Les liens de Hunter Biden avec l’Ukraine de nouveau sous les feux des projecteurs

Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, Convention nationale démocrate/AFP).
Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, Convention nationale démocrate/AFP).
Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, AFP).
Hunter Biden est accusé d'utiliser la position de son père en tant que sénateur, vice-président et président à des fins lucratives par plusieurs responsables politiques américains, des médias et la Russie (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 28 mars 2022

Les liens de Hunter Biden avec l’Ukraine de nouveau sous les feux des projecteurs

  • La Russie affirme que le second fils de Joe Biden était directement impliqué dans les plans américains de déploiement d'armes de destruction massive
  • Selon un sondage, 66 % des électeurs potentiels estiment que les questions suscitées par la fuite des courriels de Hunter Biden sont « importantes »

CHICAGO : Lorsque le président américain Joe Biden a accusé lundi son homologue russe Vladimir Poutine de se préparer à utiliser des armes chimiques ou biologiques en Ukraine, il a involontairement levé le voile sur un scandale qui couve depuis longtemps et qui implique son fils, Hunter Biden.

Lors d'un point de presse à la Maison Blanche le 21 mars, le président Biden a déclaré que Poutine était « dos au mur » en Ukraine et qu'il pourrait orchestrer une opération « sous fausse bannière » pour justifier l'utilisation d'armes illégales contre des cibles civiles et militaires.

« Nous l'avons déjà vu auparavant », a déclaré le président Biden. « Il a mené beaucoup d'opérations sous fausse bannière. Chaque fois qu'il commence à évoquer quelque chose qu'il pense que l'OTAN, l'Ukraine ou les États-Unis sont sur le point de faire, cela signifie qu'il se prépare à le faire. »

Le Kremlin a répondu aux déclarations de Joe Biden en accusant son fils de contribuer à faciliter un programme d'armes biologiques en Ukraine, remettant ainsi sous les feux de la rampe les affaires douteuses de Hunter Biden lorsque son père était vice-président des États-Unis. Mais nous y reviendrons plus tard.

Les critiques conservateurs affirment que le second fils du président s'est associé à son oncle James Biden pour exploiter l'influence politique de Joe Biden, d'abord en tant que sénateur de longue date du Delaware, puis en tant que vice-président de Barack Obama pendant deux mandats, afin d'obtenir des contrats lucratifs en Ukraine − allégations que tous deux nient.

Peu de médias traditionnels ont publié cette histoire lorsqu'elle est apparue. Les géants des réseaux sociaux comme Facebook et Twitter ont même bloqué les publications faisant référence à ces allégations, y compris les articles du New York Post, un journal à tendance conservatrice, avant l'élection de 2020.

La controverse a été rendue publique pour la première fois après que Hunter Biden a déposé son ordinateur portable personnel dans un magasin de réparation d'ordinateurs du Delaware en avril 2019 − le même mois où son père a officiellement lancé sa candidature à la présidence − mais a oublié de le récupérer.

Sur le plan juridique, l'ordinateur portable est devenu la propriété du patron du magasin, qui a récupéré son contenu, dont des milliers de courriels personnels de Hunter Biden, et l'a remis à des militants républicains.

Ces courriels, selon plusieurs comptes rendus publiés, comprennent les détails choquants d'un style de vie décadent, ainsi que des informations relatives aux contrats étrangers de plusieurs millions de dollars de Hunter Biden avec la Chine et l'Ukraine.

En 2014, Hunter Biden a rejoint l'entreprise publique ukrainienne de gaz naturel Burisma en tant que consultant à 1 million de dollars par an. Moins d'un mois après que son père, alors vice-président, ait visité l'Ukraine et rencontré les dirigeants de Burisma en avril de la même année, les contrats lucratifs ont commencé à affluer.

