Les liens de Hunter Biden avec l’Ukraine de nouveau sous les feux des projecteurs

Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, Convention nationale démocrate/AFP).
Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, Convention nationale démocrate/AFP).
Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, AFP).
Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 28 mars 2022

Les liens de Hunter Biden avec l’Ukraine de nouveau sous les feux des projecteurs

  • La Russie affirme que le second fils de Joe Biden était directement impliqué dans les plans américains de déploiement d'armes de destruction massive
  • Selon un sondage, 66 % des électeurs potentiels estiment que les questions suscitées par la fuite des courriels de Hunter Biden sont « importantes »

CHICAGO : Lorsque le président américain Joe Biden a accusé lundi son homologue russe Vladimir Poutine de se préparer à utiliser des armes chimiques ou biologiques en Ukraine, il a involontairement levé le voile sur un scandale qui couve depuis longtemps et qui implique son fils, Hunter Biden.

Lors d'un point de presse à la Maison Blanche le 21 mars, le président Biden a déclaré que Poutine était « dos au mur » en Ukraine et qu'il pourrait orchestrer une opération « sous fausse bannière » pour justifier l'utilisation d'armes illégales contre des cibles civiles et militaires.

« Nous l'avons déjà vu auparavant », a déclaré le président Biden. « Il a mené beaucoup d'opérations sous fausse bannière. Chaque fois qu'il commence à évoquer quelque chose qu'il pense que l'OTAN, l'Ukraine ou les États-Unis sont sur le point de faire, cela signifie qu'il se prépare à le faire. »

Le Kremlin a répondu aux déclarations de Joe Biden en accusant son fils de contribuer à faciliter un programme d'armes biologiques en Ukraine, remettant ainsi sous les feux de la rampe les affaires douteuses de Hunter Biden lorsque son père était vice-président des États-Unis. Mais nous y reviendrons plus tard.

Les critiques conservateurs affirment que le second fils du président s'est associé à son oncle James Biden pour exploiter l'influence politique de Joe Biden, d'abord en tant que sénateur de longue date du Delaware, puis en tant que vice-président de Barack Obama pendant deux mandats, afin d'obtenir des contrats lucratifs en Ukraine − allégations que tous deux nient.

Peu de médias traditionnels ont publié cette histoire lorsqu'elle est apparue. Les géants des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont même bloqué les publications faisant référence à ces allégations, y compris les articles du New York Post, un journal à tendance conservatrice, avant l'élection de 2020.

La controverse a été rendue publique pour la première fois après que Hunter Biden a déposé son ordinateur portable personnel dans un magasin de réparation d'ordinateurs du Delaware en avril 2019 − le même mois où son père a officiellement lancé sa candidature à la présidence − mais a oublié de le récupérer.

Sur le plan juridique, l'ordinateur portable est devenu la propriété du patron du magasin, qui a récupéré son contenu, dont des milliers de courriels personnels de Hunter Biden, et l'a remis à des militants républicains.

Ces courriels, selon plusieurs comptes rendus publiés, comprennent les détails choquants d'un style de vie décadent, ainsi que des informations relatives aux contrats étrangers de plusieurs millions de dollars de Hunter Biden avec la Chine et l'Ukraine.

En 2014, Hunter Biden a rejoint l'entreprise publique ukrainienne de gaz naturel Burisma en tant que consultant à 1 million de dollars par an. Moins d'un mois après que son père, alors vice-président, ait visité l'Ukraine et rencontré les dirigeants de Burisma en avril de la même année, les contrats lucratifs ont commencé à affluer.

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Le vice-président américain de l'époque, Joe Biden, fait un geste de la main lors d’un discours le 22 juillet 2009 devant le peuple ukrainien à Kiev visant à réaffirmer le soutien des États-Unis aux ambitions du pays de s'intégrer davantage à l'Occident (Photo, AFP).

Burisma a été en proie à des accusations de corruption. En outre, les critiques affirment que Hunter Biden n'avait pas les qualifications nécessaires pour être consultant auprès de l'entreprise − à l'exception du fait que son père était vice-président et avait participé à l'élaboration de la politique de l'Ukraine.

Un diplomate américain de haut rang en poste à Kiev, dans un courriel classifié envoyé au département d'État en 2016, a averti que les transactions commerciales de Hunter Biden en Ukraine alors que son père était encore vice-président « sapaient » les efforts de lutte contre la corruption dans le pays.

Le courriel, daté du 22 novembre 2016, a été envoyé par George Kent, à l'époque chef de mission adjoint de l'ambassade américaine en Ukraine.

Il y détaillait une discussion sur une « saga » entourant l'affaire contre Mykola Zlochevsky, ancien ministre ukrainien des Ressources naturelles et fondateur de Burisma Holdings, selon le courriel.

