Livres des deux rives, un programme pilote pour le dialogue

Nora Bouzida lors de son intervention au Forum des mondes méditerranéens à Marseille. Photo Hakima Bedouani
Nora Bouzida lors de son intervention au Forum des mondes méditerranéens à Marseille. Photo Hakima Bedouani
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Publié le Mercredi 16 février 2022

Livres des deux rives, un programme pilote pour le dialogue

  • «Le programme Livres des deux rives constitue plus que jamais un outil de dialogue interculturel»
  • «Ce programme représente un véritable échange avec des livres édités dans les pays du Maghreb, en langue française ou arabe, qui seront réédités par des éditeurs français»

PARIS: Le programme, baptisé «Livres des deux rives», mis en œuvre par l’Institut français et programmé de juin 2021 à février 2023, est un projet pilote qui vise à soutenir le dialogue entre les sociétés civiles des rives nord et sud de la Méditerranée par des actions de coopération autour du livre. «Le programme Livres des deux rives constitue plus que jamais un outil de dialogue interculturel, d’échanges durables et de renforcement des liens entre les sociétés civiles des rives nord et sud de la Méditerranée », expliquent les initiateurs du programme.

Financé par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères français, dans le cadre du Fonds de solidarité pour les projets innovants, les sociétés civiles, la francophonie et le développement humain (FSPI), Livres des deux rives a, selon les responsables du programme, pour objectif de contribuer à la mise en place de réseaux et de partenariats et à impulser le dialogue entre les sociétés civiles – de France, d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie. Il s’agit également d’établir une expression culturelle libre et partagée ainsi que de renforcer le secteur du livre en tant qu’industrie culturelle et créative en Méditerranée occidentale.

Interrogée par Arab News en français sur l’importance de ce programme dans l’impulsion des échanges culturels et intellectuels entre les pays des deux rives de la Méditerranée, lors de sa participation au Forum des mondes méditerranéens, l’éditrice algérienne Nora Bouzida explique que le programme Livres des deux rives, initié par la France en juin 2019, est «un programme qui permet d’encourager la coédition entre éditeurs français et maghrébins».

«Dans une première étape, ce projet, très important, va permettre de constituer un flux culturel, intellectuel et d’idées, pas comme on a l’habitude de faire, de la France vers les pays du sud. Ce programme représente un véritable échange avec des livres édités dans les pays du Maghreb, en langue française ou arabe, qui seront réédités et/ou coédités par des éditeurs français.» Selon elle, ce projet est un nouveau pas qualitatif dans la circulation des flux qui permettra aux peuples des deux rives de vivre dans une Méditerranée apaisée, loin des crises.

«La Méditerranée est un espace que l’on partage entre plusieurs cultures, millénaires pour la plupart, qui vivent parfois des conflits que je compare à des éruptions volcaniques», explique-t-elle. «Il y a des tensions, des conflits entre les pays, même entre les pays de la même rive, nord ou sud.» Elle ajoute: «En tant qu’éditrice, je considère le livre comme le meilleur moyen pour amener les peuples, à travers les travaux de traduction, d’édition et les publications des mêmes livres, de mêmes idées, à tisser des liens indélébiles naturels pour cette région si particulière dans la géographie mondiale.»


Des actions concrètes

La coopération autour du programme Livres des deux rives s’articule autour de deux axes: la traduction, avec l’ambition de soutenir les flux de traduction entre le français et l’arabe; la professionnalisation des traducteurs et de l’édition, en soutenant les échanges et les projets communs, la promotion des auteurs et la circulation des œuvres.

«J’appelle tous les peuples méditerranéens à s’ouvrir, à ne pas se refermer sur quelques acquis qui sont si éphémères devant les enjeux humains et humanistes que nous devons tous partager dans cette zone de notre planète», souligne Nora Bouzida lors de notre rencontre.