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Le vice-président américain de l'époque, Joe Biden, fait un geste de la main lors d’un discours le 22 juillet 2009 devant le peuple ukrainien à Kiev visant à réaffirmer le soutien des États-Unis aux ambitions du pays de s'intégrer davantage à l'Occident (Photo, AFP).

Burisma a été en proie à des accusations de corruption. En outre, les critiques affirment que Hunter Biden n'avait pas les qualifications nécessaires pour être consultant auprès de l'entreprise − à l'exception du fait que son père était vice-président et avait participé à l'élaboration de la politique de l'Ukraine.

Un diplomate américain de haut rang en poste à Kiev, dans un courriel classifié envoyé au département d'État en 2016, a averti que les transactions commerciales de Hunter Biden en Ukraine alors que son père était encore vice-président « sapaient » les efforts de lutte contre la corruption dans le pays.

Le courriel, daté du 22 novembre 2016, a été envoyé par George Kent, à l'époque chef de mission adjoint de l'ambassade américaine en Ukraine.

Il y détaillait une discussion sur une « saga » entourant l'affaire contre Mykola Zlochevsky, ancien ministre ukrainien des Ressources naturelles et fondateur de Burisma Holdings, selon le courriel.

Un rapport du New York Post du 4 octobre 2020, citant les courriels de l'ordinateur portable de Hunter Biden, affirme que Zlochevsky « a présenté le vice-président Joe Biden à un cadre supérieur de Burisma moins d'un an avant que l'aîné Biden ne fasse pression sur des responsables gouvernementaux en Ukraine pour qu'ils renvoient un procureur qui enquêtait sur la société ».

La rencontre est mentionnée dans un message d'appréciation que Vadym Pozharskyi, un conseiller du conseil d'administration de Burisma, aurait envoyé à Hunter Biden le 17 avril 2015, environ un an après que Hunter ait rejoint le conseil d'administration de Burisma.

En 2017, Hunter a également rejoint le conseil d'administration du fonds d'investissement privé basé en Chine, Bohai Harvest RST of Shanghai Equity Investment Fund Management Co. avec une participation de 10 %.

BHR a été fondé en 2013 par Bohai Industrial Investment Fund Management Co., qui est contrôlé par la Banque de Chine. Parmi ses fondateurs figure la société d'investissement de Hunter Biden, Rosemont Seneca Partners.

Il n'est pas rare que les enfants de puissants politiciens américains finissent par occuper des postes de premier plan où soient accusés de profiter de l'influence politique de leurs parents.

En Bref

« Beautiful Things », les mémoires de Hunter Biden publiées en 2021 par Gallery Books, ont été décrites comme étant à la fois une saga familiale, un récit de deuil et le cri d'un toxicomane.

Les fils et la fille du président Donald Trump ont constamment fait parler d'eux pour ce que les opposants appellent le « trafic d'influence » pendant et depuis son mandat.

Plusieurs enquêtes sont en cours sur les affaires des enfants de Trump, Ivanka et Donald Trump Jr, dont une lancée en janvier dernier par le procureur général de New York.

À leur tour, les républicains du Congrès ont présenté une résolution le 15 octobre 2019, qui fournissait des détails spécifiques extraits de l'ordinateur portable et ont exigé une enquête sur les transactions de Hunter Biden en Ukraine.

Dans les dernières semaines avant l'élection présidentielle de novembre 2020, le président Biden a rejeté les accusations portées contre son fils, estimant qu'elles n'étaient rien de plus que de la « désinformation russe » et « un ultime effort pour me salir, moi et ma famille ».

Cependant, le député républicain Darrell Issa du 50e district de Californie, qui a mené la bataille pour exposer le rôle de Hunter Biden en Ukraine et en Chine, a déclaré à Arab News qu'il y avait plus que suffisamment de preuves pour justifier une enquête du Congrès.

Issa a déclaré que les révélations pourraient être plus importantes que le Watergate, le scandale qui a fait tomber l'ancien président Richard Nixon en 1974.