Un rapport du New York Post du 4 octobre 2020, citant les courriels de l'ordinateur portable de Hunter Biden, affirme que Zlochevsky « a présenté le vice-président Joe Biden à un cadre supérieur de Burisma moins d'un an avant que l'aîné Biden ne fasse pression sur des responsables gouvernementaux en Ukraine pour qu'ils renvoient un procureur qui enquêtait sur la société ».

La rencontre est mentionnée dans un message d'appréciation que Vadym Pozharskyi, un conseiller du conseil d'administration de Burisma, aurait envoyé à Hunter Biden le 17 avril 2015, environ un an après que Hunter ait rejoint le conseil d'administration de Burisma.

En 2017, Hunter a également rejoint le conseil d'administration du fonds d'investissement privé basé en Chine, Bohai Harvest RST of Shanghai Equity Investment Fund Management Co. avec une participation de 10 %.

BHR a été fondé en 2013 par Bohai Industrial Investment Fund Management Co., qui est contrôlé par la Banque de Chine. Parmi ses fondateurs figure la société d'investissement de Hunter Biden, Rosemont Seneca Partners.

Il n'est pas rare que les enfants de puissants politiciens américains finissent par occuper des postes de premier plan où soient accusés de profiter de l'influence politique de leurs parents.

En Bref

« Beautiful Things », les mémoires de Hunter Biden publiées en 2021 par Gallery Books, ont été décrites comme étant à la fois une saga familiale, un récit de deuil et le cri d'un toxicomane.

Les fils et la fille du président Donald Trump ont constamment fait parler d'eux pour ce que les opposants appellent le « trafic d'influence » pendant et depuis son mandat.

Plusieurs enquêtes sont en cours sur les affaires des enfants de Trump, Ivanka et Donald Trump Jr, dont une lancée en janvier dernier par le procureur général de New York.

À leur tour, les républicains du Congrès ont présenté une résolution le 15 octobre 2019, qui fournissait des détails spécifiques extraits de l'ordinateur portable et ont exigé une enquête sur les transactions de Hunter Biden en Ukraine.

Dans les dernières semaines avant l'élection présidentielle de novembre 2020, le président Biden a rejeté les accusations portées contre son fils, estimant qu'elles n'étaient rien de plus que de la « désinformation russe » et « un ultime effort pour me salir, moi et ma famille ».

Cependant, le député républicain Darrell Issa du 50e district de Californie, qui a mené la bataille pour exposer le rôle de Hunter Biden en Ukraine et en Chine, a déclaré à Arab News qu'il y avait plus que suffisamment de preuves pour justifier une enquête du Congrès.

Issa a déclaré que les révélations pourraient être plus importantes que le Watergate, le scandale qui a fait tomber l'ancien président Richard Nixon en 1974.

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Lors d'un point de presse à la Maison Blanche le 21 mars, le président Biden a déclaré que Poutine était « dos au mur » en Ukraine et qu'il pourrait orchestrer une opération « sous fausse bannière » pour justifier l'utilisation d'armes illégales contre des cibles civiles et militaires (Photo, AFP).

« C'est le scandale que les Big Tech et le complexe industriel démocrate souhaitent voir disparaître », a déclaré Issa. « Ils savent ce qu'ils ont fait, et bien sûr, ils pensent qu'ils s'en sont sortis. C'est pourquoi il est essentiel que nous ne perdions pas l'occasion de demander des comptes. »

« Ce que je ne peux pas accepter, c'est le fait que Facebook, Twitter et les principaux acteurs médiatiques aient fait taire la vérité avec l'aide de plus de 50 personnes parmi les mieux informées du monde du renseignement, qui ont toutes conclu qu'il s'agissait de fausses informations. »

« C'est un complot de taille monumentale. C'est le scandale politique le plus conséquent depuis le Watergate, et il mérite une enquête au Congrès non moins robuste et non moins bipartisane que celle-là. »

Lorsque Joe Biden a accusé Moscou cette semaine de se préparer à utiliser des armes biologiques ou chimiques, les Russes sont entrés dans la mêlée de Hunter Biden, tirant parti des allégations de corruption pour accuser le fils du président américain de financer la production d'armes biologiques en Ukraine.

Igor Kirillov, responsable des défenses radiologiques, chimiques et biologiques au ministère russe de la Défense, a déclaré jeudi que Hunter Biden était directement impliqué dans les projets américains de déploiement d'armes de destruction massive en Ukraine.

Kirillov l'a accusé de financer « le programme d'armes biologiques du Pentagone en Ukraine » par le biais d'un fonds d'investissement, a rapporté l'agence de presse Sputnik International, soutenue par le Kremlin.

« Les matériaux reçus nous ont permis de retracer le schéma d'interaction entre les organes du gouvernement américain et les laboratoires biologiques ukrainiens », a déclaré Kirillov lors d'un point de presse.

