GENEVE: Au moins 280 personnes ont été exécutées par les autorités iraniennes l'an dernier, selon des chiffres publiés jeudi par le Rapporteur spécial de l'ONU sur l'Iran.
Lors de la présentation de ces statistiques devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, Javaid Rehman a indiqué que le nombre d'exécutions pour des accusations liées à la législation sur les stupéfiants "a augmenté".
Au total, "au moins 280 personnes, dont au moins 10 femmes, ont été exécutées en 2021", a-t-il dit.
Il a également indiqué avoir été informé que trois "enfants délinquants" - terme utilisé par l'ONU pour parler de l'exécution d'une personne majeure mais qui a été reconnue coupable d'un crime alors qu'elle était âgé de moins de 18 ans - avaient été exécutés l'an dernier.
Le nombre de femmes exécutées est également en hausse, selon le rapport.
Le document précise aussi que plus de 80 des exécutions, dont une femme et au moins quatre ressortissants afghans, l'ont été pour infraction à la législation sur les stupéfiants, contre 25 en 2020, ce qui représente une augmentation des exécutions pour ce type d'infractions.
L'expert indépendant de l'ONU a également observé une augmentation des exécutions de personnes issues de communautés minoritaires, plus de 40 Baloutches et plus de 50 Kurdes ayant été exécutés entre le 1er janvier et le 17 novembre 2021.
Dans son rapport, le Rapporteur spécial, à qui Téhéran refuse l'accès sur son territoire, indique avoir continué de recevoir "des informations concordantes sur l'utilisation d'aveux obtenus par la torture en tant qu'éléments de preuve dans des affaires concernant des infractions emportant la peine capitale et sur le fait que les allégations de torture ne faisaient toujours pas l'objet d'enquête".
Javaid Rehman a par ailleurs dénoncé le recours par les membres des forces de sécurité et d'autres agents de l'Etat "à la force meurtrière et excessive dans le cadre de rassemblements pacifiques", en lien notamment avec la problématique de l'accès à l'eau.
Selon le rapport, "le climat d'impunité qui entoure les faits de privation arbitraire de la vie imputables aux agents de l'État fait comprendre à ceux d'entre eux qui commettent de tels actes qu'ils ne seront pas inquiétés".
Le Rapporteur spécial se dit par ailleurs également préoccupé par le nombre de décès qui ont lieu en détention dans des circonstances obscures et qui ne font l'objet d'aucune enquête. Entre le 1er janvier et le 1er décembre 2021, au moins onze prisonniers kurdes seraient morts en prison dans des circonstances obscures, selon le rapport.