Pour son retour sur le terrain, Macron interpellé sur le pouvoir d'achat

Le président français sortant et candidat du parti de droite La République en Marche (LREM) à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron (C-R), salue des personnes alors qu'il rencontre des représentants d'associations travaillant dans le quartier de la «Fontaine d'Ouche» à Dijon, le 28 mars 2022. (AFP).
Le président français sortant et candidat du parti de droite La République en Marche (LREM) à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron (C-R), salue des personnes alors qu'il rencontre des représentants d'associations travaillant dans le quartier de la «Fontaine d'Ouche» à Dijon, le 28 mars 2022. (AFP).
Short Url
Publié le Lundi 28 mars 2022

Pour son retour sur le terrain, Macron interpellé sur le pouvoir d'achat

  • En bras de chemise par une belle journée printanière, le président candidat a retrouvé pendant plusieurs heures le contact avec les Français qu'il avait délaissé ces derniers mois
  • «Moi, les 20 milliards (d'euros), je ne m'en rends pas compte!», le coupe le père de famille, en évoquant l'enveloppe des montants débloqués par le gouvernement

DIJON: "Avec 575 euros, on ne vit pas!" Pour son premier vrai déplacement de campagne, Emmanuel Macron a été vivement interpellé sur le pouvoir d'achat lundi à Dijon, où il s'est présenté de nouveau comme le candidat au dessus des partis, capable à la fois de "libérer" et de "protéger".

En bras de chemise par une belle journée printanière, le président candidat a retrouvé pendant plusieurs heures le contact avec les Français qu'il avait délaissé ces derniers mois, accaparé par l'actualité brûlante de la guerre en Ukraine.

Dans le quartier populaire Fontaine d'Ouche, il a pu à la fois goûter aux encouragements de certains et mesurer les fortes inquiétudes de nombreux habitants pour leur pouvoir d'achat.

"Est-ce que vous trouvez ça normal que je n'arrive plus à vivre de mes revenus?", l'a interpellé un agent commercial de 46 ans. "Tout flambe (...) Mettez-vous à la place d'une famille française. Ca ne peut plus durer, les gens vont péter un câble!", lui lance-t-il sur un ton décidé mais courtois.

Emmanuel Macron tente de lui répondre. Il insiste sur la remise à la pompe de 18 centimes TTC par litre de carburant à partir de vendredi, et sur le "bouclier" pour limiter le prix du gaz... Mais "il n'y a pas d'argent magique", reconnaît-il, en soulignant que les entreprises "vont devoir accompagner leurs employés".

Il affirme aussi que l'Etat français est "celui qui fait le plus" en Europe pour aider à faire face à l'inflation.

"Moi, les 20 milliards (d'euros), je ne m'en rends pas compte!", le coupe le père de famille, en évoquant l'enveloppe des montants débloqués par le gouvernement.

"Avec 575 euros, on ne vit pas !", lui lance juste après une dame aux cheveux courts en référence au montant mensuel du revenu de solidarité active (RSA). "Pour moi c'est insupportable ce que vous avez dit sur le RSA", ajoute-t-elle, alors que le candidat veut le conditionner à une quinzaine d'heures d'activités.

De tels échanges musclés rappellent ceux qu'avaient connus Emmanuel Macron avant le déclenchement de la crise des Gilets jaunes en novembre 2018.

Le «tandem» Le Pen/Zemmour

Alors que ce thème du pouvoir d'achat domine la campagne, Emmanuel Macron avait choisi de donner une coloration sociale à ce déplacement, rythmé par une rencontre avec des élèves d'un lycée professionnel, la présentation de projets de rénovation urbaine et des bains de foule. 

A ses côtés, bien visibles, l'accompagnaient deux ténors venus du Parti socialiste: le patron des sénateurs LREM François Patriat et le maire de Dijon François Rebsamen, nouveau rallié.

Emmanuel Macron s'est défendu d'avoir un programme de droite, critique récurrente avec ses propositions de retraite à 65 ans et de RSA conditionné.

