Le Forum des mondes méditerranéens, pour la construction d’un avenir commun?

Venues d’Égypte, de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, de Turquie, ou encore d’Albanie, d’Italie et de Grèce, près de 1 200 personnes se sont réunies dans la cité phocéenne. Photo fournie.
Venues d’Égypte, de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, de Turquie, ou encore d’Albanie, d’Italie et de Grèce, près de 1 200 personnes se sont réunies dans la cité phocéenne. Photo fournie.
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Publié le Mardi 08 février 2022

Le Forum des mondes méditerranéens, pour la construction d’un avenir commun?

  • L’objectif est de tisser des liens et de développer des initiatives qui détermineront l’avenir de l’espace méditerranéen
  • Emmanuel Macron a défendu les diasporas et a annoncé un fonds de 100 millions d’euros pour les entrepreneurs qui vivent en France et souhaitent investir au Maghreb

MARSEILLE: À l’initiative du président de la république française, Emmanuel Macron, le Forum des mondes méditerranéens a lieu du 7 et 8 février au parc Chanot, à Marseille. Venues d’Égypte, de Tunisie, d’Algérie, du Maroc, de Turquie, ou encore d’Albanie, d’Italie et de Grèce, près de 1 200 personnes se sont réunies dans la cité phocéenne.

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À l’initiative du président de la république française, Emmanuel Macron, le Forum des mondes méditerranéens a lieu du 7 et 8 février au parc Chanot, à Marseille. Photo fournie.

Associations, organisations, experts et entrepreneurs se sont exprimés à l’occasion de tables rondes et d’ateliers. Leur objectif est de tisser des liens et de développer des initiatives qui détermineront l’avenir de l’espace méditerranéen.

Faire émerger des projets communs: tel est le souhait de tous ceux que nous avons rencontrés lors de cet événement. «Nous sommes absolument ravis d’être ici malgré toutes ces difficultés liées à la pandémie. […] Nous sommes très nombreux à être venus de toute la Méditerranée pour parler de ce qui va bien et de ce qui va mal», explique Karim Amellal, ambassadeur et délégué́ interministériel pour la Méditerranée. Il s’agit aussi de regarder de quelle manière nous pourrions surmonter nos difficultés pour aller de l’avant, ajoute-t-il.

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Faire émerger des projets communs: tel est le souhait de tous ceux que nous avons rencontrés lors de cet événement. Photo fournie.

«Malgré le fait que la crise sanitaire et le contexte politique ne sont pas propices, le projet avance. Nous avons tout intérêt à mobiliser les acteurs et les sociétés civiles autour de thématiques qui nous rapprochent: l’économie, l’entrepreneuriat, la culture, le patrimoine, l’environnement, la biodiversité, et d’autres encore. Que vous soyez à Alexandrie, à Alger, à Athènes ou à Marseille, les défis sont exactement les mêmes et les solutions doivent être communes», poursuit-il.

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Associations, organisations, experts et entrepreneurs se sont exprimés à l’occasion de tables rondes et d’ateliers. Photo fournie.

«Nous avons la possibilité de mobiliser cette énergie, que cela soit dans les territoires ou dans les villes, pour jouer un rôle considérable afin d’aller de l’avant sur ces sujets. C’est à cela que doit servir ce forum.»

«La Méditerranée est une et indivisible. […] La France a un rôle central, faire en sorte que l’Europe regarde vers la Méditerranée – et c’est de la Méditerranée qu’on peut parler aux Méditerranéens», souligne de son côté Renaud Muselier, président du Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Il souligne «la force de cette organisation, de cette addition de compétences, de volonté commune» et ajoute: «Il y a un avenir pour la Méditerranée et cet avenir va nous aider, nous les Européens.» Il ajoute que, dans le cadre de l’élection présidentielle, aucun des candidats ne parle de la Méditerranée. «Moi qui suis proeuropéen et proméditerranéen, je constate que seul le président de la république l’a fait», signale-t-il.

