Syrie: après les camps de tentes, des logements financés par Ankara

Des Syriens déplacés internes chargent leurs affaires sur un camion dans un camp, avant d'être transportés vers un nouveau complexe de logements tenu par l'opposition dans le nord du gouvernorat d'Alep, construit avec le soutien de l'agence d'urgence turque AFAD, le 9 février 2022. (Bakr Alakasem/AFP)
Des Syriens déplacés internes chargent leurs affaires sur un camion dans un camp, avant d'être transportés vers un nouveau complexe de logements tenu par l'opposition dans le nord du gouvernorat d'Alep, construit avec le soutien de l'agence d'urgence turque AFAD, le 9 février 2022. (Bakr Alakasem/AFP)
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Publié le Mardi 22 février 2022

Syrie: après les camps de tentes, des logements financés par Ankara

  • Le complexe résidentiel, construit près de la ville d'al-Bab, sous contrôle depuis 2016 des forces turques et de leurs supplétifs syriens, est le dernier d'une série de projets de logements parrainés par Ankara
  • Les responsables locaux et leurs parrains turcs présentent la construction des logements comme une action humanitaire visant à aider les familles déplacées

BIZAAH, Syrie: «Quand j'ai appris que nous emménagions dans une maison, je n'y croyais pas»: Maryam al-Hussein, mère de quatre enfants, habite enfin dans un complexe résidentiel financé par Ankara dans le nord de la Syrie, après plus d'un an passé dans des camps de tentes.

«J'étais si heureuse que je ne pensais à rien d'autre qu'au déménagement», raconte la veuve de 28 ans en arrivant dans sa nouvelle maison, dans une région qui échappe au contrôle de Damas.

Le complexe résidentiel, construit près de la ville d'al-Bab, sous contrôle depuis 2016 des forces turques et de leurs supplétifs syriens, est le dernier d'une série de projets de logements parrainés par Ankara.

La Turquie cherche à créer le long de sa frontière une «zone de sécurité» pour empêcher des Syriens déplacés par la guerre de franchir la frontière, et permettre à Ankara de renvoyer une partie des millions de réfugiés qui se trouvent déjà sur le sol turc. 

Les responsables locaux et leurs parrains turcs présentent la construction des logements comme une action humanitaire visant à aider les familles déplacées.

L'ONG turque Humanitaire Relief Foundation (IHH) dit avoir soutenu la construction de plus de 18.000 unités résidentielles dans le nord-ouest de la Syrie depuis 2019.

La livre turque est devenue la monnaie principale et la Turquie a même contribué à la création d'hôpitaux, de bureaux de poste et d'écoles qui enseignent la langue turque.

«Plus de 50.000 personnes se sont installées dans les maisons que nous avons construites jusqu'à présent», a déclaré à l'AFP le secrétaire général de l'IHH, Durmus Aydin. 

Selon lui, 100.000 personnes seront hébergées d'ici avril dans 24.325 maisons construites par l'IHH.

Abris temporaires

Le dernier complexe résidentiel en date a été achevé ce mois-ci près de Bizaah, à 3 km à l'est d'al-Bab, avec le soutien de l'Agence gouvernementale turque de gestion des catastrophes et des situations d'urgence (Afad), selon des responsables locaux.

Il se compose de 300 unités en béton identiques d'un étage avec de grandes portes métalliques et de petites fenêtres latérales.

Chaque unité comprend deux pièces, une cuisine et une salle de bain, et est équipée de son propre réservoir d'eau.

Selon M. Aydin, le coût de construction d'une unité de 40 m2 s'élève à 2.500 dollars (environ 2.200 euros).

Le complexe - un des nombreux projets de logement similaires soutenus par l'Afad - comprend aussi une mosquée et une école.

Un centre médical est actuellement en construction, ont indiqué des responsables locaux.

Maryam a perdu son mari au combat et a été déplacée par la guerre en 2019. Elle a vécu depuis dans des camps de tentes avec ses quatre enfants, son père et son frère dans des conditions difficiles.

«En hiver, une maison, c'est mieux, car la pluie ne s'infiltre pas», explique-t-elle. »En été, il reste frais car la pierre protège de la chaleur alors que le tissu transforme les tentes en fournaise».

Le complexe de logements de Bizaah a été construit sur un terrain géré par un conseil local avec «l'entière coopération de nos frères turcs», affirme Hussein al-Issale, qui supervise la réinstallation des familles déplacées.

«Ces maisons sont des abris temporaires pour nos frères déplacés», ajoute ce responsable local.

«En train de se mentir»

De nombreuses familles déplacées sont reconnaissantes envers la Turquie, mais pas Mohammad Haj Moussa, 38 ans et père de quatre enfants, qui a vécu dans des camps depuis que la guerre l'a forcé à quitter sa ville natale à Idleb il y a cinq ans.

Pour lui, la vie entre quatre murs de béton n'est que «légèrement différente» de celle dans une tente.

«On est en train de se mentir», affirme-t-il. Car, ce que «nous voulons (c'est) une solution (permanente). Nous voulons rentrer chez nous».

Non loin de là, Ahmed Mustafa Katouli se dit reconnaissant d'avoir aujourd'hui un toit en béton pour lui, sa femme et leurs six enfants, mais il se plaint que les logements sont trop petits.

«Ces maisons ne compensent pas ce que nous avons perdu», dit cet homme déplacé par les combats à Alep il y a une dizaine d'années.

«Nous avons perdu maisons, terres et martyrs», mais après tout le temps passé dans des tentes «je suis obligé de vivre ici.»


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
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  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
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  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com