La guerre en Ukraine aggrave l'insécurité alimentaire dans la région MENA

Une moissonneuse-batteuse ramasse le blé dans un champ près du village de Krasne dans la région de Chernihiv, à 120 km au nord de Kiev, le 05 juillet 2019 (Photo, Anatolii Stepanov / FAO / AFP).
Une moissonneuse-batteuse ramasse le blé dans un champ près du village de Krasne dans la région de Chernihiv, à 120 km au nord de Kiev, le 05 juillet 2019 (Photo, Anatolii Stepanov / FAO / AFP).
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Publié le Vendredi 11 mars 2022

La guerre en Ukraine aggrave l'insécurité alimentaire dans la région MENA

  • Les responsables s'attendent à ce que l'invasion russe de l'Ukraine ait un impact inflationniste sur les coûts de la nourriture, du pétrole et du transport
  • Les pays de la région MENA et les organismes d'aide qui dépendent des céréales de la mer Noire, moins chères, s’efforcent de trouver des sources alternatives

DUBAÏ: Lorsque les chars russes sont entrés en Ukraine le 24 février, la sonnette d'alarme a commencé à retentir jusqu'à des lieux pourtant éloignés de la zone de guerre. De nombreux pays dépendent en effet fortement des deux parties belligérantes pour leur approvisionnement en blé. Parmi eux, les nations de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord figurent en bonne place sur la liste.
C'est en partie la raison pour laquelle, pour les gouvernements du Liban, de l'Égypte, de la Tunisie, du Yémen et du Soudan, ainsi que pour les agences d'aide internationale, l'influence du conflit s'est fait beaucoup sentir malgré la distance géographique.
En quelques jours, les combats ont limité la capacité de la Russie et de l'Ukraine à continuer d'exporter du blé vers l'un de leurs principaux marchés. Celui-ci dépend notamment des céréales de la mer Noire, moins chères, pour une grande partie de son alimentation de base.
L'Ukraine a fermé plusieurs de ses ports et a ordonné l’arrêt du mouvement des navires dans la mer d'Azov jusqu'à nouvel ordre. L'effet a été immédiat.
Les pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), qui connaissaient déjà des pénuries alimentaires à cause de la hausse des coûts d'importation, des déficits budgétaires et des conflits, sont désormais confrontés à un défi supplémentaire. Toute suspension ou réduction des approvisionnements en blé en provenance d'Ukraine et de Russie privera sans aucun doute les citoyens de plusieurs pays les plus exposés à l'insécurité alimentaire de la capacité de produire du pain et d'autres produits de première nécessité.
Acteurs majeurs dans des secteurs tels que les puces informatiques, le pétrole, le bois, les céréales et l'huile de tournesol, la Russie et l'Ukraine représentent également ensemble plus de 14% des exportations mondiales de blé et un pourcentage similaire du marché mondial du maïs.

Des travailleurs préparent l'aide alimentaire qui sera distribuée aux Yéménites déplacés par le conflit dans la province occidentale de Hodeidah, le 1er mars 2022 (Photo, Khaled Ziad / AFP).


Selon les estimations du département américain de l'Agriculture, la Russie est le premier exportateur mondial de blé et l'Ukraine occupe la quatrième place. La Russie, l'Ukraine et la Biélorussie sont également parmi les principaux exportateurs d'engrais au monde.
La guerre a interrompu les expéditions depuis les ports ukrainiens, rapporte Reuters citant des commerçants et des banquiers. Les sanctions financières visant la Russie compliquent quant à elle le règlement des achats de blé russe. Tout cela faisant peser un risque supplémentaire sur les gouvernements de la région MENA.
«Tout le monde cherche d'autres marchés car il devient de plus en plus impossible d'acheter des provisions d'Ukraine ou de Russie», a déclaré un banquier spécialisé dans les matières premières du Moyen-Orient. Les perturbations du transport maritime, les nouvelles sanctions économiques et la hausse des primes d'assurance pèsent également dans la balance, selon lui. «Le marché ne s'attend pas à ce que les exportations ukrainiennes et russes reprennent avant la fin des combats» soutient-il enfin.

Le port maritime d'Odessa, depuis lequel sont expédiés les approvisionnements en céréales du pays vers les pays étrangers (Photo, Oleksandr Gimanov / AFP).