Maire adjointe de Marseille en charge des grands événements, de l'égalité́ et de l'équité́ des territoires et des relations méditerranéennes, Samia Ghali explique à Arab News en français: «C’est avec un plaisir que la ville de Marseille accueille le Forum des mondes méditerranéens; mais, pour nous, cela a commencé depuis longtemps. En effet, l’intérêt est de travailler avec d’autres villes, notamment pour protéger notre Méditerranée de la pollution des bateaux, en particulier les bateaux de croisière. C’est aussi de travailler sur les liens entre le Nord et le Sud pour qu’ils soient plus forts et plus efficaces afin de permettre à cette jeunesse pleine d’espoir qui, à travers les réseaux sociaux, a pu s’unir et échanger, d’être plus forte – afin que nous soyons nous-mêmes plus innovants pour l’avenir de la Méditerranée.»


La richesse des Français venus d’ailleurs

Intervenu par visioconférence lors de l’ouverture du Forum des mondes méditerranéens, le président de la république, Emmanuel Macron, a défendu les diasporas et a annoncé un fonds de 100 millions d’euros pour les entrepreneurs qui vivent en France et souhaitent investir au Maghreb. Le chef de l’État a souligné la richesse plurielle des Français venus d’ailleurs, qu’ils soient du Levant, du Maghreb ou de l’Europe du Sud. «Nos diasporas, nos binationaux sont une chance formidable pour la France et nous devons les aider à réussir, y compris de l’autre côté de la Méditerranée», a-t-il expliqué lors de son allocution.

Le Franco-Algérien Samir Abdelkrim a fondé Emerging Valley. Il nous explique que l’objectif d’Emerging Mediteranean est d’accompagner les champions de Tech for Good [«la technologie pour le bien», NDLR] pour la Méditerranée. «Cela a été annoncé ce matin par le président de la république: un nouvel agenda positif pour la Méditerranée passe par l’entrepreneuriat, l’innovation et le digital. Le sens du projet Emerging Mediteranean est de faire émerger, d’accompagner et d’accélérer les champions de la Teck for Good en Méditerranée. Nous voulons accompagner trente start-up de cinq pays de la rive sud: la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie et la Libye. Des lauréats sont venus à Marseille pour participer au Forum des mondes méditerranéens; ils ont pu y rencontrer des investisseurs […]. Nous voulons faire cette mise l’échelle afin d’obtenir une vraie massification de l’Italie à l’Égypte à l’horizon 2023 et d’avoir un impact durable et sociétal sur cette région au service de cette jeunesse méditerranéenne. Cette dernière, comme l’a rappelé le chef de l’État, a le pouvoir de réinventer une nouvelle histoire positive pour la Méditerranée», conclut-il.

 


L'Elysée a proposé un hommage pour Bardot, la famille n'a pas donné suite

 L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron. (AFP)
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  • Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday
  • Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines"

PARIS: L'Elysée a proposé à la famille de Brigitte Bardot d'organiser un hommage pour l'icône du cinéma français décédée dimanche mais ses proches n'ont pas donné suite, a indiqué mardi un proche d'Emmanuel Macron à l'AFP.

"Il y a eu un échange avec la famille avec proposition qu’un hommage ait lieu sans que la famille ne donne suite", a déclaré ce proche, en rappelant qu'une telle démarche correspond à un "usage républicain" et que les hommages sont "systématiquement décidés d'un commun accord avec les proches du défunt".

Eric Ciotti, président de l'UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a demandé lundi à Emmanuel Macron d'organiser un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday.

Le patron du Parti socialiste, Olivier Faure, tout en saluant "une actrice iconique", a en revanche estimé que les hommages nationaux étaient rendus pour "services exceptionnels à la Nation" et que l'artiste avait "tourné le dos aux valeurs républicaines".

Emmanuel Macron ne se rendra pas aux obsèques, qui se tiendront dans l’intimité le 7 janvier à Saint-Tropez, a également indiqué le proche du président.

En 2023, l'actrice avait adressé une lettre incendiaire au chef de l'Etat, lui reprochant son manque d'action contre la souffrance animale. "Je suis en colère face à votre inaction, votre lâcheté, votre mépris des Français, qui vous le rendent bien il est vrai", avait-elle notamment écrit.