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Lors d'un point de presse à la Maison Blanche le 21 mars, le président Biden a déclaré que Poutine était « dos au mur » en Ukraine et qu'il pourrait orchestrer une opération « sous fausse bannière » pour justifier l'utilisation d'armes illégales contre des cibles civiles et militaires (Photo, AFP).

« C'est le scandale que les Big Tech et le complexe industriel démocrate souhaitent voir disparaître », a déclaré Issa. « Ils savent ce qu'ils ont fait, et bien sûr, ils pensent qu'ils s'en sont sortis. C'est pourquoi il est essentiel que nous ne perdions pas l'occasion de demander des comptes. »

« Ce que je ne peux pas accepter, c'est le fait que Facebook, Twitter et les principaux acteurs médiatiques aient fait taire la vérité avec l'aide de plus de 50 personnes parmi les mieux informées du monde du renseignement, qui ont toutes conclu qu'il s'agissait de fausses informations. »

« C'est un complot de taille monumentale. C'est le scandale politique le plus conséquent depuis le Watergate, et il mérite une enquête au Congrès non moins robuste et non moins bipartisane que celle-là. »

Lorsque Joe Biden a accusé Moscou cette semaine de se préparer à utiliser des armes biologiques ou chimiques, les Russes sont entrés dans la mêlée de Hunter Biden, tirant parti des allégations de corruption pour accuser le fils du président américain de financer la production d'armes biologiques en Ukraine.

Igor Kirillov, responsable des défenses radiologiques, chimiques et biologiques au ministère russe de la Défense, a déclaré jeudi que Hunter Biden était directement impliqué dans les projets américains de déploiement d'armes de destruction massive en Ukraine.

Kirillov l'a accusé de financer « le programme d'armes biologiques du Pentagone en Ukraine » par le biais d'un fonds d'investissement, a rapporté l'agence de presse Sputnik International, soutenue par le Kremlin.

« Les matériaux reçus nous ont permis de retracer le schéma d'interaction entre les organes du gouvernement américain et les laboratoires biologiques ukrainiens », a déclaré Kirillov lors d'un point de presse.

« L'implication dans le financement de ces activités par des structures proches des dirigeants américains actuels, en particulier le fonds d'investissement Rosemont Seneca géré par Hunter Biden, attire l'attention. L'ampleur du programme est impressionnante. »

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Les médias libéraux ont rapidement pris la défense du président Biden après les allégations russes selon lesquelles l'USAID et le CDC, avec le soutien du philanthrope libéral George Soros, étaient responsables de la création de 31 laboratoires sur 14 sites en Ukraine (Photo, AFP). 

Citant une théorie du complot couramment utilisée par les médias russes soutenus par l'État, Kirillov aurait déclaré que l'USAID et le CDC, avec le soutien du philanthrope libéral George Soros, étaient responsables de la création de 31 laboratoires sur 14 sites en Ukraine.

Il n'existe aucune preuve crédible pour justifier cette affirmation.

Les médias libéraux ont rapidement pris la défense du président Biden à la suite des allégations russes. Julia Davis, une chroniqueuse du Daily Beast, a tweeté : « Si vous pensiez que la propagande russe était un jour "sophistiquée", je suis désolée de vous dire qu'elle a toujours été assez stupide. Elle l'est toujours. Voici leur dernière perle : Hunter Biden a financé des laboratoires biologiques en Ukraine. Fabriqué à la main pour Fox News. »

Cependant, les accusations de la Russie ont alimenté l'intérêt du public pour les activités de Hunter Biden en Ukraine. Selon un sondage Rasmussen publié cette semaine, 66 % des électeurs américains potentiels estiment que les questions suscitées par la fuite des e-mails de Hunter Biden sont « importantes ».

Ces allégations ont également ravivé la détermination des Républicains à faire pression en faveur d'une enquête, ce qui risque de coûter cher aux démocrates lors des élections de mi-mandat de novembre.

