La petite marchande de fleurs de Mykolaïv

Une manifestante porte des fleurs bleues et jaunes lors d'un rassemblement de soutien à l'Ukraine à Los Angeles, Californie, le 5 mars 2022. (Ringo Chiu/AFP)
Une manifestante porte des fleurs bleues et jaunes lors d'un rassemblement de soutien à l'Ukraine à Los Angeles, Californie, le 5 mars 2022. (Ringo Chiu/AFP)
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Publié le Samedi 12 mars 2022

La petite marchande de fleurs de Mykolaïv

  • A Mykolaïv, ville désertée, Angela vend des tulipes et des roses chatoyantes, parce que, guerre ou pas, «les fleurs continuent à fleurir»
  • De nombreux militaires sont venus acheter des fleurs pour leurs copines le 8 mars, pour la journée internationale des droits des femmes

MYKOLAÏV, Ukraine : Dans l'atmosphère oppressante de Mykolaïv, ville désertée aux commerces fermés, à quelques kilomètres de la ligne de front, une toute petite boutique est restée ouverte. Angela y vend des tulipes et des roses chatoyantes, parce que, guerre ou pas, «les fleurs continuent à fleurir».

La neige tombe sur les grandes rues désertes de Mykolaïv, le froid est glacial, rares sont les voitures et les passants. On entend parfois quelques bombardements. Mais «Ambiance fleurie», le magasin d'Angela Kalisnik, situé juste à côté d'une échoppe close surmontée d'une enseigne «L'Amour» -en français-, réchauffe les yeux et les coeurs.

«Nous ne savions pas que la guerre arriverait, les fleurs continuent à fleurir dans notre région et on ne veut pas les jeter», sourit Angela Kalisnik, la ravissante propriétaire de 25 ans.

Sur tous les murs sont accrochés des bouquets multicolores, et, contre toute attente, il y a des clients. De nombreux militaires sont venus acheter des fleurs pour leurs copines le 8 mars, pour la journée internationale des droits des femmes, très célébrée dans les pays de l'ex-URSS.

Un homme sort du magasin avec un énorme bouquet pour l'anniversaire de sa mère. Et il y a quelques jours, un passant est venu acheter des fleurs pour une dame qui lui avait retrouvé son porte-monnaie perdu dans la rue.

Angela Kalisnik a fermé boutique une semaine après le début de l'invasion russe le 24 février, puis a décidé de rouvrir. «La guerre, c'est la guerre, mais les gens continuent à vivre, à fêter les anniversaires. Nous devons remonter le moral des gens et faire marcher l'économie», explique la jeune femme, avant d'offrir aux journalistes un bouquet de tulipes jaunes entouré d'un ruban bleu. Aux couleurs de l'Ukraine.

A une dizaine de mètres d'«Ambiance fleurie», une trentaine de personnes font la queue, dans un froid glacial, devant un distributeur de billets. Pour certains, ils attendent depuis deux heures. «Je ne comprends pas, il y a deux jours, tout était normal, mais maintenant c'est limité, on ne peut pas retirer plus de 400 hryvnia (environ 12 euros) à la fois», s'énerve Vitaly. Alors les gens tirent et retirent de l'argent, plusieurs fois.

Ville fantôme

Mykolaïv, ville située à une centaine de kilomètres à l'est d'Odessa, sur la mer Noire, est le théâtre de violents combats et bombardements depuis plusieurs jours. Mais les Ukrainiens ont repoussé les assauts russes, selon le gouverneur de la région Vitaly Kim, qui assure que «la bataille est en train d'être gagnée».

Lors d'une conférence de presse organisée vendredi devant le siège du conseil municipal, M. Kim, jeune gouverneur séduisant devenu une star dans son pays en raison de ses messages pleins d'entrain et d'humour publiés sur Facebook, assure que les Russes, qui continuent à bombarder les faubourgs de la ville, ont été repoussés de 15 à 20 km. «Ils pensaient que nous les accueillerions avec des fleurs, ils ne s'attendaient pas à notre résistance», lance M. Kim, qui avoue en souriant qu'il «ne connaissait rien à la guerre il y a 15 jours».

Des milliers et des milliers de civils ont fui Mykolaïv ces derniers jours, vers Odessa, encore épargnée. Personne n'est en mesure d'en donner le nombre exact, mais l'AFP avait observé mardi d'immenses files de voitures quittant la ville, qui abrite en temps normal près de 500.000 habitants.

Aujourd'hui, celle-ci semble vidée, seuls quelques rares commerces sont encore ouverts, et le grand supermarché commence à accuser des ruptures de stocks, notamment dans les rayons de pâtes, de riz, et de conserves.

Ceux qui sont restés à Mykolaïv veulent croire à une fin de guerre rapide, comme Valentin Nitchiprienko, aumônier militaire. «La guerre s'approche mais Dieu nous aidera, cela se terminera vite», assure le quinquagénaire souriant, qui «prie» lorsque ça bombarde.

Petite silhouette frêle emmitouflée, Valentina, une vieille dame rentre chez elle avec Maria, sa bru. Les deux femmes vivent seules, ensemble, depuis le début de la guerre, les hommes sont partis au front. Elles se sont renseignées sur internet ou en écoutant les messages de Vitaly Kim pour savoir que faire en cas de bombardement, se réfugier dans la baignoire ou se coller derrière un mur porteur.

«Nous gagnerons cette guerre, que Dieu nous aide», lance Valentina de sa petite voix.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.