Pour l’axe traduction, les actions qui seront menées par l’association Atlas-CITL (Collège international des traducteurs littéraires), concernent, entre autres, des ateliers de formation à la traduction, à la sensibilisation des enjeux de traduction et à la professionnalisation du métier. Ils seront destinés à la littérature générale, la littérature jeunesse et les sciences humaines et sociales. Le programme comprendra également des missions de recherche dans les pays concernés pour permettre l’identification des œuvres à traduire de l’arabe vers le français.

Quant à l’axe édition, il est prévu la création d’un fonds dédié à la publication et à la traduction, régi par des experts de France, d’Algérie, du Maroc et de Tunisie ainsi que l’organisation de rencontres professionnelles, de séminaires et de tournées d’auteurs et d’éditeurs dans les différents pays concernés. Selon les responsables du programme, un collectif d’éditeurs travaillera au renforcement des projets éditoriaux, notamment dans le cadre de coéditions.

À plus long terme, ce programme pourrait être élargi à d’autres pays européens et arabes.

 


La diva libanaise Fairouz souffle ses 90 bougies

La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
La diva libanaise Fairuz se produit lors d'un rare concert à Beyrouth le 7 octobre 2010. (AFP)
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  • Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël
  • Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage

BEYROUTH: Dernière légende vivante de la chanson arabe, Fairouz a soufflé jeudi ses 90 bougies alors que son pays, le Liban qu'elle a tant célébré, est plongé dans une guerre meurtrière entre le Hezbollah et Israël.

Les internautes ont enflammé la Toile en diffusant les chansons de la diva, rare symbole d'unité nationale dans le pays divisé, alors que les médias de tous bords lui rendaient hommage.

En 2020, le président français Emmanuel Macron, en visite à Beyrouth, s'était rendu au domicile de Fairouz et l'avait décorée de la Légion d'honneur.

"A celle qui incarne l'âme de cette région avec dignité, un bel anniversaire", a-t-il écrit jeudi sur son compte Instagram.

"La voix de Fairouz est mon pays", a pour sa part écrit sur Facebook le célèbre compositeur libanais Marcel Khalifé.

Après s'être produite pendant plus d'un demi-siècle de Beyrouth à Las Vegas, en passant par Paris et Londres, la star n'apparait plus en public depuis plus d'une décennie.

"Quand vous regardez le Liban aujourd'hui, vous voyez qu'il ne ressemble aucunement au Liban que je chante", regrettait la diva dans une interview au New York Times en 1999, en allusion aux décennies de guerres et de destructions.

Au plus fort de la guerre civile, elle avait chanté "Je t'aime, Ö Liban, mon pays" ("Bhebbak ya Lebnane"), une chanson devenue iconique.

Fairouz a exalté son Liban natal mais également l'amour, la liberté et la Palestine.

Elle a donné vie aux paroles de grands poètes arabes --les Libanais Gibrane Khalil Gibrane, Saïd Akl ou l'Egyptien Ahmed Chawki--, tandis que ses chants patriotiques se sont incrustés dans la mémoire des Libanais et du reste du monde arabe.

Nouhad Haddad de son vrai nom, elle est née en 1934 dans une modeste famille chrétienne qui habitait le quartier de Zokak el-Blatt, visé lundi par une frappe israélienne.

Engagée à la radio, le compositeur Halim al-Roumi, impressionné, lui donne son surnom.

Dans les années 1950, elle épouse le compositeur Assi Rahbani qui, avec son frère Mansour, révolutionne la chanson et la musique arabe traditionnelles en mêlant morceaux classiques occidentaux, russes et latino-américains à des rythmes orientaux, sur une orchestration moderne.

C'est après ses premiers concerts au Festival international de Baalbeck, au milieu des ruines de ce site libanais antique près duquel s'abattent actuellement les bombes israéliennes, que la carrière de Fairouz s'envole.

Adulée par les aînés, elle devient l'icône des jeunes lorsque son fils Ziad, enfant terrible de la musique libanaise, lui composera des chansons influencées par des rythmes de jazz.


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com