Après une cérémonie à l'église retransmise sur grands écrans, l'inhumation privée de l'actrice et chanteuse au cimetière marin sera suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs", a précisé la Fondation de Brigitte Bardot, dédiée à la protection des animaux.

"À ce moment-là, tout le monde l'évoquera et partagera ses plus beaux souvenirs avec elle. Ce sera un grand moment de communion, simple, à son image", a précisé mardi la maire de Saint-Tropez, Sylvie Siri, dans une inteview au quotidien local Var-Matin.

"Mon rôle, c'est de lui organiser des obsèques dignes. Il faut tout mettre en œuvre pour que les Tropéziens et les admirateurs puissent se recueillir", a ajouté l'édile.

Interrogée sur le souhait exprimé il y a quelques années par Brigitte Bardot d’être enterrée à la Madrague, sa propriété en bord de mer, Sylvie Siri a affirmé avoir "respecté ses dernières volontés". "Seule la défunte avait décidé de son lieu d’enterrement", a souligné l'élue.

 


Agriculteurs: nouveaux rassemblements, bénédiction de tracteurs dans le Nord

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). (AFP)
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  • Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer
  • Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur

CAMBRAI: Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées lundi en soutien aux agriculteurs à Cambrai (Nord), où l'archevêque a béni des tracteurs, tandis que des blocages se poursuivent en Occitanie pour protester contre de la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

Mgr Vincent Dollmann et plusieurs prêtres ont célébré une messe sur un autel de paille en périphérie de Cambrai, en soutien aux agriculteurs "qui font face à des épreuves".

Il a salué la "dignité" des agriculteurs qui manifestent depuis plusieurs semaines contre l'accord de libre échange du Mercosur ou contre l'abattage systématique de troupeaux de bovins touchés par la DNC.

Une petite centaine de tracteurs ont été mobilisés, arborant des panneaux comme "Mercosur = mort de l'agriculture".

Jean Camier, 24 ans, jeune agriculteur d'Hermies qui doit reprendre l'exploitation familiale d'engraissement de bovins d'ici deux ans, se réjouit d'avoir fait bénir son tracteur et participé à la célébration qui selon lui "montre que tout le monde est avec [eux]".

Si les Hauts-de-France ne sont pas touchés par la DNC, il se dit "de tout cœur" avec les agriculteurs des régions concernées, soulignant avoir "un peu peur que la maladie remonte" vers le nord.

Les tracteurs ont ensuite quitté Cambrai à la nuit tombante, pour se rendre sur deux ronds points et les bloquer.

Dans le Pas-de-Calais, quelques dizaines d'agriculteurs prévoient de bloquer à partir de lundi soir une base logistique de Leclerc près d'Arras, en réaction aux propos de Michel-Édouard Leclerc appelant à "promulguer le Mercosur", a expliqué à l'AFP Louis Lacheré, des Jeunes Agriculteurs.

En Occitanie, plusieurs barrages emblématiques, à Carbonne Haute-Garonne) sur l'A64, Sévérac (Aveyron) ou Le Buisson (Lozère) sur l'A75, tiennent toujours, tandis que d'autres agriculteurs se remobilisent.

Ainsi, à Foix, une douzaine de tracteurs bloquaient depuis lundi midi l'entrée sud du tunnel de contournement de la ville et commençaient à installer un campement, a constaté un correspondant de l'AFP.

"On veut montrer à l’État qu'on est toujours autant mobilisés", a déclaré sur place Sébastien Durand, président de la Coordination rurale (CR) en Ariège. "Il n'y a pas de Noël, il n'y a pas de Premier de l'An; on sera là".

Depuis le début de l'épidémie de DNC en Savoie cet été, l'État tente de contenir la propagation par un abattage systématique des troupeaux touchés, la vaccination et les restrictions de mouvements.

Cette gestion fortement contestée par certains agriculteurs, notamment de la CR (deuxième syndicat agricole, classé à droite, voire à l’extrême droite) et de la Confédération paysanne (troisième, classé à gauche).

 


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.