La victoire de Poutine en Ukraine aggraverait la crise humanitaire

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans une allocution vidéo devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. (Photo, AFP)
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans une allocution vidéo devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 mars 2022

La victoire de Poutine en Ukraine aggraverait la crise humanitaire

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans une allocution vidéo devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies. (Photo, AFP)
  • La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a exhorté mardi Moscou à «s'abstenir de toute attaque militaire contre des civils et des biens de caractère civil» en Ukraine
  • Si le président russe Vladimir Poutine parvient à son objectif de renverser le gouvernement de Kiev, les crises humanitaire et des droits de l'homme en Ukraine «ne feront qu'empirer», a averti Blinken

GENÈVE/ STASBOURG : Si le président russe Vladimir Poutine parvenait à renverser le gouvernement de Kiev, les crises humanitaires et des droits de l'homme en Ukraine ne feraient « qu'empirer », a averti mardi le chef de la diplomatie américaine. 

Dans une allocation vidéo devant le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, Antony Blinken a affirmé que « l'attaque préméditée, non provoquée et injustifiée de la Russie contre l'Ukraine » créait une grave crise humanitaire et des droits humains dans ce pays. 

Il a également suggéré d'exclure Moscou du Conseil des droits de l'homme des Nations unies. 

La Russie a déclenché le 24 février à l'aube l'invasion de l'Ukraine, après la reconnaissance par le président russe Vladimir Poutine de l'indépendance de territoires séparatistes ukrainiens du Donbass. L'attaque a provoqué un tollé dans la communauté internationale. 

M. Blinken a souligné que les « violations du droit humanitaire international commises par Moscou augmentent d'heure en heure », en faisant valoir que de nombreux civils sont tués tandis que plus d'un demi-million de personnes ont fui le pays depuis l'invasion. 

« Si le président Poutine parvient à son objectif déclaré de renverser le gouvernement démocratiquement élu de l'Ukraine, les crises humanitaire et des droits de l'homme ne feront qu'empirer », a-t-il averti. 

 

Saisie par Kiev, la CEDH exhorte Moscou «à s'abstenir de toute attaque» visant des civils

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH), saisie par Kiev selon une procédure d'urgence, a exhorté mardi Moscou à « s'abstenir de toute attaque militaire contre des civils et des biens de caractère civil » en Ukraine. 

Il s'agit « des locaux résidentiels, des véhicules d'urgence » et tout spécialement « des écoles et des hôpitaux » ou des « véhicules de secours » sur « le territoire attaqué ou assiégé par les troupes russes », détaille la cour dans un communiqué. 

Le secrétaire d'État américain a également pointé du doigt la situation en Crimée, une péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014. 

Là-bas, a-t-il accusé, « l'occupation russe a été suivie d'exécutions extrajudiciaires, de disparitions forcées, de cas de torture, de détentions arbitraires, de persécution des minorités ethniques et religieuses et de répression brutale de la dissidence ».  

« Le Kremlin intensifie également sa répression à l'intérieur de la Russie », a-t-il dit, en soulignant que « même avant l'invasion, il fermait les organisations de défense des droits humains et harcelait, empoisonnait et emprisonnait les activistes anti-corruption et les opposants politiques ».   

Et, depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, « les autorités auraient détenu des milliers de Russes qui protestaient pacifiquement contre les invasions, ainsi que des journalistes qui couvraient les manifestations », a dénoncé M. Blinken. 

Le chef de la diplomatie américaine a appelé le CDH à « envoyer un message uni au président Poutine pour qu'il mette fin sans condition à cette attaque (...) et retire immédiatement les forces russes en Ukraine ». Il a également exigé que des mesures soient prises pour que les auteurs de cette attaque rendent des comptes. 

« On peut raisonnablement se demander si un État membre de l'ONU qui tente de s'emparer d'un autre État membre de l'ONU, tout en commettant d'horribles violations des droits humains et en causant des souffrances humanitaires énormes, devrait être autorisé à rester au sein de ce Conseil », a-t-il encore dit. 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.