"Quand on marche, il faut deux jambes, la droite et la gauche, et il faut mettre l'une après l'autre pour pouvoir avancer", a argumenté le président candidat. "On a fait des réformes que les gens venant de la droite n'avaient jamais voulu, ou pu, ou su faire ; et elles nous ont permis de financer des politiques sociales que les gens de gauche n'avaient jamais faites", a affirmé le favori pour la présidentielle, en soulignant que le diptyque "Libérer/protéger" était toujours "valable".

Comme en 2017, Emmanuel Macron s'est présenté comme le candidat "des valeurs de la République" face à l'extrême-droite, "qui est toujours là (...), toujours portée par un clan et veut la division". Sans citer leurs noms, il a prédit que la compétition entre Marine Le Pen et Eric Zemmour allait se "finir en tandem" au second tour.

Omniprésente dans son agenda, la guerre en Ukraine s'est invitée à Dijon lorsque plusieurs réfugiés, brandissant des drapeaux bleu et jaune, l'ont salué. Il a assuré qu'il parlerait mardi au président russe Vladimir Poutine "pour sécuriser l'opération humanitaire à Marioupol". 

Emmanuel Macron devrait retrouver la campagne jeudi avec un déplacement sur le thème de l'écologie, probablement en Charente-Maritime, avant l'unique meeting du premier tour samedi près de Paris.

"Les meetings, j'adore ça! Je vis une frustration" de ne pas avoir pu en faire avant, a-t-il reconnu dimanche sur France 3.


Macron assure ne pas avoir «réfléchi» à son avenir après 2027

Le président français Emmanuel Macron (à droite) apparaît avec la journaliste française Salomé Saque sur les écrans de la salle de contrôle principale de la chaîne française TF1 lors de sa participation à une émission spéciale à Saint-Denis, au nord de Paris, le 13 mai 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à droite) apparaît avec la journaliste française Salomé Saque sur les écrans de la salle de contrôle principale de la chaîne française TF1 lors de sa participation à une émission spéciale à Saint-Denis, au nord de Paris, le 13 mai 2025. (AFP)
Short Url
  • Le président français Emmanuel Macron a assuré mardi soir qu'il n'avait pas "réfléchi" à la suite de sa carrière une fois son deuxième mandat achevé, la Constitution l'empêchant de concourir à nouveau à l'élection présidentielle en principe en 2027
  • Rien ne s'oppose en revanche théoriquement à une nouvelle candidature au scrutin suivant en 2032

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a assuré mardi soir qu'il n'avait pas "réfléchi" à la suite de sa carrière une fois son deuxième mandat achevé, la Constitution l'empêchant de concourir à nouveau à l'élection présidentielle en principe en 2027.

Rien ne s'oppose en revanche théoriquement à une nouvelle candidature au scrutin suivant en 2032.

Interrogé sur la chaîne de télévision française TF1 sur ses ambitions, le chef de l'Etat a éludé: "Quand j'aurai fini (l'actuel mandat), je réfléchirai à la suite. A ce moment-là, je pourrai vous répondre. Mais aujourd'hui, je n'ai pas réfléchi".

Elu en 2017 à l'âge de 39 ans, M. Macron aura 49 ans lorsqu'il quittera l'Elysée en 2027.

A l'été 2023, lors d'une rencontre avec des dirigeants de partis politiques français, il avait estimé que la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs - introduite dans la Constitution sous le mandat unique de Nicolas Sarkozy (2007-2012) - était une "funeste connerie", selon plusieurs participants à l'époque.

Depuis, plusieurs cadres partisans du chef de l'Etat évoquent en privé l'hypothèse d'une troisième candidature, mais en 2032.

Sous la Ve République fondée en 1958, aucun président n'a jamais été élu à trois reprises.

Charles de Gaulle a été élu une première fois au suffrage indirect par un collège électoral en décembre 1958, une seconde au suffrage universel direct en décembre 1965, et a démissionné de la présidence de la République en avril 1969 à la suite d'un référendum perdu.

François Mitterrand (1981-1995) et Jacques Chirac (1995-2007), tous deux réélus, n'ont jamais publiquement évoqué une troisième candidature.


