LONDRES: La Grande-Bretagne «a pris toutes ses précautions» pour qu'un remboursement de 393 millions de livres sterling (464,9 millions d’euros) à l'Iran ne soit pas utilisé pour des armes, a déclaré la secrétaire aux Affaires étrangères, Liz Truss.
La dette, qui perdure depuis près de quarante ans, a été payée en échange de la liberté des binationaux anglo-iraniens Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Anousheh Ashouri. Ils sont retournés au Royaume-Uni dans la nuit de mercredi.
Truss a tenté de séparer la question de la «dette légitime» de celle de la libération des otages, mais le Daily Telegraph a rapporté que l'avion transportant les otages ne décollerait qu'une fois la transaction effectuée.
«Nous cherchions des moyens de régler cette dette que nous avions reconnue», a déclaré James Cleverly, ministre d'État pour l'Europe et l'Amérique du Nord, à Sky News. «Nous avions accepté cette dette, mais le contexte des sanctions a rendu les choses incroyablement difficiles. Il n’est pas possible de faire simplement un chèque, ça ne fonctionne pas comme cela», a-t-il poursuivi. «Il nous a fallu énormément de travail pour trouver une méthode garantissant que l'argent serait destiné à des fins humanitaires et qu'il est en accord avec les sanctions pesant sur l’Iran.»
Lorsqu'on lui a demandé s'il était convaincu que l'argent ne serait pas utilisé pour des armes, Cleverly a répondu par l’affirmative: «Nous avons pris toutes nos précautions pour nous assurer qu'il serait utilisé exclusivement dans un but humanitaire. L'Iran a un besoin notable et important d’aide humanitaire, et comme je l'ai dit, nous avons pris nos précautions pour y parvenir.»
Zaghari-Ratcliffe et Ashouri avaient passé respectivement six et cinq ans derrière les barreaux en Iran, tant pour des accusations de sécurité nationale que d'espionnage, que tous deux contestent formellement.
Le mari de Zaghari-Ratcliffe avait affirmé à plusieurs reprises que leur liberté dépendait du déblocage des fonds dus par la Grande-Bretagne à l'Iran prérévolutionnaire, maintenant payés en totalité, pour une commande de chars non livrée.
Sous le règne du shah, l'Iran était un proche allié du Royaume-Uni et de l'Occident dans son ensemble. Mais cette relation, et la coopération en matière de défense qu'elle impliquait, ont été bouleversées avec la révolution de 1979 qui a renversé le shah.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com