Yémen: La coalition arabe n’a pas frappé une maison de civils, selon la JIAT

L'équipe conjointe d'évaluation des incidents (JIAT) a répondu mercredi à quatre allégations rapportées par des médias et des groupes de défense des droits humains (Photo, AN).
L'équipe conjointe d'évaluation des incidents (JIAT) a répondu mercredi à quatre allégations rapportées par des médias et des groupes de défense des droits humains (Photo, AN).
Short Url
Publié le Jeudi 31 mars 2022

Yémen: La coalition arabe n’a pas frappé une maison de civils, selon la JIAT

  • La cible la plus proche visée par l'alliance militaire était à 18,5 km du site, selon l'enquête
  • La coalition a été innocentée de quatre fautes opérationnelles présumées

RIYAD: L'équipe conjointe d'évaluation des incidents a innocenté la coalition arabe des violations présumées des droits de l'homme lors de frappes aériennes passées, notamment celles ayant visé la maison d'un village yéménite en 2015.
La JIAT a répondu mercredi à quatre allégations rapportées par des médias et des groupes de défense des droits humains concernant des fautes opérationnelles présumées de l'alliance militaire.
Selon son porte-parole Mansour al-Mansour, une enquête préalable avait conclu que les forces de la coalition n'avaient effectué aucune mission aérienne dans le village de Tharah, du gouvernorat de Taiz. Il a affirmé que la cible militaire la plus proche visée par la coalition était à 18,5 km de la maison mentionnée dans la plainte.
Une deuxième plainte concernait l'attaque présumée d'un centre de santé de Burkan dans le gouvernorat de Saada en mai 2015, rapportée par l’ONG «Physicians for Human Rights» en mars 2020.
Selon Al-Mansour, la JIAT a constaté que le village de Burkan est situé à l'ouest de Sa'da, et qu'aucune coordonnée spécifique concernant le centre de santé n'a été fournie par la plainte. Il a indiqué que les recherches effectuées sur les sites web officiels, notamment celui du Centre national d'information du Yémen, qui répertorie les cliniques et les hôpitaux du pays, n'ont pas permis d'identifier l'emplacement du centre médical de Burkan.
D'après la JIAT, la coalition n'a effectué aucune mission aérienne à Razih, sa cible militaire la plus proche se trouvant alors dans le district de Shada, à 6,5 km du village de Burkan.
La coalition a en outre été accusée d'avoir effectué une frappe aérienne dans le village d'Al-Mas'afa du gouvernorat d'Al-Jouf en juillet 2020 qui aurait fait des victimes civiles.
La JIAT a examiné l'incident et analysé tous les documents possibles, des ordres de mission aérienne aux images satellite en passant par les sources d'information publiques.
Elle a également rencontré les unités de terrain concernées, rencontré les personnes compétentes au Yémen et le personnel lié à l'opération militaire exécutée. Elle a encore vérifié les dispositions et les principes du droit international humanitaire.
Après son évaluation, la JIAT a constaté que les procédures suivies par les forces de la coalition lors de l'interception d'un véhicule transportant des combattants houthis dans la vallée d'Al-Ghariqah et celle des combattants houthis à l'intérieur de deux bâtiments du village d'Al-Mas'afa étaient correctes et conformes au droit international humanitaire (DIH).
La JIAT a de plus relevé des inexactitudes dans l’affirmation qui stipule que des civils avaient été évacués du village d'Al-Mas'afa, car ils ont été retrouvés à l'intérieur de l'un des bâtiments.
Elle a ainsi recommandé que le commandant des armées de terre de la coalition soit tenu responsable d'avoir fourni des informations inexactes, car il a affirmé que le bâtiment du village d'Al-Mas'afa avait été évacué de ses civils au moment du raid aérien.
La JIAT a aussi recommandé aux États de la coalition de fournir une assistance pour les pertes humaines causées par le ciblage d'un bâtiment à Al-Mas'afa.
Elle a également mené des enquêtes sur les allégations faites le 3 septembre 2019 par le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme selon lesquelles, le 20 avril 2016, un internat pour filles non-voyantes à Sanaa a été pris pour cible, ce qui a conduit à sa fermeture.
L'équipe a découvert que la coalition n'a mené aucune mission aérienne à Sanaa. Elle a confirmé que la cible militaire la plus proche à laquelle elle s'est attaquée, et la seule mission aérienne à l'intérieur du Yémen ce jour-là, se trouvait dans le gouvernorat de Marib, à environ 78 km.
En ce qui concerne l'allégation selon laquelle la coalition aurait ciblé une maison dans le district de Dimnat Khadir dans le gouvernorat de Taiz en avril 2018, la JIAT a également constaté que la coalition arabe n'avait effectué aucune mission aérienne à Dimnat Khadir ce jour-là et que sa cible la plus proche se situait dans le district de Maqbanah, à 48 km de la ville d'Al-Dimnah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Short Url
  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Short Url
  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Short Url
  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.