Au procès de son braquage, Kim Kardashian «pardonne» malgré «le traumatisme»

C'est une lettre d'excuses qu'elle n'avait jamais lue, et qui la fait fondre en larmes. "Je vous pardonne", déclare Kim Kardashian au principal accusé au procès de son braquage parisien. Mais "ça ne change rien au traumatisme", précise la star américaine qui vient de raconter cette nuit où elle a cru mourir. (AFP)
C'est une lettre d'excuses qu'elle n'avait jamais lue, et qui la fait fondre en larmes. "Je vous pardonne", déclare Kim Kardashian au principal accusé au procès de son braquage parisien. Mais "ça ne change rien au traumatisme", précise la star américaine qui vient de raconter cette nuit où elle a cru mourir. (AFP)
Short Url
  • Cela fait deux heures qu'elle est à la barre de la cour d'assises de Paris, restée droite comme un i, mains croisées sur le pupitre dans sa longue robe fourreau noire à épaulettes et volants, chignon serré avec deux mèches encadrant son visage...
  • Le président David De Pas veut lui parler des 10 accusés qui l'entourent. Le principal d'entre eux, Aomar Aït Khedache, 69 ans, lui avait écrit une lettre quelques mois après le braquage parisien d'octobre 2016. L'avait-elle reçue ? "Non"

PARIS: C'est une lettre d'excuses qu'elle n'avait jamais lue, et qui la fait fondre en larmes. "Je vous pardonne", déclare Kim Kardashian au principal accusé au procès de son braquage parisien. Mais "ça ne change rien au traumatisme", précise la star américaine qui vient de raconter cette nuit où elle a cru mourir.

Cela fait deux heures qu'elle est à la barre de la cour d'assises de Paris, restée droite comme un i, mains croisées sur le pupitre dans sa longue robe fourreau noire à épaulettes et volants, chignon serré avec deux mèches encadrant son visage... et nombreux diamants brillant autour de son cou.

Le président David De Pas veut lui parler des 10 accusés qui l'entourent.

Le principal d'entre eux, Aomar Aït Khedache, 69 ans, lui avait écrit une lettre quelques mois après le braquage parisien d'octobre 2016. L'avait-elle reçue ? "Non". Le président la lit.

"Madame, c'est après vous avoir vue dans une émission", après "avoir constaté votre émotion et réalisé les dégâts psychologiques que je vous ai infligé que j'ai décidé de vous écrire", avait rédigé l'accusé, aujourd'hui sourd et muet et qui suit les débats sur un écran d'ordinateur.

"Pas dans le but d'obtenir de vous quelconque indulgence, j'assume ce que j'ai fait", mais pour "venir vers vous en tant qu'être humain pour vous dire combien je regrette mon geste", lit encore le président.

"Ca a tout changé" 

Kim Kardashian se met à pleurer à la barre, essuie ses larmes. "Naturellement c'est très émouvant", surtout que la reine des influenceuses veut "devenir avocate" et se bat aux Etats-Unis pour les droits des prisonniers, précise-t-elle. "Je crois à la deuxième chance", affirme la star via une interprète.

Puis elle se tourne, presque solennelle dans sa robe haute-couture, vers le vieux malfrat récidiviste au k-way sur le dos et crâne dégarni, qu'elle avait suivi du regard quand il était entré dans la salle d'audience précédé du cliquetis de sa canne.

"Je vous pardonne", lui dit-elle, avant de préciser qu'elle se "bat aussi pour les victimes", qu'elle veut "être entendue et comprise", et que "ça ne change rien au traumatisme".

Aomar Aït Khedache écrit sa réponse sur un bout de papier, que le président lit: "Ce pardon est un soleil. Je vous remercie. Voilà 10 ans que le remords et le regret m'usent au sens propre du mot".

L'accusé a reconnu avoir été l'un des hommes montés cagoulés dans la chambre d'hôtel cette nuit du 2 au 3 octobre 2016. Au début de son audition, la cour a demandé à Kim Kardashian d'en faire son récit.

"J'avais l'habitude de marcher dans les rues de Paris, même vers 3H00 du matin. Je me sentais toujours en sécurité dans cette ville, c'était un endroit magique", commence la star. Mais après cette Fashion week 2016, "ça a tout changé".

