Une crise politique sans précédent ébranle notre pays. Cette crise survient après celle qu’a connue la Tunisie, à l’instar de tous les pays du monde, à savoir le Covid-19, qui a frappé de plein fouet l’économie nationale. Dans ce marasme politico-économique, où les crises se sont multipliées et que des têtes au sommet de l’exécutif et du législatif sont balayées, les Tunisiens ont peur pour leurs économies, pour leur emploi, pour leur pouvoir d’achat. Des entreprises sont menacées, des millions de salariés sont poussés au chômage forcé, des retraités qui ont cotisé tout au long de leur carrière craignent pour leurs pensions, des millions de foyers modestes voient jour après jour fondre leur épargne et sont mis en difficulté par la flambée des prix.
Dans cette embrouille politique, les bailleurs de fonds deviennent de plus en plus réticents, les investisseurs plient bagage. Car la peur empêche d’investir, d’entreprendre, de s’engager. Mais la peur qui prend les Tunisiens par la gorge est aussi une souffrance. Une souffrance qui empêche de rêver, de se projeter dans l’avenir. C’est une menace qui pèse lourdement sur les frêles épaules des citoyens qui encaissent, subissent et dépriment. Pour vaincre cette peur, les Tunisiens ont besoin d’entendre des propos rassurants. C’est la tâche la plus urgente du Chef de l’Etat. Celle de parler au peuple, non pas uniquement au président du Parlement, aux partis, aux organisations nationales. Les Tunisiens veulent entendre la vérité de la bouche du président de la République et ils sont prêts à l’écouter. Des millions de citoyens sont angoissés. Ils ont le sentiment qu’on leur cache des choses.