La famille d'Yvan Colonna appelle à élargir la mobilisation

Des manifestants décrochent un portrait d'Yvan Colonna devant la préfecture d'Ajaccio, le 4 mars 2022, suite à l'agression du militant indépendantiste à la prison d'Arles. (Photo, AFP)
Des manifestants décrochent un portrait d'Yvan Colonna devant la préfecture d'Ajaccio, le 4 mars 2022, suite à l'agression du militant indépendantiste à la prison d'Arles. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

La famille d'Yvan Colonna appelle à élargir la mobilisation

  • Samedi soir, des banderoles de soutien à Yvan Colonna ont été déployées dans une tribune du stade de Furiani, en Haute-Corse, lors du match de ligue 2 opposant le SC Bastia à Valenciennes
  • Dimanche, une manifestation à l'appel des syndicats d'étudiants nationalistes, rejoints par de nombreux partis politiques et syndicats, devrait rassembler des centaines de personnes à Corte

AJACCIO, France : La famille du militant indépendantiste corse Yvan Colonna, dans le coma après une agression par un codétenu, a appelé samedi à ce que la mobilisation en Corse soit relayée "au-delà des cercles nationalistes", à la veille d'une manifestation prévue à Corte (Haute-Corse).

"Nous serons par la pensée au côté de cette jeunesse qui, demain dimanche, appelle à une mobilisation par laquelle elle souhaite dénoncer ce que la Corse subit, tout comme notre famille aujourd’hui après tant d’autres", a écrit la famille Colonna dans une lettre transmise par Christine Colonna, la soeur de l'ancien berger.

"Il nous importe aussi que cette mobilisation puisse s’élargir à d’autres sensibilités associatives, politiques ou autres, que nos appels puissent être entendus, relayés au-delà des cercles nationalistes auxquels nous appartenons nous-mêmes", ajoute-t-elle.

Mercredi, Yvan Colonna a été victime d'une violente agression d'un codétenu dans la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) où il purgeait sa peine pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998.

Depuis, les manifestations s'enchaînent sur l'île, de rassemblements devant les préfectures aux blocages de ferries, avec le mot d'ordre "Etat français assassin", sur fond d'interrogations sur les conditions de l'attaque de M. Colonna, qui réclamait de longue date son rapprochement dans une prison de l'île.

Dans sa lettre, la famille dénonce une "agression, brutale, barbare, techniquement maitrisée", et parle de "tentative d'assassinat". Elle annonce des "initiatives judiciaires" dans les "meilleurs délais". Selon les premiers éléments de l'enquête, ensuite confiée au Parquet national antiterroriste, le détenu qui a agressé Yvan Colonna l'a étranglé à mains nues.

Ses proches ont déploré avoir manqué d'informations juste après l'agression, notamment de la part de l'administration pénitentiaire. "Yvan a ensuite été annoncé décédé puis en état de mort cérébrale et finalement dans un état stationnaire mais cependant gravissime. Ces simples faits sont révélateurs d’une situation anormalement confuse, incompréhensible, suspecte", dénonce la famille.

Les Colonna se disent "profondément touchés par toutes les marques de sympathie, de solidarité et de soutien que les Corses, mais pas seulement, où qu’ils soient, en France, ou ici même, inconnus ou proches, nous ont témoignées".

"Pour tout cela, et pour ce que vous ferez dans les jours à venir, un grand merci du fond du cœur!", ajoutent-ils en langue corse.

Samedi soir, des banderoles de soutien à Yvan Colonna ont été déployées dans une tribune du stade de Furiani, en Haute-Corse, lors du match de ligue 2 opposant le SC Bastia à Valenciennes.

"Pour Yvan et pour le peuple, contre l'Etat assassin. Je te crache à la gueule. Tous à Corte", pouvait-on lire, inscrit en lettres noires sur des bâches blanches, brandies depuis la tribune Est qui abrite les ultras Bastiais, ou encore "La France dehors". Le match s'est déroulé sans incident.

Dimanche, une manifestation à l'appel des syndicats d'étudiants nationalistes, rejoints par de nombreux partis politiques et syndicats, devrait rassembler des centaines de personnes à Corte.

Peu avant, à la mi-journée, le Parquet national antiterroriste fera une conférence de presse à Paris au sujet de l'agression d'Yvan Colonna.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.