À Ras al-Khaïmah, une ferme cultive la tradition des perles

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Publié le Mercredi 16 février 2022

À Ras al-Khaïmah, une ferme cultive la tradition des perles

  • Dans la ferme de Ras al-Khaïmah, aux Émirats arabes unis, Abdallah Souwaidi préserve la passion de ses ancêtres pour les perles
  • Les perles des huîtres sont cultivées au fond de la mer selon une technique mise au point par les Japonais, respectueuse de l’environnement

DUBAI: Située dans le petit village de pêcheurs de Rams, la ferme perlière de Ras al-Khaïmah est la première du genre au Moyen-Orient.

Fondée en 2005, elle attire les plus curieux, désireux d’en savoir davantage sur la pêche à la perle, patrimoine ancestral de la région remplacé par la perliculture.

En effet, au début du XXᵉ siècle, avant la découverte de l’or noir, la pêche perlière était au cœur de l’économie des Émirats arabes unis (EAU). Toutefois, la Première Guerre mondiale et la crise économique de 1929 ont mis un frein à l’industrie perlière.

C’est Abdallah Souwaidi, un Émirati d’une cinquantaine d’années, qui a eu l’idée de créer la ferme perlière. Alors qu’il n’était qu’un jeune garçon, il accompagnait son grand-père pour plonger à la découverte des perles naturelles. Une tradition qu’il partage aujourd’hui avec les visiteurs. Une vingtaine d’employés collabore à son projet. Arab News en français s’est rendu dans la ferme perlière de Ras al-Khaïmah.

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Fondée en 2005, le ferme perlière attire les plus curieux, désireux d’en savoir davantage sur la pêche à la perle, patrimoine ancestral de la région remplacé par la perliculture. (Photo, M.Mrini)

Tout commence à bord d’un boutre arabe, un bateau traditionnel utilisé autrefois par les pêcheurs lors de la saison de pêche. Au large, le visiteur peut apercevoir les montagnes majestueuses de Ras al-Khaïmah et particulièrement la plus haute d’entre elles, Jebel Jaïs, qui se détache à l’horizon. Le lagon, riche en biodiversité est entouré de forêts de mangrove. Aux commandes du boutre, Bilal Al Khaled, guide touristique depuis une dizaine d’années. C’est un enfant de la région, un passionné, c’est lui qui nous livre tout au long de l’excursion les secrets de la culture de la perle.

(Photo M.Mrini)
Aux commandes du boutre, Bilal Al Khaled, guide touristique depuis une dizaine d’années. C’est un enfant de la région, un passionné, c’est lui qui nous livre tout au long de l’excursion les secrets de la culture de la perle. (Photo, M.Mrini)
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Il ne faut qu’une quinzaine de minutes pour arriver à la ferme perlière. Une structure flottante propose un parcours didactique pour comprendre l’histoire de la pêche et de la culture de la perle. Si ce sont les Chinois et les Indiens qui l’auraient découverte il y a des milliers d’années, son usage dans le golfe Persique est très ancien. En effet, les eaux du golfe Persique, constituaient un environnement idéal pour la pêche aux perles, les bancs d’huîtres étant peu profonds. La culture de perle a sauvé le marché de la perle condamné à l’extinction.

Abdallah Souwaidi et son équipe cultivent les perles des huîtres au fond de la mer selon une technique mise au point par les Japonais, respectueuse de l’environnement. La méthode consiste à insérer un nucléon dans la membrane la plus souple de l’huître. Le mollusque, pour se protéger, va alors produire de la conchyoline recouverte par de la nacre. Dans la ferme perlière d’Abdallah Souwaidi, les huîtres se développent dans des cages suspendues. Plus le temps de la culture est important, plus la nacre sera épaisse et le lustre de la perle intense. En général, le processus dure neuf mois.

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Dans la ferme perlière d’Abdallah Souwaidi, les huîtres se développent dans des cages suspendues. (Photo,M.Mrini)
 

Il était une fois... la pêche à la perle

Dans le temps, la pêche à la perle demandait aux pêcheurs de rester de longs mois en mer. Ils pouvaient plonger jusqu’à 60 fois par jour et ne s’arrêtaient de travailler que pour la prière ou pour dormir. Le pêcheur était équipé d’une pince en os avec laquelle il se bouchait le nez et de gants en cuir. Muni d’un panier raccordé à une grosse pierre permettant d’accélérer sa descente, le pêcheur pouvait rester jusqu’à une minute et trente secondes sous l’eau. Une fois la collecte terminée, et lorsqu’il commençait à manquer d’air, il devait alors faire signe au haleur, qui le remontait ensuite à la surface au moyen d’une corde. Ce n’est que le lendemain matin que les huîtres étaient ouvertes et triées sous la surveillance du capitaine. Elles étaient ensuite classées en fonction de la taille et de la couleur.

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Le pêcheur était équipé d’une pince en os avec laquelle il se bouchait le nez et de gants en cuir (Photo,M.Mrini)

Selon Bilal Al Khaled, après le processus d’ensemencement, près de 60% des huîtres pourront produire des perles, contre seulement 1% pour celles non cultivées, autrement dit à l’état sauvage.

Une surprise attend le visiteur de la ferme à la fin de la découverte du site, celle de pouvoir assister à l’ouverture d’huîtres et apercevoir à l'intérieur, avec chance, ce trésor des fonds marins, une fascinante perle arabe...

 

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Le visiteur de la ferme peut assister à l’ouverture d’huîtres et découvrir avec chance ce trésor des fonds marins.(Photo,M.Mrini)

 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.