« L'implication dans le financement de ces activités par des structures proches des dirigeants américains actuels, en particulier le fonds d'investissement Rosemont Seneca géré par Hunter Biden, attire l'attention. L'ampleur du programme est impressionnante. »

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Les médias libéraux ont rapidement pris la défense du président Biden après les allégations russes selon lesquelles l'USAID et le CDC, avec le soutien du philanthrope libéral George Soros, étaient responsables de la création de 31 laboratoires sur 14 sites en Ukraine (Photo, AFP). 

Citant une théorie du complot couramment utilisée par les médias russes soutenus par l'État, Kirillov aurait déclaré que l'USAID et le CDC, avec le soutien du philanthrope libéral George Soros, étaient responsables de la création de 31 laboratoires sur 14 sites en Ukraine.

Il n'existe aucune preuve crédible pour justifier cette affirmation.

Les médias libéraux ont rapidement pris la défense du président Biden à la suite des allégations russes. Julia Davis, une chroniqueuse du Daily Beast, a tweeté : « Si vous pensiez que la propagande russe était un jour "sophistiquée", je suis désolée de vous dire qu'elle a toujours été assez stupide. Elle l'est toujours. Voici leur dernière perle : Hunter Biden a financé des laboratoires biologiques en Ukraine. Fabriqué à la main pour Fox News. »

Cependant, les accusations de la Russie ont alimenté l'intérêt du public pour les activités de Hunter Biden en Ukraine. Selon un sondage Rasmussen publié cette semaine, 66 % des électeurs américains potentiels estiment que les questions suscitées par la fuite des e-mails de Hunter Biden sont « importantes ».

Ces allégations ont également ravivé la détermination des Républicains à faire pression en faveur d'une enquête, ce qui risque de coûter cher aux démocrates lors des élections de mi-mandat de novembre.

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Le député républicain Darrell Issa, du 50e district de Californie, qui a mené la bataille pour exposer le rôle de Hunter Biden en Ukraine et en Chine (Photo AN).

« Les Big Tech, les médias traditionnels et la communauté du renseignement de l'État profond des démocrates veulent soit réécrire l'histoire de leur collusion, soit l'effacer entièrement », a déclaré Issa à Arab News.

« Nous ne les laisserons pas faire. Ces lettres avertissent tout le monde : la vraie reddition de comptes va avoir lieu. Et nous ne nous arrêterons que lorsque toute la vérité sera dévoilée. »

« Nous savons déjà avec certitude que les Big Tech ont collaboré avec des médias parmi les plus puissants de la nation et des partisans démocrates parmi les plus influents de la communauté du renseignement pour supprimer la vérité, empêcher le public d'avoir accès à un journalisme fondé sur les faits, et couvrir les scandales de la famille Biden. »

La Maison Blanche n'a pas répondu aux demandes de commentaires d'Arab News.


En Floride, Trump et Netanyahu mettent en garde le Hamas

 Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza. (AFP)
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  • Le président américain a minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien
  • Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël"

PALM BEACH: Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont fait front commun lundi en Floride contre l'Iran et toute tentative de réarmement, ainsi que face au Hamas, menacé par le président américain en cas de non-respect de la deuxième phase de la trêve à Gaza.

Depuis les pupitres d'une conférence de presse commune organisée dans la résidence Mar-à-Lago du milliardaire, ce dernier a fermement mis en garde Téhéran, ennemi juré d'Israël, six mois après les frappes américaines contre son programme nucléaire.

"J'espère qu'ils ne sont pas encore en train d'essayer de se réarmer, parce que s'ils le font, nous n'aurons pas d'autre choix que d'éliminer très rapidement ce réarmement", qu'il s'agisse d'installations nucléaires ou de missiles balistiques, a-t-il averti.

Un proche conseiller du guide suprême iranien a réagi dans la foulée, déclarant que "toute agression" envers son pays serait "immédiatement suivie d'une réponse très sévère".

"La capacité balistique et de défense de l'Iran ne peut être contenue" et ne nécessite "aucune autorisation", a écrit sur X Ali Shamkhani.

Le président américain a également minimisé les bruits faisant état de tensions avec le Premier ministre israélien.

Israël a "respecté le plan" pour Gaza, a-t-il estimé, ajoutant n'être "préoccupé par rien de ce que fait Israël".

Donald Trump a en revanche pointé du doigt le mouvement islamiste palestinien Hamas et répété que son désarmement - un des points de la deuxième phase du plan pour Gaza - était nécessaire.

"Prix fort" 

"S'ils ne se désarment pas comme ils s'y sont engagés" et "dans un délai relativement court", "ils paieront le prix fort", a-t-il menacé.

La branche armée du Hamas a toutefois réaffirmé lundi qu'elle "ne renoncerait pas" aux armes "tant que l'occupation perdurera".