Au Liban, les responsables s'attendent à ce que les stocks de blé s'épuisent dans un mois. Au Yémen, qui importe 90% de son blé, c'est la panique totale. Des années de sécheresse ont créé des conditions proches de la famine et laissé la majeure partie de la population yéménite dépendante de l'aide alimentaire. La situation s'est aggravée depuis la prise de contrôle de la capitale Sanaa en 2014 par les Houthis.
L'année dernière, l'Ukraine a été le deuxième plus grand fournisseur de blé du Programme alimentaire mondial de l'ONU. Une grande partie de cette aide était destinée à la Syrie, où 90% de la population d'avant-guerre vit désormais au seuil de pauvreté, voire en dessous, selon l'ONU.
Pour, David Beasley, directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (Pam), le manque de financement a contraint le Pam à réduire de moitié les rations pour 8 millions de civils, avec d'autres réductions importantes à venir. «Et juste au moment où vous pensez que c'est déjà assez grave, nous avons maintenant une guerre en Ukraine», a-t-il ajouté dans une vidéo publiée sur le site web du Pam.
«Nous obtenons 50% de notre blé de la zone ukrainienne et russe. Cela va certainement avoir un impact dramatique sur les coûts de la nourriture, du pétrole et du transport. Juste au moment où vous pensez que les choses ne peuvent pas être pire, elles vont empirer. C’est une catastrophe par-dessus la catastrophe. C'est tout simplement déchirant.»

Des personnes déplacées par le conflit reçoivent une aide alimentaire dans un camp de la région de Khokha, au Yémen, le 14 janvier 2022 (Photo, Khaled Ziad / AFP).


Au Liban, la perspective d'une crise alimentaire imminente reste gravée dans les esprits depuis la destruction du port de Beyrouth en août 2020. Si le Liban s'est doté d'un nouveau site de stockage pour le blé importé, le pays doit maintenant trouver d'autres sources d'approvisionnement en blé.
D'après le ministre libanais de l'Économie et du Commerce Amin Salam, le Liban importait environ 60% de son blé d'Ukraine et de Russie. Le gouvernement a selon lui entamé des discussions avec la France, l'Inde et les États-Unis pour s'approvisionner. Les coûts devraient cependant être plus élevés.

 

EN BREF

L'Ukraine a interdit les exportations de seigle, de sarrasin, de millet, d’orge, de sucre, de sels, de viandes jusqu'à la fin 2022.

«Je n'ai pas pu acheter un croissant ou une man'ouché aujourd'hui», a déclaré Elio Alam, un habitant de Beyrouth, à Arab News jeudi. «Je me suis arrêté dans plusieurs magasins, mais tous m’ont dit qu'ils ne produisaient pas les produits afin d’économiser la farine pour faire du pain. Mais même le pain manque dans beaucoup de boulangeries.»
Compte tenu de l'état alarmant de l'économie libanaise, les inquiétudes sont doubles: d'où le gouvernement peut désormais s'approvisionner et comment peut-il payer ces provisions? «La situation réelle des finances publiques libanaises est loin d'être claire en raison du manque total de professionnalisme dans sa gestion. Il est par conséquent impossible de déterminer s'il existe encore des ressources au sein du Trésor public», a déclaré à Arab News, Riad Saade, président de CREAL, un centre de recherche agricole et une société de conseil à Beyrouth.

Des personnes font la queue devant une boulangerie dans le quartier de Nabaa au Liban (Photo, AFP).


«Les responsables libanais pourraient encore trouver des moyens d'assurer le financement des subventions au blé à partir d'autres allocations budgétaires. Ils chercheront également à obtenir des dons, ce qui aura des ramifications politiques. Les États-Unis et la France pourraient envisager de soutenir la population libanaise. Le Pam pourrait aussi avoir un rôle à jouer.»
«Le marché international reste ouvert et accessible. Mais, il s'agit ici de financer l'approvisionnement et de faire face aux prix qui ont augmenté à cause de la crise. L'Australie et le Kazakhstan peuvent également être des sources d'approvisionnement.»
Pour Saade, qui n'a toutefois pas exclu la possibilité d'émeutes du pain et de troubles civils «nous pourrions avoir atteint la situation où les gens n'auront d'autre choix que de se révolter.»
À l'instar du Liban, les responsables d'autres pays de la région MENA à court d'argent se sont efforcés de trouver des sources d’approvisionnements alternatives en céréales à des prix abordables.
Les responsables du régime syrien ont tenu une réunion d'urgence dès le début de l'invasion pour faire le point sur les réserves nationales de céréales, de sucre, d'huile de cuisson et de riz. Les ministres du président syrien Bachar al-Assad envisageraient de réduire les prix de certains produits de base sur les marchés locaux et de rationner le pétrole pour les deux prochains mois.