C
Le député républicain Darrell Issa, du 50e district de Californie, qui a mené la bataille pour exposer le rôle de Hunter Biden en Ukraine et en Chine (Photo AN).

« Les Big Tech, les médias traditionnels et la communauté du renseignement de l'État profond des démocrates veulent soit réécrire l'histoire de leur collusion, soit l'effacer entièrement », a déclaré Issa à Arab News.

« Nous ne les laisserons pas faire. Ces lettres avertissent tout le monde : la vraie reddition de comptes va avoir lieu. Et nous ne nous arrêterons que lorsque toute la vérité sera dévoilée. »

« Nous savons déjà avec certitude que les Big Tech ont collaboré avec des médias parmi les plus puissants de la nation et des partisans démocrates parmi les plus influents de la communauté du renseignement pour supprimer la vérité, empêcher le public d'avoir accès à un journalisme fondé sur les faits, et couvrir les scandales de la famille Biden. »

La Maison Blanche n'a pas répondu aux demandes de commentaires d'Arab News.


Pourparlers sur l'Ukraine: Kiev et l'Europe voient des avancées mais encore beaucoup de travail

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre". (AFP)
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  • Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou
  • Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine

KIEV: Le chancelier allemand a insisté lundi pour que la Russie rejoigne la table des négociations sur un plan de paix pour l'Ukraine, au lendemain de pourparlers à Genève ayant donné lieu à un "nouvel élan", mais qui nécessitent encore "du travail" selon Kiev et l'UE.

Les discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens, convoquées dimanche dans l'urgence, se sont tenues sur la base du projet de plan en 28 points de Donald Trump, considéré comme largement favorable à Moscou. Américains et Ukrainiens ont affirmé qu'un "futur accord" de paix devrait respecter la souveraineté de l'Ukraine.

L'Ukraine, qui lutte depuis près de quatre ans contre l'invasion de la Russie, est de nouveau au coeur d'échanges lundi à Luanda en marge d'un sommet entre l'UE et l'Union africaine. Et la "Coalition des volontaires", qui réunit les alliés de l'Ukraine, se réunira mardi en visioconférence.

"La Russie doit être présente à la table (des négociations)", a affirmé le chancelier allemand Friedrich Merz, jugeant néanmoins improbable "une percée" diplomatique cette semaine.

Le président américain avait initialement donné jusqu'au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, comprenant notamment la cession de territoires ukrainiens et s'apparentant à une capitulation de Kiev. Il a ensuite précisé que ce n'était pas sa "dernière offre".

Salué par le président russe Vladimir Poutine, le texte initial du plan Trump reprenait plusieurs exigences cruciales pour Moscou. Le Kremlin a dit lundi n'avoir aucune information à l'issue des pourparlers de Génève, mais savoir que des "modifications" avaient été apportées.

Si M. Zelensky a salué lundi des avancées, il a estimé qu'il fallait "beaucoup plus" pour parvenir à une "paix réelle" avec la Russie et mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Atmosphère "constructive"

Le dirigeant ukrainien s'est néanmoins félicité de l'inclusion d'éléments "extrêmement sensibles": la libération totale des prisonniers ukrainiens selon la formule de "tous-contre-tous" et des civils, et le retour des "enfants ukrainiens enlevés par la Russie".

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que l'hypothèse d'une visite de Volodymyr Zelensky à Washington était "au stade de la discussion", sans date fixée.

L'atmosphère à Genève était "parfois tendue, parfois plus légère mais dans l'ensemble constructive", a-t-il décrit, évoquant une ambiance "typique des négociations extrêmement importantes".

Depuis Luanda, les alliés européens de Kiev se sont dit prudemment optimistes.

"Il reste encore du travail à faire mais il y a une base solide pour avancer", a dit la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a lui salué un "nouvel élan".

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a aussi noté les "progrès significatifs" réalisés à Genève.

