RIYAD: L'équipe conjointe d'évaluation des incidents a innocenté la coalition arabe des violations présumées des droits de l'homme lors de frappes aériennes passées, notamment celles ayant visé la maison d'un village yéménite en 2015.
La JIAT a répondu mercredi à quatre allégations rapportées par des médias et des groupes de défense des droits humains concernant des fautes opérationnelles présumées de l'alliance militaire.
Selon son porte-parole Mansour al-Mansour, une enquête préalable avait conclu que les forces de la coalition n'avaient effectué aucune mission aérienne dans le village de Tharah, du gouvernorat de Taiz. Il a affirmé que la cible militaire la plus proche visée par la coalition était à 18,5 km de la maison mentionnée dans la plainte.
Une deuxième plainte concernait l'attaque présumée d'un centre de santé de Burkan dans le gouvernorat de Saada en mai 2015, rapportée par l’ONG «Physicians for Human Rights» en mars 2020.
Selon Al-Mansour, la JIAT a constaté que le village de Burkan est situé à l'ouest de Sa'da, et qu'aucune coordonnée spécifique concernant le centre de santé n'a été fournie par la plainte. Il a indiqué que les recherches effectuées sur les sites web officiels, notamment celui du Centre national d'information du Yémen, qui répertorie les cliniques et les hôpitaux du pays, n'ont pas permis d'identifier l'emplacement du centre médical de Burkan.
D'après la JIAT, la coalition n'a effectué aucune mission aérienne à Razih, sa cible militaire la plus proche se trouvant alors dans le district de Shada, à 6,5 km du village de Burkan.
La coalition a en outre été accusée d'avoir effectué une frappe aérienne dans le village d'Al-Mas'afa du gouvernorat d'Al-Jouf en juillet 2020 qui aurait fait des victimes civiles.
La JIAT a examiné l'incident et analysé tous les documents possibles, des ordres de mission aérienne aux images satellite en passant par les sources d'information publiques.
Elle a également rencontré les unités de terrain concernées, rencontré les personnes compétentes au Yémen et le personnel lié à l'opération militaire exécutée. Elle a encore vérifié les dispositions et les principes du droit international humanitaire.
Après son évaluation, la JIAT a constaté que les procédures suivies par les forces de la coalition lors de l'interception d'un véhicule transportant des combattants houthis dans la vallée d'Al-Ghariqah et celle des combattants houthis à l'intérieur de deux bâtiments du village d'Al-Mas'afa étaient correctes et conformes au droit international humanitaire (DIH).
La JIAT a de plus relevé des inexactitudes dans l’affirmation qui stipule que des civils avaient été évacués du village d'Al-Mas'afa, car ils ont été retrouvés à l'intérieur de l'un des bâtiments.
Elle a ainsi recommandé que le commandant des armées de terre de la coalition soit tenu responsable d'avoir fourni des informations inexactes, car il a affirmé que le bâtiment du village d'Al-Mas'afa avait été évacué de ses civils au moment du raid aérien.
La JIAT a aussi recommandé aux États de la coalition de fournir une assistance pour les pertes humaines causées par le ciblage d'un bâtiment à Al-Mas'afa.
Elle a également mené des enquêtes sur les allégations faites le 3 septembre 2019 par le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme selon lesquelles, le 20 avril 2016, un internat pour filles non-voyantes à Sanaa a été pris pour cible, ce qui a conduit à sa fermeture.
L'équipe a découvert que la coalition n'a mené aucune mission aérienne à Sanaa. Elle a confirmé que la cible militaire la plus proche à laquelle elle s'est attaquée, et la seule mission aérienne à l'intérieur du Yémen ce jour-là, se trouvait dans le gouvernorat de Marib, à environ 78 km.
En ce qui concerne l'allégation selon laquelle la coalition aurait ciblé une maison dans le district de Dimnat Khadir dans le gouvernorat de Taiz en avril 2018, la JIAT a également constaté que la coalition arabe n'avait effectué aucune mission aérienne à Dimnat Khadir ce jour-là et que sa cible la plus proche se situait dans le district de Maqbanah, à 48 km de la ville d'Al-Dimnah.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com