PARIS: Gérald Darmanin a affirmé mardi que « moins d'une centaine » d'Ukrainiens étaient arrivés en France, certains à l'aéroport de Beauvais, et d'autres en voiture, à la frontière niçoise.
Le ministre, qui s'exprimait devant la presse à l'issue d'une réunion avec les préfets sur l'accueil des « déplacés ukrainiens », a ajouté que le gouvernement avait installé des « aménagements particuliers pour pouvoir organiser des accueils » dans les aéroports et mettre en place « des dispositifs d'accueil » en lien avec les élus.
Dans la matinée, le gouvernement a adressé aux élus un courrier les invitant à « faire connaître » aux préfets « les solutions et initiatives possibles » dans leurs communes pour préparer l'arrivée de réfugiés.
Il a souligné que la communauté ukrainienne n'était pas très nombreuse en France avec « 17 000 » personnes recensées.
Gérald Darmanin a affirmé en outre avoir donné des « instructions » pour que les ressortissants ukrainiens dont les titres de séjour en France arrivent à expiration « dans les jours et semaines à venir » voient leur titre prolongé de « 90 jours au moins ».
Au niveau de l'UE, il a cité également la mise en place de « la protection temporaire de six mois, renouvelable pendant trois ans ».
Un nouveau conseil des ministres de l'Intérieur de l'UE se déroulera jeudi à Bruxelles, a-t-il dit.
Par ailleurs, le ministre a évoqué un échange avec son homologue britannique afin « de laisser passer les Ukrainiens en Grande-Bretagne » en citant le cas d'une famille bloquée à Calais.
Moins de deux mois avant le premier tour de l'élection présidentielle, Gérald Darmanin a insisté auprès des préfets sur la nécessité de se « protéger en cas de cyberattaque », et de « garantir la fiabilité des élections démocratiques en France ».
Interrogé sur l'ampleur de cette menace, le ministre a répondu qu'il n'y avait « pas d'alarme particulière » en ce moment.
Une réunion sur ce thème est prévue vendredi à Matignon.
Madrid s'engage à accueillir des réfugiés ukrainiens
Le gouvernement de gauche espagnol s'est engagé mardi à accueillir des réfugiés ukrainiens fuyant l'invasion russe et a annoncé qu'il allait déployer 150 militaires en Lettonie dans le cadre du renforcement du flanc oriental de l'Otan.
« Dès leur arrivée », ces réfugiés ukrainiens « seront des citoyens de plein droit » en Espagne, « notamment en terme d'accès à un emploi », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodríguez, lors d'une conférence de presse.
Cet engagement de l'Espagne entrera dans le cadre du mécanisme de « protection temporaire » qu'une grande majorité d'Etats membres de l'UE sont d'accord pour octroyer aux Ukrainiens fuyant leur pays devant l'avancée des troupes russes.
Ce régime, institué en réponse au conflit en ex-Yougoslavie, mais qui n'a jamais été utilisé par l'UE, prévoit l'octroi de cette protection en cas d'afflux massif de personnes déplacées, ainsi que des mesures pour répartir entre pays de l'UE l'effort d'accueil de ces populations.
Cette proposition de protection doit désormais être entérinée par une majorité qualifiée au Conseil européen, soit un minimum de 15 Etats membres sur 27 représentant au moins 65% de la population européenne.
La porte-parole du gouvernement espagnol a également assuré que les Ukrainiens résidant déjà en Espagne verraient leur droit à « rester et travailler » dans le pays « garanti ».
Selon l'institut de statistiques espagnol (INE), 112 000 Ukrainiens résident en Espagne, pour environ 80 000 Russes.