Benjamin Netanyahu, qui a qualifié son entrevue avec le républicain de "très productive", a profité de sa visite pour remettre à Donald Trump la plus haute distinction civile du pays.

"Nous n'avons jamais eu d'ami comme le président Trump à la Maison Blanche", a-t-il apprécié.

"Il peut être très difficile" mais Israël "n'existerait peut-être pas" sans le leadership dont Benjamin Netanyahu a fait preuve après les attaques sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, a salué le président américain.

La rencontre entre les deux hommes était la cinquième aux Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Washington souhaite accélérer la cadence du plan de cessez-le-feu, fragile, en vigueur depuis octobre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas - qui s'accusent mutuellement de fréquentes violations.

Avertissement envers l'Iran 

Le passage vers sa deuxième phase, qui prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien, piétine.

Le média américain Axios rapporte que Washington veut faire des annonces concernant un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza dès janvier.

Donald Trump s'est borné lundi à espérer que la "reconstruction" puisse commencer bientôt dans le territoire palestinien, dévasté par deux années d'une guerre déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023.

Un des objectifs du déplacement de Benjamin Netanyahu visait à insister sur le "danger que posent l'Iran" et son programme balistique, "non seulement pour le Moyen-Orient mais aussi pour les Etats-Unis", selon une porte-parole de son gouvernement.

Il s'agit d'une "tentative de fabriquer un nouveau casus belli" contre l'Iran après "l'argument du nucléaire", analyse Sina Toossi, chercheur au Centre pour la politique internationale (CIP) à Washington.

L'Iran "se comporte peut-être mal" en cherchant à se réarmer mais reste intéressé par un accord avec Washington sur ses programmes nucléaires et balistiques, a estimé Donald Trump.

Donald Trump a également espéré que Benjamin Netanyahu pourrait "s'entendre" avec le nouveau président syrien et ancien jihadiste, Ahmad al-Chareh, après des frappes d'Israël à la frontière syrienne et contre le Hezbollah libanais.

 


Trump reçoit Netanyahu en Floride et veut avancer sur la trêve à Gaza

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza. (AFP)
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  • Benjamin Netanyahu devrait chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse
  • Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an

PALM BEACH: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rencontre une nouvelle fois son allié Donald Trump, lundi en Floride, le président américain étant déterminé à avancer vers la deuxième phase de son plan de cessez-le-feu à Gaza.

Benjamin Netanyahu devrait lui chercher à concentrer les regards sur l'Iran et pourrait plaider pour de nouvelles frappes américaines contre le programme nucléaire de Téhéran, selon des informations de presse.

Cette rencontre est la cinquième aux Etats-Unis entre les deux hommes depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump il y a près d'un an.

Elle intervient au moment où Washington et des médiateurs régionaux souhaitent accélérer la cadence pour lancer la deuxième phase du fragile cessez-le-feu en vigueur depuis octobre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Cette deuxième étape prévoit le désarmement du Hamas, un retrait progressif de l'armée israélienne de Gaza, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale de stabilisation dans le territoire palestinien.

Donald Trump doit recevoir le dirigeant israélien à 13H00 (18H00 GMT) dans sa résidence Mar-a-Lago, à Palm Beach, où il passe les fêtes et a déjà accueilli la veille le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Plus tôt dans la journée, Benjamin Netanyahu s'est entretenu avec le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et le ministre américain de la Défense Pete Hegseth, ont indiqué des responsables des deux pays.

Dernier otage 

Succès majeur de la première année du mandat du président américain, la fragile trêve à Gaza, prévue par un plan supervisé par Donald Trump, a mis fin en octobre à deux années de guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023. Israël et le Hamas s'accusent néanmoins mutuellement de violations.

Le passage à la deuxième phase piétine, malgré la volonté américaine d'obtenir de nouvelles avancées.

Le média américain Axios rapporte, en citant des responsables de la Maison Blanche, que Washington veut annoncer le plus rapidement possible un gouvernement palestinien de technocrates comme autorité de transition pour Gaza et que Donald Trump souhaite réunir un nouveau "comité de la paix" chargé de superviser ce gouvernement transitoire en janvier lors du forum de Davos en Suisse.

Mais avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase, Israël veut insister sur l'importance de la restitution du corps du dernier otage retenu à Gaza, selon une porte-parole du bureau du Premier ministre, Shosh Bedrosian. Le Hamas assure ne pas avoir réussi à le localiser jusqu'à présent.

Benjamin Netanyahu veut s'assurer que "le Hamas est désarmé, que Gaza est démilitarisé" dans cette phase suivante, a-t-elle ajouté.

Or la branche armée du mouvement islamiste palestinien a réaffirmé lundi qu'il "ne renoncera pas à ses armes tant que l'occupation perdurera".

 


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.