AMMAN: La Cour royale jordanienne a rejeté lundi des informations qu'elle juge «inexactes» et «mensongères» concernant les comptes bancaires étrangers du roi Abdallah.
L'institution a ainsi déclaré que les rapports comportaient «des inexactitudes, des informations obsolètes et trompeuses qui ont pour but de diffamer la Jordanie et Sa Majesté, et de déformer la vérité.»
Cette déclaration, lue par Arab News, est survenue après que la presse internationale a publié une série de rapports basés sur des données divulguées par le Crédit Suisse, banque suisse de renom.
Selon les rapports, le roi Abdullah posséderait six comptes au Crédit Suisse, l'un d'eux étant estimé à près de 224 millions de dollars.
La Cour royale a précisé que le chiffre total mentionné dans un certain nombre de rapports était «inexact et exagéré» et que cela était dû à «de nombreux doubles dénombrements.»
Les données, qui ont été divulguées au journal Sueddeutsche Zeitung en Allemagne, contiennent les détails de 18 000 comptes bancaires appartenant à des personnalités mondiales éminentes entre les années 1940 et 2010, notamment les fils de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, Alaa et Gamal, qui auraient possédé un total de six comptes à différents moments, dont un en 2003 d'une valeur de 196 millions de dollars.
D’après le communiqué, «la plupart des sommes dont il est question sont en rapport avec la vente d'un gros avion Airbus 340 à 212 millions de dollars et l'achat d'un autre avion Gulfstream, plus petit et moins coûteux. Le roi avait effectivement hérité de deux avions de Sa Majesté le défunt roi Hussein. Il les a ensuite vendus et remplacés plus d'une fois au cours des 20 dernières années, d'où la vente de l'Airbus 340 et l'achat du Gulfstream, actuellement utilisé par Sa Majesté.»
Les comptes fermés comprennent un compte avec des dépôts hérités par le roi Abdullah du roi Hussein, a ajouté la Cour royale.
Quant au compte appartenant à la reine Rania de Jordanie, il a été établi, selon la Cour royale, comme un fonds fiduciaire pour les enfants du roi. Les fonds provenaient en effet de la fortune privée du roi et le compte a été confié à la mère des enfants puisqu'ils étaient mineurs à l'époque, précise la déclaration.
En réponse aux rapports qui semblent associer la richesse du monarque à l'aide étrangère, la Cour royale a précisé que les «actifs privés du roi avaient toujours été indépendants de la trésorerie et des fonds publics.»
Elle a réaffirmé que toutes les aides internationales que la Jordanie reçoit sont «soumises à des audits professionnels et que leurs allocations sont entièrement comptabilisées par le gouvernement ainsi que les entités donatrices, conformément aux accords de coopération soumis aux normes les plus élevées de gouvernance et de contrôle.»
«Toutes les allégations qui relient les fonds de ces comptes à des fonds publics ou à une aide étrangère sont diffamatoires et dénués de tout fondement. Ce sont des tentatives intentionnelles de déformer les faits et de porter atteinte à la réputation de la Jordanie, ainsi qu'à la crédibilité de Sa Majesté, surtout que des rapports similaires –basés sur des fuites des années précédentes – ont été publiés l'année dernière.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com