Les combats font rage à l'extérieur de Marib, nouvelles attaques des Houthis

Un combattant des forces du gouvernement yéménite lors d'affrontements contre des combattants houthis à Marib (Photo, Reuters).
Un combattant des forces du gouvernement yéménite lors d'affrontements contre des combattants houthis à Marib (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Les combats font rage à l'extérieur de Marib, nouvelles attaques des Houthis

  • Les Houthis ont attaqué au sud les troupes de l'armée et les membres des tribus alliées défendant cet emplacement stratégique
  • Dans le cadre de la trêve qui est entrée en vigueur le 2 avril, les Houthis et le gouvernement yéménite sont convenus de mettre fin aux hostilités

AL-MUKALLA: Les Houthis soutenus par l'Iran ont lancé de nouvelles offensives contre les troupes gouvernementales yéménites à l'extérieur de Marib, violant une fois de plus la trêve négociée par l'ONU, selon le ministère yéménite de la Défense.
Faisant usage de leur artillerie lourde, les Houthis ont attaqué depuis le sud les soldats de l'armée et les membres des tribus alliées défendant cet emplacement stratégique. Les combats et les explosions ont secoué certaines parties de la ville, selon les habitants et les médias officiels.
«Les héros de nos forces armées, soutenus par les hommes de la résistance populaire, repoussent une attaque à grande échelle lancée par la milice iranienne houthie sur le front sud de la province de Marib», a déclaré le ministère de la Défense dans un communiqué.
Dans le cadre de la trêve qui est entrée en vigueur le 2 avril, les Houthis et le gouvernement yéménite sont convenus de mettre fin aux hostilités sur tous les fronts du Yémen, y compris Marib, et d'autoriser les navires pétroliers à entrer dans le port de Hodeidah. Deux vols hebdomadaires de l'aéroport de Sanaa vers Le Caire et Amman ont été également autorisés.
Parallèlement, la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen a suspendu ses opérations militaires au Yémen, et notamment les frappes aériennes sur des cibles houthies, qui ont joué un rôle central visant à entraver les tentatives de la milice de faire des avancées sur le terrain.
Les responsables militaires yéménites affirment toutefois que les Houthis ont exploité la trêve pour mobiliser des armes lourdes et des combattants à l'extérieur de Marib, et ont lancé des attaques contre la ville.
Les Houthis ont bombardé des zones densément peuplées, dont Marib et Taïz, avec des missiles, des drones et des obus de mortier. Ils ont attaqué les troupes gouvernementales et ont commis des centaines de violations depuis le début du mois, a déclaré le gouvernement yéménite.
Dans la seule journée de lundi, les Houthis ont violé la trêve 118 fois à Taïz, Hodeidah, Abyan et Hajjah en lançant des drones de surveillance, en attaquant les troupes gouvernementales, en occupant de nouveaux sites et en creusant des tranchées, a déclaré le ministère de la Défense.
Les organisations yéménites de défense des droits humains qui documentent les victimes de la guerre au Yémen ont également signalé de nombreuses violations de la trêve par les Houthis dans tout le pays.
Le Yemeni Network for Rights and Freedoms (Réseau yéménite pour les droits et les libertés) a précisé que les Houthis avaient tué 16 civils, dont des femmes et des enfants, en avaient enlevé 46 autres dans plusieurs provinces, détruit 9 fermes et attaqué 9 organisations caritatives depuis le 2 avril.
Des tirs de mortier et des missiles tirés par les Houthis sur Marib ont blessé trois civils, et des tireurs embusqués ont tué trois civils durant la trêve, a indiqué l'organisation.
Dans son discours lors de la prestation de serment devant le Parlement mardi, le nouveau dirigeant yéménite Rashad al-Alimi a accusé les Houthis soutenus par l'Iran d'avoir attaqué des villes yéménites pendant la trêve et de ne pas avoir nommé les représentants de leur comité mixte pour surveiller l'ouverture des routes à Taïz assiégée.
Il a appelé à une nouvelle pression internationale sur les Houthis pour qu'ils acceptent les efforts de paix visant à mettre fin à la guerre.
«Le mépris de la milice putschiste pour la vie des citoyens exige que l'envoyé de l'ONU et la communauté internationale prennent des mesures fermes pour contrôler la poursuite de la trêve et empêcher son échec», a-t-il déclaré, promettant de saisir «toute opportunité possible» pour parvenir à la paix qui mettrait un terme à la guerre.
«Le conseil encouragera sincèrement tout effort de paix, et sa main restera tendue pour une paix juste et durable qui préserve l'État, ses institutions constitutionnelles, son système républicain et l'unité nationale.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".