Rencontre inédite en Israël entre Antony Blinken et des ministres arabes

Les ministres des AE du Bahreïn, de l'Égypte, d'Israël, du Maroc, des Émirats arabes unis et Antony Blinken, secrétaire d'État américain, posent pour une photo de groupe suite à une réunion dans le Néguev, dans le kibboutz israélien de Sde Boker, le 28 mars 2022 (Photo, AFP).
Les ministres des AE du Bahreïn, de l'Égypte, d'Israël, du Maroc, des Émirats arabes unis et Antony Blinken, secrétaire d'État américain, posent pour une photo de groupe suite à une réunion dans le Néguev, dans le kibboutz israélien de Sde Boker, le 28 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 29 mars 2022

Rencontre inédite en Israël entre Antony Blinken et des ministres arabes

  • Les représentants des pays arabes et des Etats-Unis ont insisté sur l'importance de renforcer la coopération multilatérale et de résoudre le conflit israélo-palestinien
  • La rencontre à Sde Boker doit tourner notamment autour de la question d'un retour à un accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique

SDE BOKER, Israël : Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken et ses homologues d'Israël et de quatre pays arabes ont conclu lundi une rencontre inédite sur le sol israélien visant à renforcer leur coopération, l'Etat hébreu parlant d'un message fort à l'Iran, un "ennemi commun".

Réunis à Sde Boker, un kibboutz du désert du Néguev (sud) où repose la dépouille du fondateur d'Israël David Ben Gourion, les chefs de la diplomatie des Etats-Unis, d'Israël, d'Egypte, du Maroc, des Emirats arabes unis et de Bahreïn ont tous condamné l'attaque du groupe jihadiste Etat islamique dimanche à Hadera (nord) dans laquelle deux policiers dont une Franco-israélienne ont été tués.

Lors d'une conférence de presse commune, Israël a exprimé principalement ses craintes d'un possible retour à un accord international de 2015 encadrant le programme nucléaire de l'Iran auquel il s'oppose.

Les représentants des pays arabes et des Etats-Unis ont eux insisté sur l'importance de renforcer la coopération multilatérale et de résoudre le conflit israélo-palestinien.

"Nous écrivons ici l'histoire, bâtissons une nouvelle architecture basée sur le progrès, la technologie, la tolérance religieuse, la sécurité et le renseignement (...) Cela intimide, dissuade nos ennemis communs, en premier lieu l'Iran", a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid.

A son côté, M. Blinken a insisté sur les "gains" liés à la normalisation en 2020 entre Israël, les Emirats, Bahreïn et le Maroc, qui selon lui ne doivent pas faire oublier le conflit israélo-palestinien.

Sécurité régionale

La normalisation n'est "pas un substitut" à des "progrès" entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il dit, avant de quitter Israël pour le Maroc.

Le secrétaire d'Etat américain est arrivé en début de soirée à Rabat, où il a été accueilli par son homologue marocain Nasser Bourita, qu'il retrouvera mardi avant de s'entretenir avec le prince héritier d'Abou Dhabi et homme fort des Emirats, Mohammed ben Zayed Al-Nahyane.

M. Blinken achèvera sa tournée régionale mercredi par une brève étape en Algérie, dans un climat régional exacerbé par des tensions entre Alger et Rabat.  

Dans ces deux capitales, les entretiens porteront sur la sécurité régionale et la lutte antiterroriste ainsi que l'impact économique de la guerre en Ukraine, selon des responsables américains.  

La rencontre en Israël a tourné autour de la question de l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique en échange de la levée des sanctions internationales, et que les Occidentaux veulent ressusciter, selon des sources diplomatiques.

Les Etats-Unis et l'Iran, engagés dans des pourparlers indirects, cherchent à relancer ce pacte qui s'est délité après le retrait unilatéral américain en 2018. Téhéran s'est, en représailles, progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, affirme craindre de voir l'Iran, son ennemi juré, profiter de l'accord pour se doter en douce de l'arme nucléaire. L'Iran a toujours démenti chercher à se doter d'une telle bombe.

"Tous les pays ici exceptés les Etats-Unis ont des réserves sur un accord nucléaire avec l'Iran et nous les avons rapprochés de notre position", a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable israélien, en marge des entretiens à Sde Boker.

«Esprit du Néguev»

Les entretiens en Israël ont coïncidé avec un déplacement rare du roi jordanien Abdallah II à Ramallah en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, où il a rencontré le président Mahmoud Abbas.

La Jordanie a conclu la paix avec Israël en 1994, 15 ans après l'Egypte, premier pays arabe à signer un tel traité en 1979.

Cette visite a été vue comme une tentative d'apaiser les tensions.

L'an dernier, des heurts entre forces israéliennes et manifestants palestiniens pendant le ramadan, mois du jeûne musulman devant débuter en fin de semaine, avaient provoqué une guerre de 11 jours entre les islamistes palestiniens du Hamas et Israël.

"La région ne peut pas jouir de sécurité ou de stabilité sans une solution juste et globale à la question palestinienne", a affirmé le roi jordanien au président Abbas, qui avait reçu M. Blinken dimanche, d'après l'agence officielle palestinienne Wafa.

Ces tractations diplomatiques ont eu lieu en outre au lendemain de l'attaque de Hadera.

"Notre présence ici est la meilleure réponse à cette attaque", a déclaré le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita, appelant à ce que fleurisse un "esprit du Néguev, celui de la coexistence".


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.