Aucune nouvelle version du texte n'a pour l'heure été publiée.

"Nous continuons tous à travailler avec nos partenaires, en particulier les États-Unis, et à rechercher des compromis qui nous renforcent et ne nous affaiblissent pas", a dit M. Zelensky lors d'une conférence virtuelle en Suède, ajoutant que son pays se trouve à un "moment critique".

Le président américain a semblé se réjouir de l'issue de la rencontre à Genève. "Est-ce vraiment possible que de grands progrès soient réalisés dans les pourparlers de paix entre la Russie et l'Ukraine??? Ne croyez que ce que vous voyez, mais quelque chose de bon pourrait bien se produire", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

A Genève, son secrétaire d'Etat Marco Rubio s'était dit dimanche "très optimiste" sur la possibilité de conclure "très vite" un accord, estimant que "les points qui restent en suspens ne sont pas insurmontables".

Les Russes auront "leur mot à dire", avait-il aussi assuré.

Lors d'un entretien téléphonique lundi entre Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le dirigeant russe a réitéré son opinion selon laquelle le plan initial des États-Unis pourrait "servir de base à un règlement de paix final".

La poussée lente, mais progressive, des troupes russes accentue la pression sur Kiev.

Moscou a revendiqué lundi la prise d'un village dans la région de Zaporijjia (sud), tandis que des frappes aériennes russes ont fait au moins quatre morts à Kharkiv.

La Russie cible quasi quotidiennement le pays au moyen de drones ou de missiles. Les infrastructures énergétiques sont particulièrement visées, faisant craindre un hiver difficile en Ukraine. Kiev vise de son côté régulièrement des dépôts et raffineries de pétrole et d'autres installations côté russe.

 


L'IA générative, un potentiel «Frankenstein des temps modernes», prévient le chef des droits humains de l'ONU

Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes. (AFP)
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  • "Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk
  • Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé

GENEVE: Les droits humains risquent d'être les premières victimes du déploiement de l'intelligence artificielle (IA) générative par les géants de la tech, a déclaré le Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme lundi, mettant en garde contre le potentiel "monstrueux" de tels systèmes.

"L'IA générative recèle un immense potentiel, mais son exploitation à des fins purement politiques ou économiques peut manipuler, déformer et détourner l'attention", a déclaré le Haut Commissaire Volker Türk lors d'une réunion à Genève (Suisse), soulignant que "sans garanties et réglementations adéquates, les systèmes d'IA pourraient se transformer en un monstre de Frankenstein des temps modernes".

"Le modèle économique actuel des plateformes de médias sociaux alimente déjà la polarisation, l'extrémisme et l'exclusion. De nombreux pays peinent à endiguer ce phénomène", a souligné M. Türk lors d'un forum sur les entreprises et les droits humains.

Et si l'IA générative est porteuse d'"immenses promesses", les droits humains peuvent en "être les premières victimes", a-t-il estimé.

L'exploitation de cette technologie "à des fins purement politiques ou économiques" fait peser une menace "sur plusieurs droits humains, notamment le droit à la vie privée, la participation politique, la liberté d'expression et le droit au travail".

Le Haut Commissaire a averti que ces menaces "pourraient se concrétiser en préjudices qui compromettent les promesses des technologies émergentes et pourraient engendrer des conséquences imprévisibles".

"Il est de la responsabilité des gouvernements de s'unir pour éviter un tel scénario", a insisté M. Türk.

Par ailleurs, le chef des droits humains de l'ONU a mis en évidence une autre menace représentée par la concentration croissante du pouvoir des entreprises et l'"accumulation massive de richesses personnelles et d'entreprises entre les mains d'une poignée d'acteurs".

"Dans certains cas, cela dépasse le poids économique de pays entiers", a-t-il déclaré, insistant sur le fait que lorsque "le pouvoir n'est pas encadré par la loi, il peut mener à des abus et à l'asservissement".

 


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

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  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.