Présidentielle: pas de fol enthousiasme chez des jeunes «décrocheurs»

La discipline est un des fondamentaux de l'Epide, où certains arrivent avec des problèmes d'addiction ou après des soucis avec la Justice (Photo, AFP).
La discipline est un des fondamentaux de l'Epide, où certains arrivent avec des problèmes d'addiction ou après des soucis avec la Justice (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Présidentielle: pas de fol enthousiasme chez des jeunes «décrocheurs»

  • Certains ont participé à des ateliers sur la façon de s'inscrire sur les listes électorales
  • La discipline est un des fondamentaux de l'Epide, où certains arrivent avec des problèmes d'addiction ou après des soucis avec la Justice

MONTRY, France : Uniformes, Marseillaise et accompagnement resserré: au centre Epide de Montry, à l'est de Paris, des jeunes aux parcours difficiles sont ramenés vers l'emploi et la citoyenneté. A quelques jours de la présidentielle, certains iront voter, "par devoir", et d'autres sont indifférents.

Sur un parc de 21 hectares doté d'un château, cet internat d'inspiration militaire est l'un des 20 centres de l'Etablissement pour l'insertion dans l'emploi (Epide). L'organisme --sous la triple tutelle des ministères du Travail, de la Cohésion des Territoires et de la Défense-- cible les plus fragiles, en voie de marginalisation.

En cette journée de fin mars, le site accueille quelque 140 jeunes de 17 à 25 ans. La plupart sont hébergés du lundi au vendredi, mais depuis peu, une quarantaine restent le week-end pour cause d'"errances résidentielles", explique à l'AFP la directrice du centre Marie-Josée Galas. 

L'objectif est de "les insérer dans la vie sociale et professionnelle", d'en faire "des citoyens à part entière", dit-elle.

A ce titre, certains ont participé à des ateliers sur la façon de s'inscrire sur les listes électorales. Mais, insiste la directrice, "on oblige à rien". "On propose, on forme, mais ils sont libres de faire leurs propres choix".

«Un droit et un devoir»

"Pour moi, c'est tous les mêmes", la politique "c'est pas franchement quelque chose qui m'intéresse", tranche Alexis, 17 ans, qui se rêve mécanicien militaire. "Je pense que je vais voter. C'est ma première chance d'y aller", relève Dylara, 18 ans, prenant soin de ne pas dévoiler ses intentions devant ses camarades. 

Car le sujet est sensible et peut créer "de gros conflits", des "embrouilles", soulignent les jeunes.

Or, la discipline est un des fondamentaux de l'Epide, où certains arrivent avec des problèmes d'addiction ou après des soucis avec la Justice. 

Une partie de l'encadrement --une soixantaine de personnes-- vient d'ailleurs des rangs de l'armée. Le vouvoiement est de rigueur et chaque jeune, appelé "volontaire", a signé un contrat.

Leurs journées --démarrées avant 07H00 -- sont ponctuées par des travaux d'entretien collectif (TEC), les cérémonies des couleurs ou encore des ateliers.

Les jeunes restent en moyenne sept mois et demi, selon la directrice, qui revendique "un taux d'insertion de 60%". 

Réunis dans une salle, sous l'oeil vigilant de deux "cadres", des résidents répondent sur leur rapport au vote.

"Mis dehors" par ses parents, Logan, 20 ans, qui s'apprête à quitter l'Epide, n'était "pas forcément très investi", mais est désormais intéressé et hésite entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.

A ses côtés, Lauryn, 22 ans, "très déterminée" à devenir maître-chien parachutiste, estime que "c'est un droit, mais aussi un devoir d'aller voter".

«Blessures du passé»

Après quelques rappels à l'ordre sur le rasage qui "n'est pas une option" ou le respect de la tenue rouge et bleu marine, place aux ateliers: "Parcours citoyen Epide (PCE)" où l'on apprend par exemple le fonctionnement des institutions, "formation générale" ou encore code de la route. 

Et à la mi-journée, comme tous les lundi et vendredi, les jeunes chantent la Marseillaise, au garde à vous devant le château.

L'Epide met aussi l'accent sur les "freins sanitaires et sociaux" car ces jeunes - pour beaucoup en rupture familiale - sont parfois "marqués" physiquement ou psychologiquement, explique Mme Galas. 

Une infirmière et une chargée d'accompagnement social sont présentes à temps plein, et une psychologue une fois par semaine pour travailler sur leurs "blessures du passé". 

A la pause déjeuner, où les jeunes répartis par "sections" se rendent au pas cadencé, Maeva, 20 ans, explique qu'elle ne s'est "jamais sentie intéressée, visée, comprise" par la politique. En rupture avec ses proches, la jeune femme relève qu'elle a "déjà des choses à régler". Elle préfère se "mettre à part". 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.