Yémen: Hadi rejette la proposition de l'ONU et les demandes des Houthis

Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi. (Reuters / Fichier Photo)
Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi. (Reuters / Fichier Photo)
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Publié le Mercredi 14 octobre 2020

Yémen: Hadi rejette la proposition de l'ONU et les demandes des Houthis

  • La résolution 2216 du Conseil de sécurité reconnaît l’autorité du gouvernement dirigé par Hadi sur le Yémen
  • La proposition ne concorde pas avec le cadre prévu pour parvenir à la paix

AL-MUKALLA: Le président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi a rejeté lundi une proposition de paix dévoilée par l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen Martin Griffiths.

Selon un responsable du gouvernement, la proposition ne concorde pas avec le cadre prévu pour parvenir à la paix dans le pays.

Le gouvernement yéménite internationalement reconnu ne soutiendra que les initiatives de paix conformes à l'Initiative du CCG, aux résultats de la Conférence de dialogue national et à la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'ONU, ont déclaré mardi des sources officielles à Arab News.

La résolution 2216 du Conseil de sécurité reconnaît l’autorité du gouvernement dirigé par Hadi. Elle contraindrait aussi les Houthis, soutenus par l’Iran, à se désarmer et abandonner le territoire sous leur contrôle.

Malgré le rejet de la proposition par Hadi, un rapport de SABA, l’agence de presse officielle du Yémen, a relayé l’appui continu du président yéménite des efforts de Griffith vers un accord de paix.

Le rapport ajoute que le gouvernement a déjà consenti de nombreuses concessions aux Houthis afin de parvenir à une solution à l'amiable.

Hadi a également accusé les milices soutenues par l'Iran d'avoir violé l'Accord de Stockholm négocié par l'ONU, en raison de leurs activités militaires accrues dans la province occidentale de Hodeidah.

Un autre responsable haut placé du gouvernement a déclaré à Arab News que Hadi a rejeté deux revendications des Houthis incluses dans la déclaration commune présentée par Griffiths : maintenir le contrôle d'un pipeline de la ville centrale de Marib à la ville occidentale de Hodeidah, et dispenser les avions qui partent des aéroports contrôlés par les Houthis des inspections.

« Au lieu d'accepter de vider le pétrolier Safer en décomposition, les Houthis ont exigé la reprise du pompage du pétrole vers la même installation », a déclaré le même responsable.

Mardi, l'envoyé de l'ONU a déclaré sur Twitter: « Hier soir, j'ai rencontré le président Hadi. Nous avons discuté des efforts des Nations Unies pour parvenir à une résolution du conflit au Yémen et nous avons échangé des points de vue sur la version préliminaire de la déclaration commune.

Ces derniers mois, l'envoyé de l'ONU a exhorté les parties adversaires du Yémen à accepter la déclaration conjointe; une proposition de paix qui contraindrait le gouvernement internationalement reconnu et les Houthis, soutenus par l'Iran, à conclure une trêve nationale, et à introduire des mesures humanitaires et économiques pour alléger les souffrances des Yéménites.

Un cessez-le feu permettrait aux deux parties de s’engager dans des pourparlers de paix directs pour parvenir à un règlement de paix global. Le 10 septembre, les deux parties ont reçu un projet révisé de la déclaration commune qui comprend leurs commentaires, leurs modifications et leurs suggestions, a déclaré Griffiths.

Le président du parlement yéménite, Sultan Al-Barakani, a déclaré à Riyadh lundi, s’adressant à Griffiths, que la tolérance de l'ONU envers les Houthis les a encouragé à violer les trêves et les accords en bombardant des villes, en ciblant l'Arabie saoudite avec des missiles balistiques et des drones, ainsi qu’en rejetant les avertissements relatifs aux pétrolier Safer en décomposition, a signalé SABA.

Le vice-président du Yémen, Ali Mohsen Al-Ahmer, a également réitéré les demandes du gouvernement d’inclure les trois conditions dans les propositions de paix.

A Riyadh également, Al-Ahmer a déclaré à Christian Tiesto, l'ambassadeur de France sortant au Yémen, que le gouvernement yéménite ne soutiendrait que les accords de paix qui font partie de l’entente prévue.

Yasser Al-Yafae, un analyste politique basé à Aden, a déclaré à Arab News que le gouvernement devrait garder un esprit ouvert quant aux trois conditions, car le conflit au Yémen a « produit de nouvelles forces puissantes qui s'opposent à cette entente. »

Il a déclaré que « La guerre a produit une nouvelle réalité dès 2015, avec le mouvement Houthi qui a pris le contrôle de vastes zones dans le nord du Yémen, et ce pouvoir s’élargit continuellement. Le Conseil de transition du sud, apparu en 2017, contrôle des zones considérables. Insister sur ces conditions, c'est tout simplement continuer la guerre.

Combats violents

Les combats se sont intensifiés lundi et mardi sur quasiment tous les fronts du nord, de l'ouest et du sud du Yémen.

Mardi, des officiers de l'armée locale ont déclaré à Arab News que des bombardements lourds de mortier, de canon et de katyusha sur des zones résidentielles de la ville méridionale de Taiz ont tué cinq civils et en blessé un nombre d'autres.

Abdul Basit Al-Baher, un porte-parole de l'armée yéménite à Ta'izz, a déclaré que les troupes de l'armée avaient échangé des tirs violents avec des combattants houthis.

« Les troupes ont répondu aux bombardements des Houthis, en ciblant la source des tirs. Les Houthis ont mobilisé un grand nombre d’effectifs pour cibler Ta'izz avec toutes sortes d'armes lourdes », a déclaré Al-Baher.

Dans la province septentrionale de Jouf, des commandants de l'armée ont déclaré que des avions de guerre de la coalition arabe avaient attaqué un convoi de véhicules militaires houthis, tuant plusieurs militants, dont un commandant haut gradé sur le terrain.

Un autre chef militaire houthi, le colonel Sultan Abdul Kareem, a été tué avec cinq de ces adjoints lors de combats avec les forces gouvernementales à Beir Al-Mazareq dans la région de Jouf.

Lundi, des centaines de Houthis ont assisté aux funérailles de Mohammed Yahiya Al-Houri à Sanaa. Ce commandant militaire avait été tué au cours des combats avec les forces de l’ordre dans la province occidentale de Hodeidah plus tôt cette semaine.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 

 

 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".