supprimer l'exécution provisoire qu'Eric Ciotti veut déposer.

"Ce serait impensable parce que ça voudrait dire que l'Assemblée nationale remplace la Cour d'appel, que l'Assemblée nationale intervient avant la Cour d'appel, arrêtons cette confusion des genres", s'est insurgé le président LR de la région Hauts-de-France sur RTL.

Eric Ciotti, patron des députés UDR à l'Assemblée et allié du RN, a annoncé mardi que son groupe déposerait une proposition de loi en juin pour "supprimer" l'exécution provisoire après la condamnation choc de Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat.

Xavier Bertrand a déploré un traitement de faveur envers la patronne des députés RN à l'Assemblée pour laquelle "on trouverait la place pour une loi d'exception pour (la) sauver", alors qu'"on ne trouve pas la place" pour voter les "urgences", évoquant notamment la loi sur les homicides routiers ou celle sur la justice des mineurs.

Pour l'élu LR, cette proposition de "loi Ciotti, Le Pen" reviendrait à "contourner la justice".

Il a dénoncé la pression que subissaient les magistrats, ajoutant ne pas vouloir "qu'on joue un mauvais remake du Capitole", faisant référence à l'assaut du Capitole par les soutiens de Donald Trump après sa défaite à l'élection présidentielle de 2020.

M. Bertrand se réjouit de l'annonce de la Cour d'appel qui devrait rendre une décision à "l'été 2026", qui prouve selon lui qu'"il n'y a aucun complot contre Madame Le Pen" qui va pouvoir "épuiser les voies de recours".

Xavier Bertrand a martelé que Marine Le Pen "n'était pas une victime" et regrette que certains soient tombés dans le "piège de la victimisation", appelant les responsables politiques à préserver "la stabilité des institutions et donc le respect de la séparation des pouvoirs".