PARIS: Une fois n’est pas coutume, le président français a tenu à marquer son attachement à la culture et au multilatéralisme en inaugurant la conférence des donateurs de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).
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Ouverture à Paris, au @MuseeLouvre , par @EmmanuelMacron de la deuxième conférence des donateurs pour la protection du patrimoine dans les zones de conflits, en présence du ministre #saoudien de la culture, le prince @BadrFAlSaud #PFUE2022 #ALIPH @ALIPHFoundation pic.twitter.com/mkx0vdOxxG
Intervenant en visioconférence, en présence des participants, notamment du ministre de la Culture saoudien, le prince Badr ben Farhane, et de la ministre de la Jeunesse et de la Culture des Émirats arabes unis (EAU), Noura al-Kaabi, le chef de l’État a souligné le bilan efficace de la fondation qui, en moins de quatre ans d’existence, a soutenu près de 150 projets dans une trentaine de pays, démontrant ainsi «son utilité et son efficacité» en parallèle du travail fait par l’Unesco.
«C’est fort de ce succès que nous devons construire et préparer demain», a-t-il affirmé pour «léguer à notre jeunesse ce patrimoine qui n’est pas seulement un ensemble de pierres, mais qui nous dit d’où nous venons et nous permet de comprendre qui nous sommes».
Le patrimoine est, selon Macron, «un vecteur de paix» et touche «aux identités individuelles et collectives» et à «notre capacité à vivre ensemble». C’est pourquoi, affirme-t-il, «les terroristes entendent détruire le patrimoine, éradiquer toute diversité culturelle et religieuse», parce qu’en «effaçant le passé, ils entendent nier que nous sommes des êtres unis par une même humanité et riches d’une irréductible singularité».
La meilleure réponse à ces projets de haine, ajoute Macron, est «de protéger notre patrimoine. Car protéger la pierre, les œuvres d’art, les sites culturels et les paysages naturels, c’est protéger ce qui nous lie».
Le patrimoine est, selon Macron, «un vecteur de paix» et touche «aux identités individuelles et collectives» et à «notre capacité à vivre ensemble».
Arlette Khouri
Le président français a salué le rôle fondamental des fondateurs d’Aliph – en particulier celui du prince Badr – qui travaillent main dans la main pour accomplir cette tâche. Il a par ailleurs annoncé que la France renouvellera sa contribution à Aliph pour un montant de 30 millions de dollars (soit 26,71 millions d’euros).
«Nous voilà réunis pour le patrimoine, notre bien commun que nous devons protéger», a pour sa part déclaré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui a qualifié Aliph de «riposte à la folie destructrice». C’est «un nouveau multilatéralisme au plus près du terrain», a-t-il ajouté. «Nous comptons sur votre soutien pour que cette Alliance puisse continuer «à identifier des projets et des cibles à l’horizon 2027», a conclu Le Drian, qui a salué la présence du prince Badr, avec qui il a passé la grande partie de la matinée.
« @ALIPHFoundation est une réponse collective à la folie destructrice qui, en Irak comme ailleurs dans le monde, menaçait d’emporter les œuvres qui lient les générations, témoignent de la diversité des sociétés et invitent au dialogue des peuples & des religions. » - @JY_LeDrian pic.twitter.com/y8JgcLEudQ
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Prenant à son tour la parole, Al-Kaabi a insisté sur la dimension productive de la fondation depuis 2017, soulignant que 80 millions de dollars (environ 71,1 millions d’euros) ont été consacrés à plus de 150 projets. Du Niger au Liban, en passant par le Pérou, Aliph a «restauré et redonné de l’emploi, contribuant à améliorer la vie des habitants dans les zones touchées», a affirmé Al-Kaabi.
«Nous sommes fiers de nos racines», a-t-elle déclaré, ajoutant qu’il faut préserver le patrimoine «pour contribuer à la paix et la diversité».
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Ministre de la jeunesse et de la culture des #Emirats, @NouraAlKaabi : "Nous sommes fiers de nos racines, il faut préserver le patrimoine pour contribuer à la paix dans la diversité"#PFUE2022 #ALIPH @ALIPHFoundation pic.twitter.com/GgIG8CtXBV
De son côté, le prince Badr a affirmé que l’Arabie saoudite, avec «la Vision 2030, prend très au sérieux la protection du patrimoine culturel contre les menaces qui lui font face». Dans ce contexte, «nous travaillons dans le cadre d’initiatives qui renforcent la protection de notre patrimoine et du patrimoine dans le monde entier, en soutenant les spécialistes qui interviennent dans ce secteur», a-t-il ajouté.
Le ministre saoudien de la Culture a également affirmé que son «pays a tiré parti de son rôle de leadership dans le cadre du G20 pour mettre l’accent sur l’importance de la préservation du patrimoine dans le développement durable», tout en déclarant que le Royaume s’engage à poursuivre ses efforts au niveau international, fort de son élection au poste de vice-président du Comité du patrimoine mondial de l’Unesco.
«Nous contribuons également au renforcement du travail de la fondation Aliph et nous nous félicitons de ces initiatives», a insisté le prince Badr, qui a qualifié la collaboration de son pays «d’essentielle, car contribuant à la cohésion sociale, à la compréhension mutuelle et à la diversité culturelle». Badr exprimé la volonté de son pays «d’apporter un soutien financier supplémentaire à Aliph».
Nous avons eu le plaisir de participer à la deuxième Conférence des donateurs de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (@ALIPHFoundation). Les efforts collectifs sont essentiels pour protéger le patrimoine mondial.
— بدر بن عبدالله بن فرحان آل سعود (@BadrFAlSaud) January 31, 2022
Le président de l’Institut de monde arabe (IMA), Jack Lang, qui a été le premier président de la fondation, a quant à lui passé en revue la naissance d’Aliph en 2017, la qualifiant «d’alliance de l’amitié au service de la culture».
Je participe aujourd’hui au Louvre à la 2e conférence des donateurs de l’ ALIPH. Cette remarquable fondation, créée en 2017 à l’initiative de la France et des Emirats arabes unis, a lancé 150 projets et intervient dans 30 pays. Je suis heureux d’en avoir été un des initiateurs.
— Jack Lang (@jack_lang) January 31, 2022
Les fonds récoltés durant la conférence seront consacrés à achever les programmes en cours et à lancer 20 nouveaux projets retenus par la fondation à Genève en décembre dernier lors d’une réunion de son conseil de fondation.