Profitant de la trêve, les Houthis déploient des machines de guerre à l’extérieur de Marib

Un combattant du gouvernement yéménite tire avec une arme montée sur un véhicule sur des positions des Houthis, à Marib, au Yémen, le 9 mars 2021. (Reuters)
Un combattant du gouvernement yéménite tire avec une arme montée sur un véhicule sur des positions des Houthis, à Marib, au Yémen, le 9 mars 2021. (Reuters)
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Publié le Mardi 05 avril 2022

Profitant de la trêve, les Houthis déploient des machines de guerre à l’extérieur de Marib

  • Selon le ministre yéménite des Affaires étrangères, les Houthis ont violé la trêve en lançant des frappes de drones et de missiles sur les zones contrôlées par le gouvernement
  • «Ils pensent qu’ils sont militairement supérieurs et qu’ils peuvent réaliser plus de gains par la force que par des négociations», estime Ali al-Fakih, rédacteur en chef d’Al-Masdar Online

AL-MOUKALLA: Des responsables et des analystes militaires ont accusé les Houthis, soutenus par l’Iran, d’avoir profité de la trêve annoncée par la Coalition pour restaurer la légitimité au Yémen pour déployer des équipements lourds et des forces militaires en dehors de la ville centrale et stratégique de Marib, alors qu’ils se préparent à lancer une nouvelle offensive pour s’emparer de la ville.

Pour sa part, le président du Yémen a de nouveau appelé les Houthis à cesser les combats, à rejoindre les pourparlers de paix et à rompre les liens avec l’Iran. Le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed Awad ben Moubarak, a déclaré que les Houthis avaient violé la trêve en lançant des frappes de drones et de missiles sur les zones contrôlées par le gouvernement et en renforçant leurs positions à l’extérieur de Marib avec davantage de troupes et d’équipements.

M. Moubarak a écrit dans un tweet que «la trêve a été accueillie très favorablement», mais qu’elle est menacée par les violations des Houthis, notamment les déploiements militaires, la mobilisation de troupes et de véhicules, ainsi que les frappes d’artillerie et de drones.

L’analyste militaire Yahya Abou Hatem explique à Arab News que la ville de Marib est confrontée à une «menace sérieuse» en raison des derniers déploiements militaires des Houthis. Ces derniers ont déployé de nouvelles forces, des chars, des lance-roquettes, de l’artillerie et des véhicules militaires BMP (Boyevaya Mashina Pekhoty). «Les frappes aériennes doivent reprendre. Le gouvernement légitime et la Coalition ne doivent pas laisser Marib tomber en proie aux Houthis», souligne M. Abou Hatem.

Lundi soir, s’adressant à une assemblée de hauts fonctionnaires et de participants aux consultations yéménites à Riyad, le président Abdrabbo Mansour Hadi a appelé les Houthis à renoncer à leurs idéologies et à leurs ambitions expansionnistes, à cesser de servir les intérêts de l’Iran, à former un parti politique et à s’asseoir à la table des négociations avec son gouvernement afin de trouver un règlement pour mettre fin à la guerre.

«Je vous le dis, revenez aux négociations en tant que composante politique yéménite qui adhère aux constantes républicaines et nationales, à l’unité et à la démocratie, et venez à la table du dialogue afin de faire la paix pour notre peuple yéménite», a lancé M. Hadi, accusant à nouveau le régime iranien de porter atteinte à la paix et à la sécurité au Yémen en soutenant les Houthis.

«Restez loin des projets destructeurs de l’Iran et revenez pour panser les plaies de notre patrie déchirée et pour nous engager à être loyaux envers le grand Yémen uni. Nous vous tendons la main pour une paix globale et juste», a ajouté le président.

La guerre qui fait rage et qui a tué des milliers de Yéménites a commencé fin 2014 lorsque les Houthis ont pris militairement le pouvoir au Yémen, forçant M. Hadi et son gouvernement à se réfugier dans la ville d’Aden, dans le sud du pays.

Pour tenter de trouver une solution au conflit, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a organisé des consultations complètes et directes entre les factions yéménites à son siège à Riyad. Lors de l’iftar de lundi, M. Hadi a également appelé les participants aux négociations à mettre leurs différends de côté et à se concentrer sur l’élaboration d'une feuille de route pour parvenir à la paix et à la stabilité dans le pays, soulignant qu’il approuverait toute recommandation issue de la conférence.

«Je suis avec vous et avec toutes les recommandations qui soutiennent l’unité et cherchent à construire un État avec des institutions nationales fortes», a-t-il affirmé. Les Houthis ont rejeté les appels répétés du CCG et de nombreux autres pays à se joindre à la conférence et ont exigé des pourparlers directs avec l’Arabie saoudite.

Selon les analystes politiques yéménites, il est peu probable que les Houthis répondent positivement à l’appel à la paix de M. Hadi. Ali al-Fakih, rédacteur en chef d’Al-Masdar Online, affirme à Arab News que les Houthis ignorent l’appel de Hadi car ils le considèrent comme leur principal ennemi et pensent qu’ils ont pris l’avantage sur le champ de bataille. «Ils pensent qu’ils sont militairement supérieurs et qu’ils peuvent réaliser plus de gains par la force que par des négociations», assure M. Al-Fakih.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".