Des personnes font la queue devant une boulangerie dans la ville d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, le 24 avril 2020 (Photo, Omar Haj Kadour / AFP).


En plus des mesures d'austérité existantes, toute réduction de l’aide humanitaire aggraverait le stress et les difficultés financières des Syriens vivant dans les territoires contrôlés par le régime. Quant à ceux qui vivent dans les régions du pays sous le contrôle des rebelles ou sous l’administration des Kurdes, ils dépendent fortement du commerce transfrontalier avec la Turquie, l'Irak et le Liban, qui connaissent eux-mêmes des problèmes chroniques d'approvisionnement.
À Idlib, zone tenue par les rebelles, l'une des poches d'insécurité alimentaire du Moyen-Orient, Omar Karim, ouvrier et père de trois enfants, a confié que sa famille «vit déjà au bord de la famine tous les jours».
Ayant vécu sous les bombardements russes et du régime d'Al-Assad pendant de nombreuses années, Karim craint maintenant que sa famille ne subisse bientôt les répercussions d'une autre guerre russe.
Il a déclaré à Arab News: «La Russie a réussi à nous piétiner et mène une guerre à l'intérieur et à l'extérieur de la Syrie. Je ne sais pas comment faire pour continuer à nourrir ma famille. Que mangerons-nous? de l’herbe?»
L'Égypte, elle aussi, sent le danger venir. Les analystes estiment que la guerre en Ukraine pourrait constituer une menace sérieuse pour l'économie du pays, le prix du blé ayant augmenté de près de 50% ces derniers jours.

Des personnes déplacées par le conflit reçoivent une aide alimentaire dans un camp de la région de Khokha (Photo, Khaled Ziad / AFP).


D'après Michael Tanchum, chercheur non résident à l'Institut du Moyen-Orient, «L'Égypte doit déjà trouver d’autres fournisseurs. Une nouvelle escalade qui mettrait fin à toutes les exportations de la mer Noire pourrait également retirer les approvisionnements russes du marché, avec un impact catastrophique.»
L'Égypte importe la plus grande quantité de blé au monde. Il s'agit du second client de la Russie en termes de volume. Elle en a acheté 3,5 millions de tonnes à la mi-janvier, selon S&P Global. Le pays le plus peuplé du monde arabe a d'ores et déjà commencé à acheter ailleurs, notamment de Roumanie, mais 80% de ses importations proviennent de Russie et d'Ukraine.
«Avec environ quatre mois de réserves de blé, l'Égypte peut relever le défi. Mais pour cela, le Caire devra prendre des mesures immédiates et décisives, qui pourront être encore plus efficaces avec le soutien favorable de ses partenaires américains et européens», a ajouté Tanchum.

L’Égypte, le pays le plus peuplé du monde arabe, achète 80% de ses importations en Russie et en Ukraine (Photo, AFP).


La guerre en Ukraine menace également d'augmenter le coût des huiles de cuisson dans la région MENA et en Turquie. Le blocage des importations en provenance de Russie et d'Ukraine a déclenché des achats dictés par la panique d'huile de tournesol en Turquie, malgré les assurances du gouvernement concernant la disponibilité des produits de base.
Des navires transportant de l'huile végétale en provenance de Russie, qui fournit 55% des besoins d'importation de la Turquie, et d'Ukraine, qui en fournit 15%, ont été retenus dans la mer d'Azov. Les inquiétudes risquent de s’accroître si la guerre venait à affecter la récolte de cette année en Ukraine et si les sanctions contre la Russie en perturbaient les paiements.
A l'agitation et le chaos des deux dernières décennies s'ajoute la menace qui pesé sur les disponibilités alimentaires au Moyen-Orient, qui a rarement atteint des proportions alarmantes. Quelle que soit l'ampleur de la perturbation, les dirigeants régionaux ont toujours trouvé un moyen de maintenir l'approvisionnement en denrées de base. La crise ukrainienne, qui a plongé le grenier du monde dans la guerre, est différente.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.