AMMAN: Les États-Unis et Israël «sont d’accord» pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique, a déclaré dimanche le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, avant de s’entretenir en Israël avec les ministres arabes des Affaires étrangères, sceptiques quant à un accord sur le nucléaire avec Téhéran.
M. Blinken a cherché à rassurer Israël et les alliés de Washington dans le Golfe, en affirmant que l’administration américaine était déterminée à assurer leur sécurité avant l’éventuel renouvellement de l’accord international sur le nucléaire avec l’Iran.
Israël et ses voisins estiment que tout assouplissement des sanctions et le retrait du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) de la liste des organisations terroristes enhardiraient les groupes militants soutenus par l’Iran, notamment le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen et le Hamas dans la bande de Gaza.
Wadie Abounassar, directeur du International Center for Consultations, basé à Haïfa, indique à Arab News que les pays prenant part au sommet «sont préoccupés par l’accord avec l’Iran». «Tous les participants souhaitent demander aux États-Unis de mettre en place des conditions supplémentaires, non seulement en ce qui concerne le programme nucléaire, mais aussi concernant d’autres questions liées à l’Iran, comme la production de missiles balistiques et de drones», ajoute-t-il.
Dimanche, M. Blinken s’est entretenu avec des responsables israéliens à Jérusalem, alors que de plus en plus d’indices laissent penser que l’accord historique en lambeaux qu’a conclu Téhéran avec les grandes puissances en 2015 serait bientôt rétabli.
Intervenant aux côtés de son homologue israélien Yaïr Lapid, M. Blinken a précisé que pour les États-Unis, le rétablissement de l’accord constituait «le meilleur moyen de remettre le programme iranien dans la boîte dans laquelle il se trouvait, mais dont il s’est échappé» après que les États-Unis se sont retirés de l’accord en 2018, sous le mandat de l’ex-président Donald Trump.
Selon M. Lapid, Israël a eu des «désaccords» avec Washington sur la question du nucléaire iranien qu’il aborde avec son principal allié dans le cadre d’un «dialogue ouvert et honnête». «Israël fera tout ce que nous pensons nécessaire pour arrêter le programme nucléaire iranien. Tout», a-t-il assuré.
Les propos de M. Blinken interviennent après que l’envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, Robert Malley, a affirmé qu’il n’était pas «convaincu» de la possibilité de parvenir à un accord sur le nucléaire. «Je ne peux pas être certain que c’est imminent. Il y a quelques mois, nous pensions que nous en étions également assez proches», a déclaré M. Malley lors de la conférence internationale du Forum de Doha, qui a eu lieu dimanche.
Le secrétaire d’État américain et M. Lapid prévoient tous deux une série de rencontres diplomatiques lundi dans le désert du Néguev en Israël avec les ministres des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, de Bahreïn, du Maroc et de l’Égypte. «Bien que cette réunion soit motivée par la question de l’Iran, cela ne changera pas la position des États-Unis» explique l’analyste israélien Gershon Baskin à Arab News.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com