Elle laisse couler quelques larmes qu'elle essuie au mouchoir puis se reprend. Raconte comment ce soir-là, elle avait décidé de ne pas ressortir de son hôtel après minuit, et faisait ses bagages pour son vol de retour le lendemain.

"Certaine de mourir" 

"J'ai entendu des bruits de pas dans les escaliers, j'ai appelé ma mère, ma soeur, mais personne ne répondait". La porte de sa chambre s'ouvre, entrent deux hommes pistolet au poing qu'elle prend pour des policiers: ils en ont la tenue. Avec eux, le réceptionniste de l'hôtel, menotté.

"Un des hommes m'a dit avec un accent français +ring ring+, en me montrant son annulaire".

Elle comprend qu'il veut sa bague de fiançailles, un gros diamant évalué à 3,5 millions d'euros posé sur sa table de nuit. Ils le prennent, puis découvrent sa boîte à bijoux. "Le grand a dit 'ah, ah!' comme s'il était content". Montant total du butin - jamais retrouvé - emporté par les malfaiteurs: 9 millions d'euros.

"Ils m'ont jetée sur le lit, et le plus petit a commencé à attacher mes mains avec un Serflex (collier de serrage, NDLR) j'étais complètement hystérique, je répétais au réceptionniste +qu'est-ce qu'il va nous arriver ? Ils peuvent tout prendre mais faut que je puisse rentrer chez moi, j'ai des bébés SVP+", se souvient-elle, sa voix se cassant à nouveau.

"Vous avez pensé mourir, Madame ?", demande le président de la cour d'assises.

"Absolument, j'étais certaine que j'allais mourir".

Les malfrats avaient pris la fuite en voyant que le garde du corps, prévenu par la styliste cachée dans sa chambre, avait essayé de joindre Kim Kardashian.

Depuis, admet Kim Kardashian, sa vie n'est plus la même. Fini les partages en direct de ses moindres mouvements sur les réseaux sociaux, les gardes du corps sont plusieurs et présents tout le temps. "Je ne peux pas dormir la nuit si je ne suis pas certaine que mon personnel de sécurité n'est pas présent à la maison".

Sa déposition se poursuit.


Etat palestinien: «personne ne dictera sa position à la France» affirme Barrot

Etat palestinien: «personne ne dictera sa position à la France» affirme Barrot
Short Url
  • "Personne ne dictera sa position à la France" sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, a lancé mardi le chef de la diplomatie française, son homologue israélien ayant menacé les pays qui feraient ce choix
  • "La France le fera parce que la France croit à une solution politique durable pour la région, dans l'intérêt de la sécurité d'Israël comme dans l'intérêt de la sécurité des Palestiniens"

PARIS: "Personne ne dictera sa position à la France" sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, a lancé mardi le chef de la diplomatie française, son homologue israélien ayant menacé les pays qui feraient ce choix.

"La France le fera parce que la France croit à une solution politique durable pour la région, dans l'intérêt de la sécurité d'Israël comme dans l'intérêt de la sécurité des Palestiniens", a justifié le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, à l'Assemblée nationale.

"Toute tentative (de reconnaissance) unilatérale (...) ne fera que nuire aux perspectives futures d'un processus bilatéral et nous poussera à prendre des mesures unilatérales en réponse", avait averti dimanche le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, à l'issue d'une rencontre avec son homologue allemand, Johann Wadephul, à Jérusalem.

Près de 150 pays reconnaissent l'Etat palestinien. En mai 2024, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin.

Le président français Emmanuel Macron doit coprésider en juin avec l'Arabie saoudite une conférence internationale aux Nations unies pour relancer la solution à deux Etats, palestinien et israélien.

Il espère à cette occasion "déclencher une série de reconnaissances" d'un Etat palestinien, notamment par la France, mais aussi d'Israël par plusieurs pays du monde arabo-musulman.

"Notre objectif est de réunir le plus grand nombre possible de pays qui pourraient reconnaître l'Etat de Palestine et d'autres qui pourraient normaliser leurs relations avec Israël pour que cette décision qui appartient à la France rendent possible l'existence même d'un État de Palestine", a souligné Jean-Noël Barrot mardi.